Notice descriptive

La documentation recueillie dans le présent inventaire permet de suivre plus particulièrement l’évolution d’une banque qui passe du soutien au développement industriel vers une activité commerciale et spécialisée dans la gestion privée. Outre les statuts, documents sociaux et comptables traditionnels (inventaires et bilans) remontant pour beaucoup d’entre eux à la première moitié du xixe siècle, le fonds Demachy se distingue aussi par d’intéressantes correspondances entre associés gérants des familles Seillière, Demachy, Schneider et Wendel depuis 1820-1830.

Cet ensemble d’archives privées complète les documents conservés aux Archives nationales (27 AQ Banque Seillière et 189/190 AQ Archives de Wendel), à l’Académie François Bourdon ainsi qu’à l’Ecomusée du Creusot (pour la correspondance entre Schneider et Seillière).

L’aspect manufacturier et industriel doit être analysé en ayant recours aux fonds d’archives conservées par les Archives nationales à Roubaix, au Centre des archives du monde du travail (CAMT), sous les cotations suivantes : 27 AQ 1, correspondance Seillière père (1833-1849) et 27 AQ 2 et 3, correspondance Seillière fils (1828-1850) et 27 AQ 4, inventaire de la Banque (1832-1845). Il va sans dire que toute recherche exhaustive sur l’activité des familles Seillière-Demachy implique également des investigations complémentaires au sein des familles Seillière, Demachy, Schneider, qui conservent des archives privés d’un grand intérêt.

Enfin il convient de noter que des archives récentes relatives à l’activité contemporaine de la banque Demachy, sont conservées chez Locarchives (société privée d’archivage) à Péronne.

Je remercie tout particulièrement M. Philippe Seydoux, rattaché au Secrétariat général de la banque NSMD depuis la fusion de la banque Demachy, pour le travail réalisé dans la constitution de cet inventaire ainsi que M. Mathias Réquillart, assistant à la Fondation, pour la composition des index.

Il reste à souhaiter que cet inventaire permette d’initier des travaux historiques sur la banque Seillière-Demachy(L’ouvrage très documenté réalisé par Jean-François Belhoste et Henri Rouquette, La Maison Seillière et Demachy, banque de l’industrie et du commerce depuis le xviiie siècle, Paris, 1977, accompagné du catalogue référencé ci-dessus, constituent des synthèses à partir desquelles de nombreuses pistes de recherches pourraient être explorées.) qui fut, au cours du xixe siècle et au même titre que d’autres maisons de la Haute Banque, l’une des banques privées les plus actives.

Raymond Dartevelle, Directeur de la FHBF

Banque régionale d’ancrage lorrain avant de devenir parisienne à la fin du xviiie siècle. Primitivement adaptée au financement du commerce de la laine et des opérations de fournitures aux armées (Lorraine, Vosges et Alsace), elle développe un réseau suffisamment influent pour soutenir le développement industriel de la France jusqu’à la veille de la première guerre mondiale.

Etroitement associée à deux autres destinées familiales et entrepreneuriales, les Schneider et Wendel, les Seillière jouent un rôle majeur de soutien à l’innovation (de la sidérurgie à l’électricité) et dans le développement de l’économie française et européenne. La part de plus en plus importante prise par Demachy dans le capital de la banque, et ceci dès le Second Empire, fait progressivement évoluer les intérêts de la banque. Si le soutien aux activités manufacturières et à la sidérurgie continuent, dans la tradition (crédit en compte courant) de ce qui s’est réalisé au Creusot, à Montchanin et à Stiring, puis à Joeuf, la banque développe d’autres opérations financières et participe à toutes les grandes créations bancaires (Banque de Paris, Banque Ottomane, placement des grands emprunts, chemin de fer, etc.).

La conjoncture difficile des années 1880 détermine l’établissement à évoluer vers une « maison de titres ». La banque se lance alors jusqu’à la première guerre mondiale dans le placement des actions et obligations en Russie, Autriche, Espagne, Mexique, Panama, (mines, charbonnages, chemin de fer, etc.). L’année 1911 marque le contrôle par la famille Wendel du capital de la banque Demachy, qui va s’accentuer avec la crise des années 1930. Après la seconde guerre mondiale, la banque se spécialise dans la gestion de fortune.

Filiale de Marine-Wendel en 1975 et de la CGIP, holding du groupe Wendel, la banque Demachy cède en 1983 une partie de son capital au groupe Worms. Cette participation s’accroît progressivement et en 1994, Worms et Cie contrôle la totalité du capital de la banque, qui est vendue en 1997 au groupe ABN AMRO.

L’inventaire des archives Seillière Demachy trouve son origine dans l’exposition organisée à l’occasion du bicentenaire de la banque Demachy et de sa fusion avec la banque NSM. Cette manifestation qui s’est déroulée à l’Hôtel national des Invalides à Paris, du 27 janvier au 14 février 1999, a donné lieu à la réalisation d’un catalogue d’exposition(Raymond Dartevelle (dir.), La Banque Seillière-Demachy. Une dynastie familiale au centre du négoce, de la finance et des arts 1798-1998, Paris, Perrin/FHHB, 1999, 239 p.). Ce travail auquel ont participé de nombreux spécialistes, historiens universitaires, chercheurs, conservateurs, a nécessité au préalable le rapatriement des archives conservées par la banque Demachy au siège social et dans un dépôt privé d’archivage.

L’ensemble de cette documentation a par la suite fait l’objet d’un récolement puis d’un inventaire à partir d’un cadre de classement adapté à l’histoire spécifique de la banque Demachy.

La réutilisation des documents extraits du fonds est gratuite et libre, sous réserve des dispositions relatives aux droits de propriété intellectuelle et au respect de la vie privée (voir les modalités d’application sur le site internet des ANMT).