La première réunion d’exploitants au sein d’un syndicat date de 1883 dans le Loir-et-Cher, elle entend alors lutter à la fois contre les fraudes sur les engrais et pour la négociation de meilleurs prix. À la fin du XIXe siècle et au début du XXe, deux organisations coexistent : d’un côté la Société des agriculteurs de France (SAF) et son Union centrale des syndicats des agriculteurs de France (UCSA, 1886), dont les colorations politiques sont plutôt de droite ; de l’autre la Société nationale d’encouragement à l’agriculture (SNEA, 1880), plus républicaine. Quelle que soit leur affiliation,...
...
La première réunion d’exploitants au sein d’un syndicat date de 1883 dans le Loir-et-Cher, elle entend alors lutter à la fois contre les fraudes sur les engrais et pour la négociation de meilleurs prix. À la fin du XIXe siècle et au début du XXe, deux organisations coexistent : d’un côté la Société des agriculteurs de France (SAF) et son Union centrale des syndicats des agriculteurs de France (UCSA, 1886), dont les colorations politiques sont plutôt de droite ; de l’autre la Société nationale d’encouragement à l’agriculture (SNEA, 1880), plus républicaine. Quelle que soit leur affiliation, les démarches demeurent les mêmes : encourager le crédit, la coopération et la mutualisation au sein du monde paysan. Parallèlement, des confédérations plus spécialisées voient le jour pour défendre des intérêts spécifiques, telle la Confédération générale des vignerons du Midi, en 1907, ou la Fédération nationale des planteurs de tabac en 1908. La France restant alors un pays majoritairement rural, l’État peut difficilement négliger cet électorat conséquent.
L’Entre-deux-guerres est marqué par la création de mouvements tels celui des prêtres républicains, menant à la création des Jeunesses agricoles chrétiennes (JAC) en 1929, mais aussi par la montée d’une droite paysanne souhaitant un régime fort et un protectionnisme douanier aux frontières.
Le régime du maréchal Pétain instaure la création d’une unique organisation : la Corporation paysanne, dont les syndicats locaux forment la base. Dans la clandestinité se créée en 1943 la Confédération générale de l’agriculture, insufflée par François Tanguy-Prigent (1909-1970), qui devient par la suite la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA). Eugène Forget en est son premier président en 1946. En 1956 adhère à la FNSEA le Centre national des jeunes agriculteurs (CNJA).
En termes de politique menée, plusieurs périodes peuvent être identifiées : des années 1960 à la fin des années 1980, la FNSEA souhaite développer les productions et investir de nouveaux marchés. Par la suite, elle entend intervenir dans la Politique agricole commune (PAC), entrée en vigueur en 1962, et lors des négociations du GATT (accord général sur les tarifs douaniers et le commerce). Au début du XXIe siècle, le syndicat souhaite faire de l’environnement sa priorité.