Historique de la société Leroux
L’histoire de cette entreprise d'importance nationale débute en 1858 avec Jean-Baptiste Alphonse Leroux (1800-1867) originaire de Douarnenez (Finistère). Ingénieur civil à Paris, il se rend à la sucrerie de Mouchin (Nord) pour constater l'usage frauduleux d'une copie d'un de ses brevets par la société Cail (Lille, Nord). Il voit à Orchies que l’usine Herbo à Orchies (Nord, 59) est en vente et la rachète en 1858 pour son fils Alphonse Henri François Leroux (1831-1895). La dite usine crée par Henri Herbo existe depuis 1840 et produit principalement du chocolat, du tapioca, de la moutarde et de la chicorée torréfiée.
En 1863, Alphonse Henri François Leroux invente une empaqueteuse mécanique et dépose un brevet pour la protéger. En 1871, suite à un incendie qui détruit l’usine, une nouvelle est reconstruite sur un autre site, cette fois le long d’une ligne de chemin de fer afin de faciliter le transport des commandes. C’est à cette date que l’entreprise Leroux se spécialise dans la production de chicorée. En 1887, Leroux envoie sur l’ensemble du territoire français des représentants commerciaux. Appelés « voyageur », ils sont dotés de nouveaux objets publicitaires : calendriers illustrés, objets destinés aux écoliers (porte-plumes, buvards, protège-cahiers, tables de multiplication, etc.), et cartes-chromo avec un tiers de texte publicitaire.
En 1895, Alphonse Henri François Leroux décède et son fils Alphonse-Henri-Eugène Leroux lui succède. Dès 1899, le logo de « la Bretonne » en costume traditionnel d’Audierne (Finistère) apparaît comme effigie de la marque notamment sur les paquets de chicorée en grains. À partir de 1904, il développe l’idée d’ajouter des vignettes-cadeaux sur leurs produits afin de fidéliser les consommateurs. Ces vignettes donnent accès à une boutique où le consommateur pouvait obtenir des cadeaux (linge de maison, tablier...). Il organise aussi des concours annuels récompensant les consommateurs ayant collecté le plus grand nombre de vignettes. De nombreux documents dans le fonds témoignent du succès de ces concours et ces vignettes. Leroux s’associe également au monde des cinémas en proposant des places à 50 % sur présentation d’une vignette Leroux.
En 1927, Alphonse-Henri-Eugène Leroux transforme la société Leroux en société anonyme à responsabilité limitée (SARL). En 1928, ses deux fils Alain et Robert Leroux le rejoignent et lui succèdent en 1947 lorsqu’il décède.
L’entreprise ne cesse de s’intéresser aux autres marques du milieu de la chicorée. Ainsi les dirigeants de l’entreprise Leroux deviennent au fur et à mesure présidents ou administrateurs de plusieurs marques comme la société Bériot en 1955 ou Bonzel en 1953. Jusqu’en 1965, Leroux rachète presque tous ses concurrents.
En 1985, Alain et Albert Leroux, sans descendance, choisissent Michel Leroux, un cousin, et Michel Hermand, informaticien chez Leroux depuis 1967, pour leur succéder en 1989.
En 1992, Leroux rachète Chicobel S.A, premier fabricant belge de chicorée et leader de la fabrication et la vente de chicorée au Benelux. Elle commercialise essentiellement des produits à base de chicorée sous la marque nationale Pacha. Sa gamme de produits est presque similaire à celle de Leroux. Elle commercialise également quelques autres produits de grande consommation (choucroute, édulcorants...) sur la zone Benelux. Leroux représente alors 40 % du marché mondial.
En 1994, la SARL Leroux devient la société anonyme Leroux SA et Michel Hermand devient le Président de la société. Elle rachète Union Biscuits à Roubaix pour ouvrir le groupe vers le petit-déjeuner sec, le goûter et la culture junior et Molabe, une entreprise espagnole. Située à Bilbao, elle assure le traitement des céréales et de la chicorée torréfiées, et commercialise principalement des produits à base de chicorée (sous différentes marques régionales) ainsi que d’autres produits alimentaires divers (noix, malt, panettones…), sur la zone Espagne et Portugal. Elle représente 70 % de la production de chicorée en Espagne.
En 1997, Finaler, contraction de « Financière Leroux », la holding du groupe Leroux et ses filiales Chicobel, Molabe et Union Biscuits, est créée. La holding reste propriétaire de l'immobilier et des titres Finaler.
En 1998, Leroux ouvre à Abidjan une antenne mobile concernant les marchés du Cameroun, de la Côte-d’Ivoire, du Mali, du Sénégal et du Togo.
En 1999, Leroux rachète Klaus, une entreprise de chocolat et confiserie, présidée par Philippe Leroux, arrière-arrière-petit-fils d’Alphonse Leroux.
En 2002, Leroux SA devient Leroux SAS, Michel Hermand cède sa place à son fils Christophe et prend la présidence de Finaler.
En 2005, la vente à distance est mise en place. En 2008, Leroux fête ses 150 ans.
Évolution des produits Leroux
Les années 1950 marque le lancement de nouveaux produits phares de la marque. En 1951, il y a la chicorée Leroux soluble nature. En 1954, la chicorée Leroux liquide pour préparation culinaire fait son apparition sur le marché.
Puis plus tard en 1991, les chicorées aromatisées (vanille, caramel, muesli) sont commercialisées.
En 2004, Leroux s’insère dans le marché des infusions avec le lancement de la marque Natéa avec 5 infusions naturelles à base de chicorée. Arrêtées en 2008, un nouveau produit la chicorée douce est lancée. La molécule responsable de son amertume est retirée et Leroux y rajoute trois parfums (café, chocolat, vanille). La Chicorée Douce Café et la Chicorée Douce Chocolat remportent le prix de Saveur de l’année 2009. La gamme est arrêtée en 2010.
Sponsoring sportif de la société Leroux
L’entreprise est pionnière et accorde une grande importance au sponsoring sportif dès les années 1930, que ce soit dans le basket-ball ou le cyclisme. Alphonse-Henri-Eugène Leroux veut prendre en charge et soutenir les jeunes à travers le sport. Il devient même président d’honneur du club d’Orchies. En 1962, Leroux est même sponsor-titre pour une équipe cycliste. Actuellement, la marque Leroux soutient le football, le cyclisme et le basket-ball.
Maison de la chicorée
En 1998, l’entreprise ouvre un musée dans la Maison de la chicorée dans la maison bourgeoise de la fin du XIXe siècle de la famille Leroux. Elle a pour but de retracer l’histoire de la chicorée. Le musée est géré par une association mais tous les bâtiments et les collections du musée appartiennent bien à l’entreprise Leroux. L’idée germe dans l’esprit d’Alphonse Henri Eugène Leroux (1866-1947) dès 1904. Il commence alors à réunir des objets et des documents afin de créer un début de collection. Ce sont ses fils Alain et Robert qui décident de poursuivre son projet. Après son ouverture, le musée s’agrandit dans les années 2000. Le musée est finalement fermé en 2018 et le bâtiment est vendu. Les collections muséales sont en partie transférées aux musées de la région, une partie est vendue. Les archives sont données aux Archives nationales du monde du travail et d’autres sont vendues comme une collection d’affiches que les ANMT achètent.