Société anonyme des anciens établissements Berry (1)
D’origine modeste, François Berry (1878-1956) obtient un diplôme d’ingénieur des Arts et métiers à Aix-en-Provence puis monte dans le Nord pour devenir ingénieur-en-chef des mines d’Anzin. Après la catastrophe de Courrières en 1906, il s’installe comme ingénieur-constructeur de matériels de mines : ceux qui assurent la sécurité de l’aérage du front de taille (ventilateurs), puis l’évacuation du charbon (locotracteurs remplaçant les chevaux) et ensuite son tri (séparateurs densimétriques du charbon) encore exécuté, à l’époque, à la main par des femmes qui finissent par contracter la silicose. Il crée ainsi en 1912 les établissements Berry à la place d’ateliers fondés au siècle précédent par la firme Thomas Jesupret. Le siège social de la société se trouve au 92 rue Bonte Pollet à Lille.
Après la Première Guerre mondiale, il participe à la reconstruction des houillères sinistrées du Nord Pas-de-Calais en fournissant des ventilateurs d’aérage. L’entre-deux-guerres est marqué par une évolution de leur production technique. À cette période, les principaux secteurs et clients sont : les houillères, l’électricité, la sidérurgie ainsi que les travaux publics. La production de « locos à voie étroite ». La production est sous-traitée aux Ateliers et chantiers de la Manche (ACM).
Avec l’association de François Berry (industriel), Paul Berry (ingénieur) et Joseph Maes (brasseur), la société change de forme juridique en 1938 et devient la société anonyme des Établissements Berry qui a pour objet la construction de mécanique générale et de chaudronnerie (le siège social se trouve toujours au même endroit). Par ailleurs, pour répondre à tous ses clients, l’entreprise crée différents ateliers et bureaux commerciaux en France (Moselle, Paris, Lyon) et à l’étranger.
Suite au décès de François Berry le 17 février 1956, son fils Paul lui succède dans la gestion et l’administration de l’entreprise. En 1964, la société entre en contentieux avec les ACM concernant la cession des brevets et de ses accessoires.
Les années 1970 sont marquées par une réorganisation complète des services technico-commerciaux, ce qui permet un redressement financier et ouvre à la reprise de la société par Davidson. Les établissements Berry deviennent la société « Berry Davidson ». En 1987, la société se lie à NEU (société d’équipement industriel de climatisation (2)) en prenant le nom de « Berry NEU ».
Ateliers et chantiers de la Manche
Les ACM sont une société anonyme fondée au XIXe siècle sous le nom d’Ateliers Lucas. Le siège social de la société est à Dieppe, rue Charles Bloud, et les bureaux se trouvent à Nantes au 17 rue Jean-Jacques Rousseau. C’est en 1912 que la société devient société anonyme des « Ateliers et chantiers de la Manche ». Cette dernière a pour activité la mécanique générale et la chaudronnerie.
La société anonyme des anciens établissements Berry délègue aux ACM une partie de la fabrication des ventilateurs avant d’en prendre le contrôle en 1926. En 1929, François Berry prend le poste de la direction générale avec le titre d’administrateur délégué. Il confie la direction des ACM à Paul Berry. Cette période est marquée par une certaine modernisation des ACM dans la construction navale et les chalutiers.
Dans les années 1960, la « Gullick Limited » (GB) transmet aux ACM une licence d’exploitation pour le matériel de mine. Ce qui permet à l’entreprise d’adapter ses moyens de construction et de se faire une place dans la vente des mines françaises en enregistrant de plus en plus de commandes. Dans le but de se développer davantage, sous le nom d’Ateliers réparation de la Manche, les ACM prennent le contrôle des anciens Ateliers de réparation CORUE & Cie. En 1973, la société Berry cède les ateliers Creutzwald aux ACM. La convention est passée en 1970 avec un contrat de location et de gérance. En 1988, est créé Manche Industrie Marine sur le site des anciens ACM (3).
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1. Source : http://rail.lu/berry.html.
2. Source : http://www.neu-nsf.com/groupe.htm.
3. Source : http://www.mim-dieppe.com/societe.htm.