C'est en 1907 que Georges Chiris, fabricant de parfums à Grasse, créa la Société coloniale de Bambao dans l'île d'Anjouan, aux Comores, afin de s'affranchir de la tutelle onéreuse de ses fournisseurs. Société anonyme au capital de 1 200 000...

C'est en 1907 que Georges Chiris, fabricant de parfums à Grasse, créa la Société coloniale de Bambao dans l'île d'Anjouan, aux Comores, afin de s'affranchir de la tutelle onéreuse de ses fournisseurs. Société anonyme au capital de 1 200 000 francs, elle eut pour actionnaires, outre son fondateur, deux planteurs d'Anjouan, Georges Bouin et Alfred Regoin, qui firent apport de leurs droits sur divers domaines et terres propres à la culture de plantes exotiques et de plantes à parfums (canne à sucre, vanille, aloès, cocotiers, ylang-ylang, etc.), et de leur matériel d'exploitation.
Au cours des années, la société agrandit son domaine par achats ou par fusions et développa, à côté des cultures traditionnelles, celles des plantes à parfums : ylang-ylang, basilic, lemongrass, etc. Elle prit le contrôle, en 1938, de la société anonyme de la Grande Comore, fondée par Léon Humblot en 1887 et exploitant des plantations de cacaoyers, cocotiers et girofliers, ainsi qu'une scierie à Nioumbadjou. Sa raison sociale fut changée, en 1958, pour celle de Société Comores Bambao.
Faisant travailler 5 000 personnes dont 200 agents de maîtrise et 30 agents européens, c'était alors l'affaire la plus importante du territoire d'Outre-Mer et l'un des principaux producteurs mondiaux d'ylang-ylang. Elle possédait, outre ses plantations, 6 distilleries et 3 usines hydro-électriques, et exerçait, par l'intermédiaire de 4 comptoirs, toute une activité commerciale de produits destinés à la clientèle comorienne. Avec sa filiale de la S.A. De la Grande Comore, elle représentait plusieurs compagnies de navigation ainsi qu'Air-France et assurait les services indispensables aux liaisons maritimes et aériennes de l'archipel.
Après l'adoption d'un statut d'autonomie interne en 1960, il semble que la Société Comores Bambao ait joué un rôle moins important dans le développement économique des Comores et ait subi, également, le contre-coup de la crise mondiale.
