Marcel BOUSSAC (1889-1980) est une grande figure de l’industrie textile. Il est également l’une des plus éminentes personnalités des courses et de l’élevage du pur sang en France, à la fois comme éleveur, comme propriétaire et comme dirigeant.
Immédiatement après la Première Guerre mondiale, en 1919, il monte une importante écurie de courses, dont les couleurs sont casaque orange, toque grise, et installe son élevage dans l’Orne, au haras de Fresnay-le-Buffard, non loin d’Argentan. D’emblée, il connaît la réussite, concrétisée par la victoire, en 1922, de son cheval Ramus dans le Derby...
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Marcel BOUSSAC (1889-1980) est une grande figure de l’industrie textile. Il est également l’une des plus éminentes personnalités des courses et de l’élevage du pur sang en France, à la fois comme éleveur, comme propriétaire et comme dirigeant.
Immédiatement après la Première Guerre mondiale, en 1919, il monte une importante écurie de courses, dont les couleurs sont casaque orange, toque grise, et installe son élevage dans l’Orne, au haras de Fresnay-le-Buffard, non loin d’Argentan. D’emblée, il connaît la réussite, concrétisée par la victoire, en 1922, de son cheval Ramus dans le Derby français, le Prix du Jockey Club. Cette course, la plus prisée par les éleveurs, Marcel Boussac la gagnera encore onze fois, son douzième vainqueur étant Acamas en 1978. Cela constitue le record pour un propriétaire, de même que les six victoires remportées par ses chevaux dans le Prix de l’Arc de Triomphe, autre épreuve phare du programme des courses françaises.
Les meilleurs chevaux de Marcel Boussac sont Tourbillon (1928), Corrida (1932), Pharis (1936), Djebel (1937), Ardan (1941), Coaraze (1942), Caracalla (1942), Arbar (1944), Coronation (1946), Scratch (1947), Auriban (1949) et Apollonia (1953). En 1950, Marcel Boussac gagne le Derby d’Epsom avec son élève Galcador. Un de ses amis peut dire « Il est plus facile de devenir milliardaire que de gagner le Derby d’Epsom. Marcel Boussac a réussi les deux ». Pendant la Seconde Guerre mondiale, son élevage s’agrandissant, Marcel Boussac s’adjoint un second haras, le haras de Jardy (à Marnes-la-Coquette, près de Versailles) qu’il achète aux héritiers de son créateur, Edmond Blanc, lui aussi l’un des plus grands propriétaires-éleveurs français au début du siècle.
C’est le 8 décembre 1959 que Marcel Boussac est élu président du Comité de la « Société d’Encouragement pour l’amélioration des races de chevaux en France », Société-mère pour les courses plates en France, créée le 11 novembre 1833. Il est le premier roturier qui accède à cette présidence, jusqu’alors exercée par un membre du Jockey Club, le cercle le plus fermé de Paris. Marcel Boussac dépoussière « la vieille dame de la rue du Cirque » et la transforme en une entreprise structurée. Il codifie dans un souci d’harmonisation internationale. Il porte les courses françaises au rang d’une industrie internationale, malgré les obstacles d’ordre financier placés sans cesse devant elle par un État glouton. Son règne va durer quinze ans, jusqu’au 12 décembre 1974. Alors âgé de quatre-vingt-cinq ans, il décide de ne pas solliciter un nouveau mandat.
Note rédigée par Guy THIBAULT, le 25 janvier 1995.