La société Arbel était une entreprise de construction métallurgique en activité entre la fin du XIXe s et le début du XXIe s, spécialisée dans la fabrication de wagons spéciaux pour le transport de houille et coke, et de pièces de métallurgie lourde, en particulier de châssis ou de réservoirs. Son siège social était situé à Paris (24 rue du Rocher, VIIIe arrondissement), et elle possédait des ateliers à Couzon (Loire) et à Douai (Nord), exportant ses produits en Europe mais aussi sur d’autres continents, comme en Amérique par exemple.
Ses origines remontent à 1869, lorsque le maître des forges Lucien Arbel (1826-1892) fonda les Forges de Couzon, une entreprise de fabrication de roues de wagons et locomotives. S’associant avec ses fils Antoine (1855-1933) et Pierre Arbel (1858-1934), il les chargea dès le début des années 1890 de l’administration de la société Arbel, qui changea de dénomination, devenant la "Société en nom collectif des fils de Lucien Arbel" en 1890, puis la "Société anonyme industrielle des Établissements Arbel" en 1891.
En 1894, Lucien et Pierre Arbel fondèrent les Forges de Douai, destinées à produire des wagons et des pièces métallurgiques lourdes. Suite à la fusion de ces forges avec la société Arbel en 1907, l’entreprise prit le nom d’"Établissements Arbel – Forges de Douai – Forges de Couzon". Dès le début du XXe s, différentes filiales furent créées pour cette société, comme la Société de construction des wagons de grande capacité (ou S.C.W.G.C.) en 1906, la Société de location des wagons de grande capacité (ou S.L.W.G.C.) et la Société des aciers comprimés AGP en 1907, la Société de Transbordement au Port de Strasbourg (ou S.T.A.P.S.) en 1924, la Société de Transports et Manutentions Industriels (ou S.T.E.M.I.), la Société d’exploitation des wagons de grande capacité en 1939 ou encore la Société industrielle, financière et immobilière en 1942.
Lors de la Première Guerre mondiale, les usines de Douai subirent des destructions et durent être reconstruites au début des années 1920. Quant aux ateliers de Couzon, ils furent vendus à la Compagnie Générale du Duralium et du Cuivre en 1929. Le site de Douai connut à nouveau des dommages matériels importants en raison de bombardements en 1940 et 1944 – sa reconstruction s’achevant ainsi en 1950 –, et les Établissements Arbel furent accusés de collaboration après la Libération. De nouvelles filiales furent créées dans la seconde moitié du XXe s, telles que la Société pour l’application industrielle des résines de synthèse (ou S.P.A.I.R.) en 1959 ou encore la Société Nouvelle Carrosserie Carrier en 1979. Les usines douaisiennes devinrent en 1970 une filiale d’Arbel sous le nom d’"Arbel Industrie". Puis, les activités ferroviaires de cette filiale et du constructeur Fauvet Girel furent mises en commun en 1985, ce qui aboutit à la création de la société anonyme Arbel Fauvet Rail (ou A.F.R.), implantée à Douai. Ses activités de mécanique et d’emboutissage furent ensuite regroupées avec celles d’une usine de la société Profil située à Sin-le-Noble (Nord), au sein de la Société Mécanique et Emboutissage du Nord (ou Somenor) en 1987, tandis que ses services généraux demeurèrent au sein de la Société Arbel Industrie – services généraux qui furent cependant récupérés par A.F.R. dès 1988. L’entreprise, en difficulté, fut reprise en 2007 et renommée IGF-Industries-AFR, avant d’être liquidée en 2010.