En 1951, Jean-Marie Huret, vicaire pour la Mission de France à Harfleur, s'apprête à rejoindre l'équipe des prêtres ouvriers du Havre, quand tombe l'arrêt de l'expérience des prêtres ouvriers. Rome juge alors cette expérience trop hasardeuse et...

En 1951, Jean-Marie Huret, vicaire pour la Mission de France à Harfleur, s'apprête à rejoindre l'équipe des prêtres ouvriers du Havre, quand tombe l'arrêt de l'expérience des prêtres ouvriers. Rome juge alors cette expérience trop hasardeuse et dangereuse pour la vie de l'Église. Par cette condamnation, l'Église entend sanctionner la collaboration de ses prêtres avec les milieux cégétistes ou communistes. Le Vatican donne quatre ans aux prêtres ouvriers pour abandonner leur travail et retourner dans le cadre conventionnel du ministère presbytéral. Jean-Marie Huret se trouve alors face à un dilemme. Mais sa décision est rapidement prise. Préférant être fidèle à l'Évangile, il décide délibérément de désobéir à l'Église. Commence alors pour lui une longue traversée du désert, marquée par le difficile travail de manoeuvre, l'incompréhension de son père et de sa mère, ou de la méfiance des syndicalistes. Malgré tout, Jean-Marie Huret reste attaché à son engagement. Son exclusion volontaire de l'Église le rapproche de gens que l'Église ne reconnaît pas spontanément. Ces rencontres, il le couchent sur le papier, dans des poèmes reflétant l'originalité de son engagement. Ce parcours atypique que tant d'autres prêtres de son époque ont connu, il le raconte dans un livre sorti en 1993 aux Editions du Cerf, intitulé Prêtre ouvrier insoumis. L'année d'après, il est marqué par la destitution de Monseigneur Jacques Gaillot de son poste d'évêque d'Évreux, quarante ans après l'exclusion des prêtres ouvriers.
