Ateliers et chantiers de France, puis France-Dunkerque
La société des Ateliers et chantiers de France est fondée le 20 avril 1899 à Dunkerque, à l'est de l'avant-port, afin de doter le port de Dunkerque, nouvellement modernisé par le plan Freycinet, d'une activité de construction et de réparation navale. Lorsque que la guerre éclate en 1914, les chantiers sont en plein essor et emploient 2 400 personnes. Au cours de l'Entre-deux-guerres, ils participent au programme de construction de navires de guerre pour la Marine Nationale, tout en exécutant de nombreuses commandes de navires de...
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Ateliers et chantiers de France, puis France-Dunkerque
La société des Ateliers et chantiers de France est fondée le 20 avril 1899 à Dunkerque, à l'est de l'avant-port, afin de doter le port de Dunkerque, nouvellement modernisé par le plan Freycinet, d'une activité de construction et de réparation navale. Lorsque que la guerre éclate en 1914, les chantiers sont en plein essor et emploient 2 400 personnes. Au cours de l'Entre-deux-guerres, ils participent au programme de construction de navires de guerre pour la Marine Nationale, tout en exécutant de nombreuses commandes de navires de commerce. Le pétrolier Emile Miguet, le plus gros bâtiment de sa catégorie au monde, est ainsi lancé en 1937.
Les chantiers sont rachetés en 1956 par le groupe Schneider SA. Sous le contrôle du groupe, une première fusion a lieu en 1960 avec les Forges et chantiers de la Gironde-Bordeaux, donnant naissance à la société France-Gironde. Cette fusion, préconisée par le livre blanc sur la construction navale de 1959, se révèle être une mauvaise opération financière pour le chantier de Dunkerque. Cette situation débouche sur la fermeture du site de Bordeaux en 1969. L'entreprise prend alors la raison sociale France-Dunkerque. Dans les années 1970, l'entreprise poursuit sa politique de modernisation afin de rester compétitive sur un marché hautement concurrentiel. Le chantier opte alors pour la construction d'unités de plus petite taille mais à la technicité très poussée. Dunkerque devient ainsi le premier constructeur mondial de méthaniers.
Dans le même temps, les pouvoirs publics incitent les entreprises de construction navale à se regrouper. Le groupe Schneider SA étudie alors un projet de fusion de France-Dunkerque avec les Chantiers de l'Atlantique, seul autre chantier français soutenu par un groupe d'importance similaire. Finalement, ce projet n'aboutit pas et Schneider SA décide de fusionner France-Dunkerque avec la Société métallurgique de Normandie (SMN). L'objectif de cette opération est de créer une société capable de résister aux crises cycliques qui touchent régulièrement la construction navale et la métallurgie. En 1977, le nouveau groupe prend le nom de Société métallurgique et navale Dunkerque-Normandie. Dans un premier temps, la fusion semble être une réussite puisque les pertes de la division métallurgique sont compensées par les bénéfices de la construction navale. Néanmoins, le deuxième choc pétrolier fait à son tour entrer la construction navale dans un cycle de crises alors que la métallurgie n'est pas encore sortie du sien. La décision de séparer les deux branches est prise en 1982. Sous la pression des pouvoirs publics, Schneider SA accepte la fusion de France-Dunkerque avec les Constructions navales de La Ciotat (CNC) et les constructions navales et industrielles de la Méditerranée de La Seyne-sur-Mer (CNIM), qui débouche sur la création des Chantiers du Nord et de la Méditerranée (NORMED) en 1982. Cette fusion est trop tardive pour sauver les trois sites et en 1986, la liquidation de la Normed est prononcée. Le site de Dunkerque ferme définitivement ses portes en 1987.
Association des anciens des Chantiers de France (AACF)
L'Association des anciens des Chantiers de France est créée en 1988, un an après la fermeture des chantiers de la Normed à Dunkerque. À sa création, l'association a pour but principal de conserver les liens entre tous les salariés des Chantiers de France par l'organisation d'évènements festifs (banquets annuels, voyages, excursions, etc.) et de valoriser leur savoir-faire en participant à des actions culturelles (expositions, visites de chantiers, etc.).
À compter de 1991, l'association a également accompagné les anciens salariés pour permettre la reconnaissance de leurs problèmes de santé comme maladies professionnelles liées à l'amiante.
L'association a compté jusqu'à 600 adhérents, mais avec le temps, les effectifs se réduisant, il a été décidé lors de l'assemblée générale de janvier 2018 de dissoudre l'association et de donner les archives aux Archives nationales du monde du travail.