Dès le XVIIe siècle nous trouvons des traces de "charbonnières" dans la région de Blanzy, près de Chalon-sur-Saône. Mais la véritable mise en valeur des mines de ce bassin houiller remonte au 27 mars 1769, date à laquelle Louis XVI concéda pour cinquante ans à François de La Chaise, subdélégué de l'intendance de Bourgogne, les mines du bassin de Montcenis. Bien vite les seules exploitations de Montcenis se révélèrent trop exiguës et il fit ouvrir deux nouveaux centres, l'un au Creusot, l'autre à Blanzy. En 1776 nous le voyons transporter son droit d'exploitation à Roëtier de la Tour,...
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Dès le XVIIe siècle nous trouvons des traces de "charbonnières" dans la région de Blanzy, près de Chalon-sur-Saône. Mais la véritable mise en valeur des mines de ce bassin houiller remonte au 27 mars 1769, date à laquelle Louis XVI concéda pour cinquante ans à François de La Chaise, subdélégué de l'intendance de Bourgogne, les mines du bassin de Montcenis. Bien vite les seules exploitations de Montcenis se révélèrent trop exiguës et il fit ouvrir deux nouveaux centres, l'un au Creusot, l'autre à Blanzy. En 1776 nous le voyons transporter son droit d'exploitation à Roëtier de la Tour, cession qui fut annulée par le conseil du roi le 13 mai 1781, probablement sur sa demande. C'est qu'en effet il avait dû avoir connaissance du projet de François Ignace Wendel d'Hayange de créer à Montcenis un établissement sur le modèle anglais capable de fournir de la fonte à la fonderie royale de canons d'Indret (îles dans la Loire entre Nantes et Painboeuf) que ce dernier dirigeait depuis 1779. Cinq ans plus tard, en 1786, François de La Chaise céda définitivement tous ses droits et biens sur la concession des mines de Montcenis à la société que François de Wendel avait fondée en 1782 avec divers associés, dont le trésorier Claude Baudard de Sainte-James, afin de mettre en valeur les établissements d'Indret et de Montcenis (voir l'acte de vente du 18 mai 1786 conservé au Minutier central des notaires de Paris, études XXVI, 747). Wendel eut à soutenir de nombreuses luttes tout particulièrement contre les sieurs Perret et Desplace qui, en vertu d'une loi de 1791 qui restreignait l'étendue des concessions, lui contestaient le droit d'exploiter à Blanzy. Il fut lui-même forcé, après la faillite de la société qu'il avait fondée de vendre ses droits à Jean-François Chagot qui avait obtenu également les concessions de Blanzy et de Montceau-les-Mines. A la mort de celui-ci, sa veuve vendit les 10/32e de l'affaire à Manby, Wilson et Cie, mais se réserva les mines de Blanzy. Les années qui suivirent permirent aux deux compagnies de régulariser les limites de leurs deux centres d'exploitation : en 1832 une ordonnance royale distingue définitivement les deux concessions de Blanzy et du Creusot qui fut racheté, trois plus tard, par une société commanditée par la banque Seillère et dont les frères Schneider étaient gérants, après la faillite de Manby et Wilson.
A Blanzy, sur les 4 253 hectares de la concession, Jules Chagot fonda une première société qui cinq ans plus tard devint une société en commandite par actions pour définitivement avoir comme raison sociale "Jules Chagot et Cie" en 1856, après le retrait de Perret-Morin. A partir de ce moment la société ne cessa de prospérer comme nous le prouve l'extension de son principal centre d'exploitation, Montceau-les-Mines : petite bourgade de trois cents habitants, il devint en 1856 commune pour être érigé en 1873 en chef-lieu de canton. Mais ce n'est qu'en 1900 qu'elle fut transformée en société anonyme.
Après la Seconde Guerre mondiale et la nationalisation de l'exploitation charbonnière en 1946, les activités de la Société sont confiées au nouvel établissement public des Houillères du bassin de Blanzy (Charbonnages de France). Cependant l'ancienne compagnie a subsisté sous le nom de "Centenaire-Blanzy" et s'est occupée de placements financiers.