La famille Thiriez est d'origine lorraine. Elle s'implante dans le Nord au début du XVIIIe siècle. Germain Thiriez s’établit à Lille en 1807 et devient contremaître dans l’atelier du filateur roubaisien Carlos Florin où il obtient un intéressement aux bénéfices. Son fils Julien-Romuald Thiriez crée en 1832 une filature de coton à main 9 rue du plat à Lille qu’il transporte 57 rue de Fives vers 1835. Enfin en 1842, il fonde la filature de coton Thiriez rue de Canteleu à Esquermes près de Lille. Les métiers, d’abord manuels, sont bientôt actionnés par un manège de six chevaux, puis par une machine à vapeur.
Alfred Thiriez, son fils aîné, ouvre avec un parent Théophile Destombes une usine à Loos rue de Béthune en 1853. Le père rejoint le fils en 1857, fondant la société J. Thiriez père et fils avec un logo à la tête de cheval. À la mort de Julien-Romuald en 1860, ses deux fils Julien-Louis et Léon s’associent avec leur aîné. Le siège social est au 63 rue du Faubourg de Béthune à Lille. L’entreprise, florissante, connaît un fort développement dans la seconde moitié du siècle, accroissant sa capacité de production et son emprise territoriale dans des sites à la pointe de la modernité. Elle est la première en France à fabriquer les fils pour machine à coudre. En février 1862, elle prend un brevet pour l’invention d’une machine à glacer les cotons fins.
En 1919, J. Thiriez père et fils s’associe à la société Frings et Cie (Cotons L.V., usines à Paris, Vitry-sur-Seine et Hellemmes), dissoute en 1927 mais dont les moyens de production des usines sont assemblés avec celui des entreprises associées. Le nom de l’entreprise « J. Thiriez père et fils » subsiste jusqu’à sa fusion en 1925 avec la société Cartier-Bresson de Paris créée en 1825 (usines à Pantin, dans les Vosges, Celles-sur Plaine, Azeraille et Raon-L’Étape). Cette fusion engendre la création de l’entreprise Thiriez Père et Fils et Cartier-Bresson (TCB), et permet de surmonter la crise économique des années 1930, de se développer à l’étranger notamment en Colombie et de créer la société Satexco contrôlant l’ensemble de la filière, de la culture du coton, à la filature et au tissage. TCB devint rapidement la première firme française pour la production française de fils à coudre industriels.
Quant à l’entreprise Dollfus-Mieg et Compagnie (DMC), elle est fondée à Mulhouse en 1746 et ne prend son nom qu'en 1800. Son objet premier était l'impression de tissus et en particulier des indiennes fabriquées dans ses ateliers de tissage. Au moment de la transformation en société anonyme en 1890, elle s'oriente presque exclusivement vers la fabrication de fils à coudre et de fils de coton, lin et soie servant à la broderie, au tricot et au crochet. Vendu sous la marque DMC, ces fils sont mondialement connus. Cet objet s'étendait également à la fabrication et à la vente de tous produits de l'industrie textile et à l'exploitation de toutes industries analogues et complémentaires.
TCB est fusionnée avec DMC en 1961, dans une optique d’optimisation des fonds et du personnel. DMC adopte la fameuse tête de cheval TCB dans son logo.
TCB ferme alors son usine de broderie. Un grand nombre de sociétés familiales du secteur textile sont reprises par la firme, dans un contexte économique favorable. Après de longues années de péril, la société est toujours en activité en ce début du XXIe siècle.
