Notice descriptive
Historique de la société Chausson
Les Établissements « Chausson frères » sont fondés en 1907 à Asnières par Gaston et Jules Chausson. La raison sociale est transformée en 1924 en « Société anonyme des usines Chausson » (SUC). La société a pour...
Historique de la société Chausson
Les Établissements « Chausson frères » sont fondés en 1907 à Asnières par Gaston et Jules Chausson. La raison sociale est transformée en 1924 en « Société anonyme des usines Chausson » (SUC). La société a pour objet la "chaudronnerie, tôlerie et cuivrerie pour l'automobile et l'aviation", mais se spécialise vite dans le radiateur pour automobiles. En 1930, la SUC achète 98% des actions de la Société anonyme pour l'exploitation des procédés et brevets des usines Jean Gallay, son principal concurrent.
En 1932, elle achète 98% des actions de la Société anonyme des anciens établissements Gilbert, Lan, Fernier et Cie. La même année, la SUC fonde seize sociétés régionales chargées de la vente et de la réparation des radiateurs sortant de ses usines dans toute la métropole. Dès 1934, la SUC fabrique les radiateurs d'automobiles pour tous les constructeurs français à l'exception de Renault. Par ailleurs, elle s'assure une licence des procédés Budd sur la fabrication des carrosseries tout acier. Elle fabrique des carrosseries de série pour Ford, Chenard et Walcker et des cabines de véhicules poids lourds pour d'autres constructeurs.
En 1945, la société entreprend la fabrication de cars et devient en quelques années le premier constructeur français dans ce domaine. En 1953, la mise au point d'un compresseur frigorifique entraîne la spécialisation d'une usine, à Reims, dans la fabrication de réfrigérateurs ménagers. Suite à l'arrêt de cette activité en 1959, l'usine se reconvertit dans la fabrication en série de radiateurs de refroidissement et de chauffage de voitures. Un autre atelier est construit dans cette même usine en 1960 pour la fabrication d'outillage de découpage et d'emboutissage.
L'entreprise Chausson est également un sous-traitant de ses deux principaux actionnaires, les groupes Peugeot et Renault dont elle assure l’assemblage de véhicules utilitaires, tels pour Peugeot les J7, J9, 404 pick-up Citroën C35, ou chez Renault les R4 fourgonnette, Estafette ou le Trafic.
L’entreprise atteint le paroxysme de son développement dans les années 1970 avec environ 15 000 salariés et des usines à Asnières, Gennevilliers, Meudon, Reims, Creil, Maubeuge et Laval. La SUC dispose alors, outre ses directions centrales, d'une division carrosserie (caisses en blanc, étude prototype, véhicules complets et outillages d’emboutissage et d’assemblage) et d'une division thermique (échangeurs thermiques automobiles et industriels et réservoirs).
L’entreprise possède également des filiales en France et à l’étranger. Les filiales françaises sont notamment :
- ASET (Appareils spéciaux échangeurs de température) : échangeurs thermiques industriels
- ATREC (Ateliers régionaux Chausson) : rechange et réparation de radiateurs
- Chausson-carrosserie : assemblage, peinture et garnissage de véhicules automobiles. Cette filiale est créée en 1970 en participation avec la Société des automobiles Peugeot et la RNUR pour construire et exploiter une usine de peinture, montage et finition de voitures automobiles implantée à côté de l’usine Chausson d’embouteillage et de tôlerie, dite M1, construite à Maubeuge. L’usine de Chausson-Carrosserie, dite M2, a été achevée en 1972 et la production a démarré en décembre de la même année. Sur le plan administratif, l’usine Chausson-carrosserie est prise en charge par les services Chausson de Maubeuge, les prestations imputables à M2 faisant l’objet d’une facturation de la Société filiale.
- Ebel SA : décolletage.
- Société de constructions mécaniques Chenard et Walcker (SCMCW) : mécanique générale et organes de transmission
- Société de constructions mécaniques et aéronautiques de la Mayenne (SCOMAM) : réservoirs métalliques destinés aux secteurs automobile, agricole et domestique, radiateurs de chauffage pour les véhicules de tourisme et fabrications diverses de tôlerie et de chaudronnerie
- Société d’études et de constructions aéronavales (SECAN) : échangeurs et chaudronnerie aéronautiques et nucléaires
Chausson dispose enfin de filiales à l’étranger :
- Chausson-Afrique : échangeurs thermiques et accumulateurs automobiles.
- Puma-Chausson (Espagne) : échangeurs thermiques et automobiles
- Radiateurs de la Côte-d’Ivoire (RCI) : échangeurs thermiques
- Société algéroise de radiateur (SAR) : radiateurs automobiles et faisceaux.
- Société anonyme belge des usines Chausson (SABUC) : échangeurs thermiques automobiles et industriels
La situation financière de la société se dégrade dans les années 1980. En 1983, la perspective d'un dépôt de bilan pousse le gouvernement à faire pression sur Renault et Peugeot afin qu'ils reprennent l'ensemble du capital de la Société des usines Chausson. Les deux constructeurs automobiles, associés de force et contre leurs intérêts, liquident progressivement le groupe : fermeture de l’usine de Meudon en 1989, restructurations diverses au tournant des années 1990 (par exemple la vente du service informatique de Chausson à Electric Data System (EDS) et du secteur « loisir et dérivés » dont les brevets sont vendus à un constructeur de caravanes).
Le dépôt de bilan a lieu le 13 septembre 1993. La société des usines Chausson est mise en « période d’observation ». De 1993 à 1995, trois plans sociaux conduisent au licenciement de plus de 2500 personnes et à la fermeture définitive de certains sites de productions de la banlieue parisienne (par exemple Creil en 1995).
Le 13 février 1995, le Tribunal de commerce de Nanterre autorise la conclusion d’un contrat de location-gérance portant sur l’usine de Gennevilliers qui devient ETG (Emboutissage tôlerie de Gennevilliers), une filiale de Renault créée à cet effet. Il sera le dernier site actif des établissements Chausson : il cesse son activité en 2000 et le site est démoli en 2007.
Historique du comité d'entreprise Chausson
L'histoire du comité d'entreprise Chausson est intrinsèquement liée à celle de l'entreprise Chausson. Suite aux rachats de sociétés et aux diverses fusions, le Comité d'entreprise de la Société des usines Chausson (SUC) devient Comité central d'entreprise Chausson. De même, du fait des ventes et dépôts de bilan, le Comité d'établissement de Gennevilliers, dernier établissement actif de la société Chausson, se transforme en 1995 en Comité d'entreprise ETG.
En 2002, un ancien salarié des établissements Chausson à Genevilliers, également représentant des salariés dans la procédure de liquidation prend contact au nom du Comité central d’entreprise avec les Archives nationales du monde du travail pour...
En 2002, un ancien salarié des établissements Chausson à Genevilliers, également représentant des salariés dans la procédure de liquidation prend contact au nom du Comité central d’entreprise avec les Archives nationales du monde du travail pour proposer la collecte des archives. Au printemps 2002, trois archivistes se rendent à Gennevilliers afin d’effectuer des opérations de tri et de collecter les archives de l’entreprise elle-même.
Une seconde entrée, visant particulièrement les archives du comité d’entreprise Chausson est proposée par le même représentant syndical en février 2007, suite à la fermeture définitive de l’entreprise.
La lettre de don est signée le 10 avril 2007 par le secrétaire du comité d’entreprise Chausson ; celui-ci est accepté par les ANMT en date du 10 mai 2007.
Le fonds a été classé en présentant dans un premier temps les dossiers relatifs au fonctionnement du comité d'entreprise, puis ses activités, et enfin une collection de documentation et une bibliothèque.
Il n'a pas été possible de séparer les...
Le fonds a été classé en présentant dans un premier temps les dossiers relatifs au fonctionnement du comité d'entreprise, puis ses activités, et enfin une collection de documentation et une bibliothèque.
Il n'a pas été possible de séparer les dossiers du Comité d'entreprise SUC Chausson de ceux du Comité central d'entreprise Chausson pas plus que du Comité d'entreprise ETG, dans la mesure où ils sont communs aux structures qui se succèdent du fait de l'évolution de la société Chausson elle-même.
Fonds communicable et reproductible suivant les délais légaux prévus par le Code du patrimoine pour les archives publiques.
Aux Archives nationales du monde du travail (Roubaix) :
2001 24. Société des usines Chausson et sociétés absorbées.
- MASSERA Bernard, Chausson : 100 ans d’histoire, 100 ans de luttes…, Paris, éditions Syllepse, 2004 (DVD). [H2086].
- MASSERA Bernard, GRASON Daniel, Chausson : une dignité ouvrière, Paris, éditions Syllepse, 2004. [H2085 et H5190].
- TELLIER...
- MASSERA Bernard, Chausson : 100 ans d’histoire, 100 ans de luttes…, Paris, éditions Syllepse, 2004 (DVD). [H2086].
- MASSERA Bernard, GRASON Daniel, Chausson : une dignité ouvrière, Paris, éditions Syllepse, 2004. [H2085 et H5190].
- TELLIER Nicolas, La grande aventure des cars Chausson, Pontoise, Edijac, 1988. [H2686].
(Les cotes entre crochets sont celles de la bibliothèque spécialisée des ANMT).