HISTORIQUE DE L'USINE DE DENAIN
La présence de charbon dans la région du Denaisis et le besoin de rails pour la construction du chemin de fer du Nord entraînèrent la création en 1834 des Forges et laminoirs d’Anzin et en 1835, des Forges de Denain. La Révolution industrielle stimula la demande en fonte. Les deux usines sidérurgiques décidèrent de réunir leurs efforts pour la satisfaire en constituant en 1849 la Société des hauts-fourneaux et forges de Denain et d’Anzin.
La mise au point des procédés Bessemer, Martin puis Thomas à partir des années 1860 ouvrit l’ère de l’acier en Europe. Les usines de Denain et d’Anzin s’équipèrent d’aciéries utilisant ces nouvelles méthodes entre 1873 et 1875. Devenue société anonyme en 1870, la société prit en 1888 la dénomination Hauts fourneaux, forges et aciéries de Denain et d’Anzin.
La réputation des aciers de Denain, notamment de ses tôles, dépassa les frontières françaises. L’accroissement de la production s’accompagna d’aménagements de terrains et d’achats importants de matériel jusqu’en 1914. Les usines de Denain d'Anzin formaient ainsi l'un des ensembles les plus importants de la sidérurgie française. Les destructions massives et les réquisitions de l’armée allemande durant la première guerre mondiale stoppèrent brutalement leur croissance. La reconstruction, commencée en 1919, fut l’occasion de redéfinir les activités des deux usines : Denain concentra toute la production de métal et de tôles tandis qu’Anzin se spécialisait dans la fabrication de produits longs.
La fin de la seconde guerre mondiale et l’effort qui s’ensuivit suscita un besoin accru en acier et en tôles, matières de base de la société de consommation. Il fallait mettre en œuvre des moyens de production extrêmement puissants pour répondre à la demande nationale. C'est dans ce contexte que les Forges et aciéries du Nord et de l'Est et la Société des forges et aciéries de Denain et d'Anzin mirent en commun leur patrimoine sidérurgique. Cette fusion, qui donna naissance en 1948 à la société Usinor, permit d'installer à Denain, alors la plus importante des usines sidérurgiques françaises et la plus grande productrice de tôles de tous genres, le premier train continu à larges bandes à chaud de France. L'usine intégrée de Denain put dès lors assurer la transformation du minerai, du coke et de la ferraille en fonte puis en acier Thomas ou Martin pour en faire des tôles planes, des bobines laminées à chaud ou encore des aciers pour ressort, produits surtout utilisés dans le secteur automobile.
Une rationalisation poussée et une plus grande spécialisation de la production d’Usinor entraînèrent la constitution de deux groupes d'usines distincts. Le groupe A, avec les usines de Denain et Montataire, fabriquait des produits plats, l'usine de Denain accueillant les services centraux tandis que Montataire se consacrait au relaminage à froid des tôles produites par la première. Le groupe B rassemblait les usines de Valenciennes, Louvroil-Hautmont et Anzin spécialisées dans les produits longs.
En 1962, l'usine de Denain afficha une production de deux millions de tonnes, tonnage encore jamais atteint par une usine sidérurgique française. En 1966, Usinor-Denain fusionna avec la Société des Aciéries de Longwy et prit le nom de Denain-Nord-Est-Longwy.
L'usine prospèra jusqu'en 1974, dernière bonne année de la sidérurgie française avant le début d'une grave crise économique et industrielle qui toucha particulièrement Denain et Usinor dans son ensemble. Le secteur sidérurgique fut restructuré au début des années 1980 autour des seules unités de production économiquement et techniquement viables, entraînant le départ de 120 000 personnes sur les 160 000 que comptait la sidérurgie en 1974. L'usine d'Anzin ferma ses portes vers 1973, la production de fonte et d'acier fut stoppée à Trith et Thionville à partir de 1976, entraînant la fusion des groupes A et B au sein d’un groupe Nord avec les usines de Dunkerque, Denain, Montataire et Biache. En 1978, ce fut au tour de Denain de subir un plan de restructuration qui conduisit à l'abandon progressif de sa production d'acier. En juillet 1980 après l'arrêt du dernier haut-fourneau, seul le train-à-bandes resta en activité jusqu'en 1985. La même année Usinor-Denain devenait Denain-sidérurgie, filiale d'Usinor-Aciers. Après 1985 n'ont subsisté sur le site de l'usine que les Ateliers de Denain spécialisés dans la réparation des wagons et le Centre de parachèvement, atelier de finitions.
La fermeture progressive de l'une des usines sidérurgiques les plus importantes de la région a provoqué un traumatisme profond, tant sur le plan humain qu’économique. Les effectifs de l’usine de Denain sont ainsi passés de 6.300 employés en 1979 à moins de 200 en 1984. Ces départs massifs concentrés sur quelques années ont été répartis par des conventions générales de protection sociale entre cessations anticipées d'activités, mutations internes, reconversions dans des métiers autres que ceux de la sidérurgie, démissions et licenciements jusqu'à la disparition définitive de l'usine de Denain en 1988.
Usinor a été nationalisée en 1982.
HISTORIQUE DU SERVICE DU PERSONNEL
Le service du personnel a suivi les évolutions structurelles de l'usine de Denain elle-même. Depuis la création de l'entreprise jusqu'à la fondation de la société Usinor, le service du personnel de Denain avait en charge les employés des usines de Denain et d'Anzin. A partir de 1948, ce service étendit ses compétences au personnel du groupe A qui regroupait Denain et Montataire et dont Denain était le siège. Lors de la fusion des groupes A et B dans les années 1970, l'usine de Denain conserva un service du personnel tandis qu'un service central du personnel du groupe Nord était installé à Valenciennes. Cette structure administrative servait d'intermédiaire entre la direction des affaires sociales du siège parisien et les établissements provinciaux. A partir de l'annonce de la fermeture programmée et progressive de l'usine de Denain en 1978, le service du personnel des services centraux de Valenciennes prit une part de plus en plus importante dans la gestion du personnel d'Usinor-Denain comme il le faisait déjà pour l'usine voisine de Trith, ce qui explique que certains documents des services du personnel de Valenciennes et de Denain ont été conservés dans un même lieu.
Ces bouleversements successifs n’eurent cependant pas de conséquence majeure sur le fonctionnement du service du personnel, c’est pourquoi aucune césure chronologique n’a été opérée dans cet inventaire.
LISTE DES CHEFS DU PERSONNEL DE L'USINE DE DENAIN
- 1966 : Broch (Avelange, directeur de l’usine de Denain).
- 1967 : Broch assisté de Proust.
- 1968 : Broch assisté de Proust.
- 1969 : Salmon assisté de Proust (Spreux, directeur).
- 1970 : Salmon assisté de Proust.
- 1971 : Salmon assisté de Proust.
- 1972 : Salmon assisté de Proust (Callewaert, directeur).
- 1973 : Salmon assisté de Proust.
- 1974 : Salmon assisté de Proust (Diers, directeur).
- 1975 : Parent assisté de Proust.
- 1976 : Parent assisté de Proust.
- 1977 : Parent assisté de Proust (André, directeur).
- 1978 : Parent assisté de Proust.
- 1979 : Parent assisté de Proust.
- 1980 : Parent assisté de Salomez.
- 1981 : Lemoine assisté de Salomez.
- 1982 : Lemoine assisté de Salomez (Frimat puis Garnier, directeurs).
- 1983 : Lemoine assisté de Mairesse.
- 1984 : Lemoine.
- 1985 : Lasbleis assisté de Douchement puis Miens (Montlahuc, directeur).
- 1986 : Lasbleis assisté de Miens.
- 1987 : Lasbleis assisté de Miens.
- 1988 : Lasbleis assisté de Miens (Lemoine, directeur).
