La Compagnie des mines de Vicoigne, Noeux et Drocourt est fondée en 1843 sous le nom de Compagnie des mines de Vicoigne. Elle est le produit de la fusion de quatre sociétés de sondage : la Société de Bruille, la Société de Cambrai, la Société de l'Escaut et la Société d'Hasnon. Cette dernière revend très rapidement ses parts à la Compagnie des mines d'Anzin. Quand à la Compagnie de Bruille, elle cède ses concessions de Bruille et Château l'Abbaye à la Compagnie de Vicoigne.
La concession est située au nord du bassin houiller et limitée au sud par la Compagnie d'Anzin. Elle s'étend sur une superficie de 2 639 hectares.
Vers 1850, des ingénieurs de la Compagnie effectuent des recherches dans la région de Béthune. Des découvertes récentes dans la région de Courrières et de Lens avaient laissé entrevoir la possibilité d'une nouvelle concession. La première fosse est ouverte à Noeux le 1er avril 1851 et la concession est accordée le 15 janvier 1853. Elle obtient une extension le 30 décembre 1857. La superficie totale s'élève à 7 979 hectares (10 fosses principales).
La séparation des deux concessions est contrebalancée par la complémentarité de la production : Vicoigne exploite les anthracites et Noeux le reste de la série des charbons.
La Compagnie des mines de Vicoigne et de Noeux absorbe une nouvelle concession au lendemain de la 1re Guerre mondiale ; la Compagnie de Drocourt. Cette compagnie a subi de très gros dégâts pendant la guerre ; toutes ses installations sont à reconstruire. La Compagnie de Vicoigne et de Noeux apporte son aide financière et fusionne avec la Compagnie de Drocourt quelques mois plus tard. Cette concession s'étend sur 2 544 hectares et sa production s'élève à 700 000 tonnes de charbon.
La dernière fusion a lieu le 13 mars 1925, la Compagnie de Vicoigne, Noeux et Drocourt absorbe la Compagnie de Vimy-Fresnoy. Elle est composée de deux concessions, Vimy et Fresnoy. Elles s'étendent sur 5 100 hectares.
Au total, la compagnie des mines de Vicoigne, Noeux et Drocourt occupe une surface de 16 943 hectares.
Sur le plan juridique, la société civile devient une société anonyme en février 1921.
L'équipement de la Compagnie est significatif. Sur la concession de Vicoigne, il y a un lavoir, un criblage et une usine à agglomérés.
Sur la concession de Noeux, il y a une importante centrale électrique : la centrale de Beuvry. La compagnie alimente une filiale : la Société des Matériaux de Construction de Loisne. Avec les Compagnies de Béthune et de Bruay, elle constitue un groupe de producteurs qui alimentent les départements du Nord, du Pas-de-Calais, de l'Oise, de la Somme et même de la Seine-maritime par l'intermédiaire de la Société Électrique du Nord-Ouest.
La concession possède aussi une usine à briquette et une usine de récupération des sous-produits de la fabrication du coke.
Pour la concession de Drocourt, les installations sont classiques : fours à coke, triage et lavoirs.
La Compagnie de Vicoigne, Noeux et Drocourt s'est beaucoup investi sur le plan social comme bon nombre de compagnies minières. Elle a construit des cités ouvrières et la Société immobilière de l'Artois a mis à sa disposition des logements pour les mineurs. La concession de Drocourt possédait à elle seule 958 logements et 600 autres à sa disposition, pour un personnel dépassant les 2 100 ouvriers en 1924.
La Compagnie a financé aussi des écoles instruites par des religieux, des églises, des sociétés de secours, des allocations de chauffage et des sociétés musicales (Fanfare de Noeux).
Le 13 décembre 1944, les Houillères nationales de Nord-Pas-de-Calais sont créées par ordonnance. Les 18 compagnies de la région sont associées pour former neuf groupes : Douai, Valenciennes, Hénin-Liétard, Oignies, Béthune, Lens, Bruay, Liévin et Auchel. La Compagnie des mines de Vicoigne, Noeux et Drocourt s'insère dans le groupe de Béthune.
La loi du 17 mai 1946 instaure les Charbonnages de France. Les Houillères nationales du Nord-Pas-de-Calais deviennent les Houillères du bassin du Nord-Pas-de-Calais (HBNPC).