La colonie de l'Afrique équatoriale française, installée dans le bassin du Congo, a longtemps végété à cause de son puissant voisin, le Congo Belge. Aussi a-t-il paru nécessaire, dès la fin du siècle dernier, de construire dans les délais les...

La colonie de l'Afrique équatoriale française, installée dans le bassin du Congo, a longtemps végété à cause de son puissant voisin, le Congo Belge. Aussi a-t-il paru nécessaire, dès la fin du siècle dernier, de construire dans les délais les plus brefs un chemin de fer qui relierait l'océan à la capitale, Brazzaville, afin que la colonie française échappe définitivement à la sphère d'influence de la colonie belge.
Maints projets du tracé de la ligne de chemin de fer furent dressés jusqu'aux premières années du XXe siècle et en 1909, il semble nécessaire de faire des études plus poussées. Il se créa alors un consortium d'études du chemin de fer dont la cheville ouvrière était la société de construction des Batignolles. Cette dernière établit pour le compte du gouverneur général, Martial Merlin, un avant-projet d'un chemin de fer qui irait de Pointe-Noire emplacement choisi comme pointe de départ sur le littoral après de longues discussions (voir l'introduction sur le port de Pointe-Noire) en direction de Brazzaville. Les études de cet avant-projet furent confiées au contrôle technique des capitaines J. Mornet et Lavit, mais la guerre de 1914 retarda le lancement de ce projet. De plus le successeur de Martial Merlin, le gouverneur général Angoulvant fit procéder à des études complémentaires pour améliorer le tracé. Ainsi ce n'est qu'en 1921 que les premiers travaux furent entrepris par les deux extrémités. La section de Brazzaville ne pose pas de problèmes particuliers
Du côté de Pointe-Noire, le gouverneur signa en 1922 une convention qui confiait les travaux à la Société des Batignolles sur 172 kilomètres, de Pointe-Noire à la sortie du Mayumbe, le long du tracé défini en 1910-1911 par le capitaine Lavit. La société installa ses bureaux et son dépôt au kilomètre 4 de la future voie ferrée.
Devant les difficultés croissantes du chantier, le nouveau gouverneur, M. Antonetti, signa une nouvelle convention en 1925 qui annula la précédente : elle prévoyait un changement de tracé à partir du kilomètre 52 qui permettait un gain de 20 kilomètre sur le précédent tracé, grâce au percement du tunnel sous le mont Bamba. En outre cette convention chargeait les Batignolles de construire et d'aménager un Warf en béton à Pointe-Noire qui devait s'avancer dans la mer de 350 mètres avec un débarcadère de 100 mètres sur 22 de large.
Ainsi le chemin de fer devait, à partir de Pointe-Noire, se diriger vers le nord-est et passer sur 60 kilomètre dans les collines argilo-sablonneuses, puis descendre vers la vallée du Loémé, traverser la forêt du Nayumbe pour franchir au 145ème kilomètre la crête d'un massif sous le mont Bamba par un tunnel de 1800 mètres avant de rejoindre la plaine du Yangala jusqu'à Brazzaville
La construction de cette voie ferrée, qui coûta fort cher en vies humaines, s'acheva le 10 juillet 1934, date à laquelle le gouverneur inaugura la ligne.
