* La concession de Carvin est instituée par le décret du 19 décembre 1860. Située au Nord du Bassin du Pas-de-Calais, elle s'étend sur 1 150 hectares. Elle est limitée au Sud par la concession de Courrières, à l'Est et à l'Ouest, par celles d'Ostricourt et de Meurchin.
De mai 1857 à 1907, quatre puits sont forés.
- Le creusement du premier puits de la Compagnie des mines de Carvin est entrepris par la Société libre de recherche de Monsieur Grenier en mai 1857. L'extraction du charbon de type maigre commence en 1859. Le puits atteint la profondeur de 256 mètres. La fosse est détruite et noyée en 1918.
- Le second puits est foncé en avril 1861, jusqu'à une profondeur de 299 mètres. L'extraction du charbon débute en 1863. Il devient la fosse 12 du groupe d'Oignies à la nationalisation.
- Le creusement du troisième puits, appelé le puits Saint Louis, débute en mai 1867. De ce puits, les premiers charbons sont extraits en 1870. La fosse devient la fosse 13 lors de la nationalisation des mines. Après l'arrêt de l'extraction de la houille en 1943, les installations sont converties en centre de formation des jeunes mineurs.
- Il faut attendre 35 ans après la création du premier puits de mine, avant que soit entreprit le fonçage du quatrième et dernier puits baptisé « Boudenoot » en 1902 au sud-est des trois autres, dans une partie encore vierge de la concession : le Mont Soleau. La mise en service de ce nouveau puits entraîne l'arrêt de l'exploitation des fosses 3 en 1907 et 2 en 1909. La fosse 1, située dans une autre partie du gisement, est arrêtée définitivement en 1909.
Les trois premières fosses sont caractéristiques des fosses du XIXe siècle, ce sont de petites installations. En revanche, la quatrième fosse est moderne. Le puits de 5 mètres de diamètre est parmi les plus importants du bassin du Nord-Pas-de-Calais. Le carreau très grand comporte toutes les installations propres à un siège d'extraction moderne : lavoir, usine à boulets, usine à briquettes, centrales électriques.
La production annuelle d'avant guerre voisine de 250 000 tonnes et en 1905, la Compagnie emploie 1 436 ouvriers. La grande majorité de l'extraction repose sur la Fosse Boudenoot.
La Première Guerre mondiale stoppe l'élan de la Compagnie qui est occupée par l'ennemi pendant toute la durée du conflit. Au moment de leur retraite, les Allemands anéantissent toutes les installations du jour et noient les travaux souterrains en dynamitant les cuvelages. Les pertes sont importantes. Il faut d'abord déblayer, avant de dénoyer les puits et reconstruire l'ensemble des installations (lavoir, usines à boulets). Le déblaiement est entrepris début 1919 et le dénoyage à la fin de l'année 1920. Celui-ci dure 2 ans.
En 1923, les nouvelles installations sont terminées. L'année 1924 voit la reprise de l'exploitation du charbon. La production journalière dépasse les 500 tonnes, soit plus de la moitié du tonnage d'avant guerre. La Centrale de Carvin assure seule l'alimentation des divers services de la Compagnie. En 1938, la Compagnie des mines de Carvin emploie 1 785 hommes.
La loi du 17 mai 1946, crée les Houillères du Bassin du Nord-Pas-de-Calais (HBNPC). La compagnie de Carvin avec celle d'Ostricourt constitue alors le groupe de Oignies, qui couvre une superficie totale de 3 517 hectares. La fosse produit 285 728 tonnes nette de charbon durant l'année 1951. Elle cesse d'extraire le 31 mars 1953. Le tonnage total extrait par cette fosse s'élève a un peu plus de 8 millions de tonnes. La fosse ne servira plus désormais que pour l'aérage de la fosse 24/25 d'Estevelles (Compagnie des mines de Courrières) jusqu'en 1969.
Devenu inutile, le puits est remblayé en mars 1969 et le chevalet est abattu en mars 1971. Les autres installations sont détruites dans les années qui suivent afin de libérer l'espace pour créer une zone industrielle. Le terril est enlevé à partir de 1975. Il est emmené par convois ferroviaires vers le lavoir de Fouquières pour être traité. Les charbons récupérés sont brûlés dans les centrales électriques des Compagnies d'Harnes ou de Courrières.
* La concession de Meurchin est instituée par le décret du 19 décembre 1860 en même temps que celles de Carvin, Annoeullin et Ostricourt, géographiquement très proches. En effet, située au Nord du Bassin du Pas-de-Calais, la concession des mines de Meurchin est limitée au Sud par la concession de Lens, à l'Est et à l'Ouest, par celles de Carvin et de Douvrin.
En 1854, la Société béthunoise Daquin et Compagnie installe des sondages à Haverskerque et à Saint-Venant (Nord-Pas-de-Calais). Elle entreprend aussi des travaux à Meurchin où elle trouve le charbon en janvier 1957. La concession des mines de Meurchin se compose de plusieurs puits dont le premier est foncé en août 1857. Cette fosse est le théâtre d'un douloureux accident en février 1872, causant la mort de huit mineurs. Les travaux de creusement de la seconde fosse commencent en 1864 mais celle-ci est rapidement noyée.
Le fonçage de la troisième fosse est entrepris en 1875. C'est la fosse la plus importante de la Compagnie. Le 1er septembre 1873, un second puits à 35 mètres du premier est foncé au sein de cette même fosse afin d'assurer l'aérage de celle-ci.
En 1879, la concession de Meurchin extrait 110 000 tonnes de charbon. En 1884, elle absorbe la concession d'Annoeullin. Vers la fin du siècle, la compagnie emploie 1 100 mineurs et produit 394 000 tonnes de charbon. En 1920, la Compagnie de Meurchin est rachetée par la Compagnie des mines de Lens.