La société Batignolles-Châtillon (Mécanique générale), constituée en 1956, est à l'origine le département locomotives et mécanique générale de la société Batignolles-Châtillon installé dans son usine de Nantes et transformé à cette date en filiale. La Société Batignolles-Châtillon en est d'abord de très loin le principal actionnaire puisqu'elle recevait pour son apport 49 900 des 50 000 actions de la nouvelle société. La société Schneider et Cie est un autre actionnaire important.
Les fabrications de base de l'ancien département mécanique générale de Batignolles-Châtillon consistent essentiellement en matériel de traction de voies fermées, armement, matériel de papeterie et matériel pour l’industrie du pétrole et de la chimie (pompes et compresseurs), chariots élévateurs. La nouvelle société cherche à élargir ses activités en recherchant les marchés d'usines complètes (elle créée à cette fin une filiale spécialisée, l’ENSA) et en acquérant les licences des locotracteurs Baudet-Donon-Roussel et des chariots élévateurs Armax.
Dès 1957 la société-mère Batignolles-Châtillon est absorbée par la Société des forges et ateliers du Creusot (SFAC).
À cette époque la grande traction ferroviaire et l'armement qui constituaient encore les fabrications de base de l'entreprise connaissent une nette régression et il faut envisager une reconversion partielle. Elle s'oriente donc davantage vers les tracteurs et locomotives électriques de mines, le matériel de forage et les pompes, en même temps qu'elle fait porter ses efforts sur l'exportation, en particulier au Brésil.
Les mutations industrielles affectent d'ailleurs à cette époque tout le département de Loire-Atlantique qui connaît en 1957 et en 1959 de très durs conflits sociaux.
En 1960 l'augmentation du capital et l'introduction en Bourse permettent de financer la reconversion dont les deux axes principaux sont la diversification des fabrications et la recherche des marchés étrangers. À cette date Batignolles-Châtillon (Mécanique générale) est étroitement liée au groupe Schneider par le jeu de filiales communes et d’échanges de participations. Cette même année elle constitue avec la société allemande Ruhrthaler Maschinen Fabrik une filiale commune « Batiruhr » dont le siège est à Paris et à qui elle transfère le service commercial de son département « petite traction" », ouvrant ainsi le marché commun à ses fabrications. En France, la Société des machines outils SOMU lui fait apport de ses départements machines à imprimer et presses hydrauliques dont les fabrications sont installées à l'usine de Nantes.
La diversification s’achève en 1962 avec l'absorption de la Société française de matériel de forage dont l'usine est à Tarbes. Cette société fabrique, dans le domaine du matériel de forage, des biens consommables (des outils d’usure) qui complètent le gros équipement de forage fabriqué à l'usine de Nantes.
La même année Batignolles-Châtillon (Mécanique générale) souscrit 28 des 200 actions qui composent le capital de la Société d’exploitation des ateliers Julien à Marseille et en 1963 les fabrications de robinetterie de cette dernière sont transférées à l'usine de Tarbes pour assurer le plein emploi du personnel passé alors de 419 à 339.
Ainsi renouvelée l'entreprise peut faire face à l'évolution du marché qui se dessine alors : la chaudronnerie classique, le gros matériel de forage, le matériel de petite traction et l’armement conventionnel sont en régression, alors qu'on constate une augmentation de la demande en aéro-réfrigérants. pompes centrifuges, chariots « Armax » et matériel pour l'énergie atomique qui ont tous de bons débouchés à l’étranger.
La fusion avec la SFAC qui était déjà actionnaire de Batignolles-Châtillon (Mécanique générale) à plus de 50 % en 1963, intervient donc à un moment où la situation est saine mais où la taille réduite de l’entreprise ne lui permet pas de prendre pied sur le marché international ni de développer autant que nécessaire les études et la recherche désormais indispensables.