Notice descriptive

Peu de documents concernent la constitution de la société : statuts, annonces d'augmentation de capital (1917-1943). De même, les documents d'administration générale se réduisent au code télégraphique mis au point par la direction. Deux unités documentaires concernent une location d'usine et l'achat de matériel (1937-1947) ; c'est dans le fonds du groupe Boussac qu'on trouvera des inventaires d'usines dont certaines rattachées au CIC. L'activité financière est mieux représentée : dossiers sur les participations (notamment en Indochine), les prêts et emprunts, les nantissements en actions auprès des banques (1917-1952). On possède les bilans de la société de 1917 à 1956.

En ce qui concerne la production, les essais, études et échantillons provenant du CIC ont été classés avec l'ensemble de la production du groupe Boussac (fonds 75) ; restent deux contrats de façon (1923-1927).

L'activité commerciale est représentée par quelques contrats (1921-1968), et par le dossier des parachutes Louis Ferrari (projet d'exploitation des brevets Ferrari concernant un système de parachute à voilure en soie élastique, 1936-1938).

Le reste du fonds concerne les sociétés affiliées au CIC (1917-1975). Les dossiers les plus consistants sont ceux de la filature de Blainville (1933-1962), de la filature de Vincey (1925-1967), des établissements Gillet-Thaon et Thibaut-Vahé (1936-1975) et de la manufacture d'impression de Wesserling (1933-1971). Les autres dossiers sont plus lacunaires : Comptoir du textile, chemiserie Dehesdin, société Jalla SA, manufacture de Châteauroux, filature et tissage de Nomexy, Société roubaisienne des tissus de laine, filatures de Thaon, magasins «A la toile d'Avion», maison Touron et fils, maison Tremblot-Matheron, sociétés Viet et Soie Vauban, société Ziegler.

C'est le 3 février 1917 que Marcel Boussac transforme sa première société, le Comptoir de l'industrie cotonnière (CIC, créé en 1911), en société anonyme dont il est administrateur unique. La société (capital 10 millions de francs), qui avait siégé successivement square Maubeuge, bd Haussmann, rue d'Aguessau et rue du Faubourg-Saint-Honoré, sera transférée définitivement 19-21, rue Poissonnière en 1923. Elle a pour objet l'achat, la vente et la transformation de toutes matières textiles. Un certain nombre d'usines, parmi les plus importantes des Vosges, passent dès 1917-1918 sous son contrôle, ainsi que la plus grande chemiserie de France (établissements parisiens Rousseau), dont M. Boussac a repris la majorité des actions.

De 1920 à 1925 M. Boussac se consacre à l'organisation du CIC, ainsi qu'à celle des Manufactures de Senones achetées en 1920. Le CIC se spécialise d'abord dans le traitement de l'écru (filature, tissage, teinture en fil et en bourre, apprêt, grattage), puis étend sa production à la couleur et à l'imprimé ; ses activités recouvrent aussi la confection (chemiserie, bleus de travail) et la vente de tissus (chaîne «A la toile d'Avion») ; dans les années 1920 la société commence aussi à s'intéresser à des textiles autres que le coton : soie, rayonne (parts dans les sociétés Viet-Soie Vauban). Elle a des intérêts en Extrême-Orient (approvisionnement en caoutchouc, plantations de coton) et, dès 1921, sonde le marché polonais.

Dans les années 1940, le CIC est locataire de quatre usines ou groupes d'usines, situés dans les Vosges : les filatures de Thaon, les filatures et tissages de Nomexy, les anciens établissements Ziegler, la filature de Vincey (Société cotonnière de l'Est). Il a pour consignataires généraux la chaîne «A la toile d'Avion» et le Comptoir du textile à Paris, la manufacture de confection de Châteauroux, la Société textile des Vosges, la manufacture de Blainville en Meurthe-et-Moselle, les anciens établissements Touron à Troyes, les anciens établissements Jalla, la maison Tremblot-Matheron et l'ancienne maison Dehesdin et fils à Paris ; le CIC contrôle aussi la manufacture d'impression de tissus de Wesserling en Alsace. Une augmentation de capital (émission de 80 0 actions de 5 F) a lieu en 1943.

En 1947, le CIC devient SARL au capital de 950 millions de francs, avec pour actionnaire unique M. Boussac, et prend le contrôle de 40 filiales manufacturières, dont les Manufactures de Senones. Son histoire se confond alors avec celle du groupe Boussac.