Notice descriptive

La présente entrée, résultant d'un achat, est donc propriété de l’État. Ce fonds se compose essentiellement de correspondance échangée entre les principaux membres de la famille Arbel : Pierre Arbel (1858-1934), le fils du fondateur, Lucien Arbel (1826-1892), son propre fils, Lucien (né en 1883), l'épouse de ce dernier, Suzanne et dans une moindre mesure, avec d'autres membres de la famille Arbel, Luc Arbel, frère de Pierre Arbel, la grand'mère et la mère de Lucien Arbel, les sœurs de ce dernier et ses enfants.

Une première partie, échangée entre Pierre Arbel et son fils, concerne la gestion des Établissements Arbel, notamment face aux deux guerres mondiales, dont un important dossier sur leur procès pour collaboration en 1939-1945. Par ailleurs, d'autres membres de la famille participent au sein de leur correspondance avec ces deux dirigeants à la gestion par leurs conseils. Une seconde partie relate pour l'essentiel de la vie de la famille Arbel : événements familiaux, éducation des enfants, voyages.

Ce fonds, par son caractère essentiellement familial, permet de prendre connaissance sous un autre angle de la vie dans l'entreprise et les répercutions de la situation nationale et internationale au niveau économique et politique sur celle-ci, les choix et les réactions des dirigeants, devant la situation désastreuse des Forges de Douai après la Première guerre mondiale par exemple, les relations entre dirigeant (Pierre Arbel) et salarié/héritier (Lucien Arbel), dont les rapports sont à la fois professionnels et privés. Il permet aussi de mieux comprendre la stratégie de l'entreprise, notamment avec la correspondance envoyée des États-Unis et du Royaume-Uni par Lucien Arbel à son père. En outre, la correspondance familiale, en dehors des considérations strictement familiales, nous montre les répercutions du contexte économique et politique national et international sur la vie quotidienne d'une grande famille d'industriels.

Les établissements Arbel sont fondés à Couzon, prés de Rive-de-Gier dans la Loire, en 1869, par Lucien Arbel de Flassieu (1826-1892), maître des forges, député et sénateur de la Loire. Il y fabrique des roues de locomotives et de wagons. En 1890, il fonde avec son fils, Pierre Arbel (1858-1934) les Forges de Douai pour la fabrication de wagons et de pièces métallurgiques lourdes. Il prendra ensuite la direction de l'entreprise.

Son fils Lucien Arbel (né en 1883) travaille aux côtés de son père dès son plus jeune âge. À partir de 1908, il fait une série de voyages d'études dans les usines métallurgiques au Royaume-Uni et États-Unis notamment, sur le type de gestion, les techniques employées et les innovations. De 1914 à 1915, il sera mobilisé durant la Première Guerre mondiale. Puis, il est chargé par son père de la gestion des forges de Couzon. À la suite d'un grave accident et d'une maladie, son père démissionne de son poste d'administrateur en novembre 1925. Lucien Arbel prend donc la direction de l'entreprise jusqu'à la guérison de son père en 1934. De 1925 à 1934, Pierre Arbel occupe la place de président d'honneur de l'entreprise.

En 1939, le fils de Lucien Arbel, Pierre Arbel (né en 1913), après la fin de ses études, fait son entrée dans l'entreprise familiale en tant qu'adjoint à la direction générale. Les Établissements doivent aussi faire face à une accusation de collaboration par le Comité départemental de Libération.

• 70 AQ : Fonds de l’Entreprise ARBEL en dépôt aux ANMT.

• 79 AQ : Société industrielle, financière et immobilière (SIFI)

Cette société de gérance de portefeuille a été créée en 1942 pour reprendre les biens des deux affaires suivantes.

• 79 AQ 1-183 : Société de location de wagons de grande capacité (SLWGC)

Cette société avait été créée en 1907 pour exploiter les wagons spéciaux (brevets Arbel) construits par les Forges de Douai. À la déclaration de guerre en 1939, elle cède son avoir à la Société qui suit.

• 79 AQ 219-256 : Société d'exploitation de wagons de grande capacité

La SEWGC créée en 1939, succède à la SWGC, sa durée fut courte puisqu'elle disparut en 1941 lors de la création de la SGW.

• 79 AQ 184 : Société de construction de wagons à grande capacité (SCWGC)

Cette filiale, créée en 1906 pour exploiter les brevets Arbel ne semble pas avoir eu d'activité, elle disparut en 1914.

• 79 AQ 185-218 : Chantier du Landy

Ce n'était qu'un atelier autonome créé en 1939, situé à la Plaine-Saint-Denis, près de l'usine à gaz ; il était chargé de l'entretien des wagons Arbel assurant le transport des houilles du Nord à Paris. Il a été supprimé en 1974.

• 80 AQ 1-43 : Société des habitations ouvrières du Nord et du Centre

La SHON, créée en 1897 sous le nom de Société des habitations ouvrières de Sin-le-Noble, n'a eu d'activité qu'après 1920 lorsqu'elle a construit des HBM à Douai pour les ouvriers de l'usine Arbel. Elle a absorbé en 1944, la Société des habitations ouvrières de Douai créée en 1896 pour le même usage.

• 81 AQ 1-40 : Société française de matériel agricole et industriel

La SFMAI est une société complètement indépendante d'ARBEL mais ayant les mêmes administrateurs. Elle continue une firme antérieure remontant à 1879 et son usine de Vierzon fabrique des tracteurs agricoles.

• 96 AQ 1-86 : Société des fours à coke de Douai

La SFCD a été créée en commun par Arbel et des capitalistes belges ; elle exploitait des fours à coke et vendait du gaz dans la région de Douai. Elle a cessé de fonctionner en 1935 et a été liquidée depuis.

• 96 AQ 87-89 : Société des aciers comprimés AGP

Cette filiale qui a laissé peu d'archives fut créée en 1907 pour fabriquer des aciers spéciaux destinés aux arbres de transmission et aux pièces de décolletage de haute précision ; elle a été liquidée en 1944.