Pelnard-Considère-Caquot, bureau d'études en bâtiment et travaux publics (BTP) : entrée 1994 35. 1994 35 1 à 6314 5376314 unités documentaires 1877-1989 Archives nationales du monde du travail À son arrivée au CAMT, le fonds est stocké au rez-de-chaussée, occupant deux salles. Son classement commence en 1997 et s'achève en 2009. En raison de l'importance et du volume du fonds, les archives des filiales de Pelnard ont fait l'objet d'un autre numéro d'entrée (2007 48) et donc d'un inventaire distinct. L'entrée principale 1994 35 a donné lieu à un bordereau détaillé : commencé en 1997-1998 par Étienne Bartczak, stagiaire du CEAA Architecture et Patrimoine Moderne de l'École d'architecture de Lille, poursuivi de 2006 à 2008 par René Brumain, Adrien Flamme, stagiaire du Master Pro 1re année Monde du travail, mémoire et patrimoine de l'université de Lille 3, sous la direction de Gersende Piernas, chargée d'études documentaires, complété en 2009 par Laurent Delacroix pour la description de l'iconographie, sous la direction de Françoise Bosman, directrice, achevé en 2010 par Gersende Piernas, chargée d'études documentaires. Ce fonds a été reçu au CAMT en vrac. Il est constitué de dossiers d'affaires, plans, microfilms, livres, brochures de produits, comptabilité, contentieux, correspondance, brevets, dossiers d'exploitation des brevets, dossiers du personnel, photographies. Fonds librement communicable et reproductible : les délais légaux prévus par le code du patrimoine par analogie avec les archives publiques sont échus. Publiable sur internet Ce fonds est entré au Centre des archives du monde du travail en 1994 dans le cadre de la collaboration avec l'Institut Français d'Architecture (IFA). À la demande de la famille Pelnard-Considère, Jacques Leveillard, fidèle ingénieur de l'entreprise, l'a donné aux Archives de France en 1989 pour être conservé dans les locaux de l'IFA (aujourd'hui service d'archives de la Cité du patrimoine et de l'architecture, Paris) avant d'être transféré au CAMT en 1994. Archives nationales du monde du travail : 2007 48 Filiales de Pelnard Considère Caquot Cité du patrimoine et de l'architecture (Paris) : Fonds Hennebique. BARJOT (Dominique), Travaux publics en France: un siècle d'entrepreneurs et d'entreprises, 1883-1993, Presses de l'école nationale des ponts et chaussées: Paris, 1993. BARTCZAK (Étienne), La société d'étude de procédés de construction Pelnard Considère Caquot, Mémoire pour CEAA Architecture et Patrimoine Moderne de l'École d'architecture de Lille, 1997-1998. BOSMAN (Françoise), MILLE (Martine), PIERNAS (Gersende), sous dir., L'art du vide - Ponts d'ici et d'ailleurs. Trois siècles de génie français, XVIIIe - XXe, Paris, Somogy, 2010. CHAMPIGNEULLE (Bernard), ACHE (Jean), L'architecture du XXe siècle, Presses universitaires de France : Paris, 1962. CONSIDERE (Armand), « Résistance à la compression du béton armé et du béton fretté », in Le Génie Civil, 1902. DELHUMEAU (Gwenaël), « Hennebique, les architectes et la concurrence », in Les cahiers de la recherche architecturale, n°29, 3e trimestre 1992, p. 33 à 52. DESWARTE (Sylvie), LEMOINE (Bertrand), L'architecture et les ingénieurs, Architextes, édition du moniteur : Paris, 1997. IFA/Fondation de Électricité de France, Architectures de l'électricité, Norma : Paris, 1992. RIBEILL (G.), Considère en son temps : un empirisme fécond, CERTES, École Nationale des Ponts et Chaussées, slnd. ROUX-SLITZ (M.), « Influence du béton armé sur l'architecture : 1901-1935 », in L'architecture française, 1943, n°30, p. 14-21. SIMONNET (Cyrille), Le béton : histoire d'un matériau: économie, technique, architecture, Parenthèses : Marseille, 2005. Bordereau détaillé des ANMT mis à jour en août 2010. Le bureau d'études Pelnard-Considère-Caquot a été fondé en 1906 par Armand Considère (1841-1914). Celui-ci, diplômé de l'École nationale des Ponts et Chaussées et élève de l'école Polytechnique, commença sa carrière au service de l'État : il est notamment ingénieur-en-chef du département du Finistère en 1885 et cela pendant 15 ans. C'est pendant cette période qu'il commence ses expériences sur le béton armé et fretté. Armand Considère joue un rôle reconnu dans le domaine de la recherche appliquée au béton armé. Le 14 décembre 1901, il dépose son premier brevet sur les « Nouveaux procédés de construction en béton armé » (il en déposera 23 autres jusqu'à sa mort en 1914). Son premier essai hors laboratoire, pour valider sa thèse, est le pont d'Ivry pour lequel il soumet une série d'épreuves devant des membres de la commission du béton armé créée en 1900. Il va lui permettre de réaliser son premier véritable ouvrage en béton armé, le pont de Plougastel, en 1903. Ses expériences sont des réussites mais le manque de garanties de l'utilisation du béton armé causé par le foisonnement des règles de calcul des entrepreneurs impose une réglementation, Considère va être un de ces initiateurs. En 1906, une circulaire fixe les règles d'emploi du béton armé. La même année, il invente la technique du béton fretté qui consiste à augmenter au maximum la résistance du béton à l'écrasement au moyen de spires, dont le pas et la section sont calculés mathématiquement, et qui sont disposées autour des armatures en longueur, système qu'il emploie dans les pieux et les poteaux mais également dans les poutres horizontales. Ses différentes expériences, qui ont montré la résistance de son système de béton fretté, l'incitent à abandonner ses fonctions auprès de l'État et à créer son entreprise, Considère & Compagnie. La société lui permet d'exploiter ses brevets de construction en béton armé et notamment son système de béton fretté, aussi bien en France qu'à l'étranger. Son bureau d'études devient l'un des plus performants mondialement dans le domaine des ouvrages d'art. Il compte 25 employés en 1920. L'entreprise possède une agence à Paris et à Nancy et des contacts dans toute la France. Elle est aussi présente en Angleterre, en Belgique, en Afrique du Nord et traite des affaires en Asie, Amérique du Sud et en Europe de l'Est. Elle réalise des ouvrages pour des commanditaires nationaux et internationaux. Parmi leurs réalisations, on peut noter les ponts des Usses et de la Caille, le pont Lafayette à Paris ou encore les barrages sur la Sélune à Vezin et de Mantasoa à Madagascar. Mais, contrairement à son concurrent Hennebique, le bureau Pelnard-Considère-Caquot n'a jamais développé sa propre entreprise de construction. La société devient en 1910 Considère-Pelnard & Compagnie, grâce à l'association de Louis Pelnard (1875-1955) ingénieur du corps des mines et gendre de Considère. Enfin en 1912, après le départ d'Henry Lossier, Albert Caquot (1881-1976), ingénieur des Ponts et Chaussées et reconnu comme l'un des trois grands ingénieurs du béton armé avec Eugène Freyssinet (1879-1962) et Nicolas Esquillan (1902-1989), rejoint la société. Celle-ci devient alors Pelnard-Considère et Caquot. En 1914, Armand Considère meurt et la Première Guerre mondiale interrompt l'activité de la société, qui ne reprend qu'après la guerre. Pelnard et Caquot vont mettre à profit les années de reconstruction pour diversifier les activités de l'entreprise. Après la Seconde Guerre mondiale, Caquot quitte le bureau qui prend le nom de Pelnard-Considère. Le béton fretté, point de départ de la toute première société Pelnard-Considère & Compagnie ne fait dès lors plus plus partie des prestations du bureau d'études qui préconise désormais le béton précontraint. À la mort de Louis Pelnard dans les années 1950, le bureau est dirigé par son fils, Roger Pelnard-Considère, également polytechnicien. La vocation internationale de la société ainsi que la succession de Considère prise rapidement par Caquot lui permet de durer jusqu'en 1973. Elle joue le rôle de bureau d'étude notamment pour le campus universitaire de Villeneuve-d'Ascq dans sa totalité, ou l'autoroute A 1. Le bureau d'études, même s'il se transforme plusieurs fois, parcourt une grande partie du XXe siècle, avec une nette spécialisation dans la construction industrielle. La réutilisation des documents extraits du fonds est gratuite et libre, sous réserve des dispositions relatives aux droits de la propriété intellectuelle et au respect de la vie privée (voir les modalités d’application sur le site internet des ANMT).