Notice descriptive
Arbel (Établissements, filiales et famille) : entrée 2014 28.
- Arbel (Établissements, filiales et famille) : entrée 2014 28.
Auteurs : établi par Manon DEBEFFE, stagiaire en Master 1 Archivistique et monde du travail de l’Université de Lille, sous la direction de Gersende PIERNAS, chargée d’études documentaires |
Année de publication : 17/05/19 |
Cotes extrêmes : 2014 28 1 à 157 |
Dates extrêmes : 1864 - 1983 |
Importance matérielle : 11.72 ml |
Conditions de communicabilité : Fonds communicable et reproductible suivant les délais légaux prévus par le Code du patrimoine par analogie avec les archives publiques. |
Conditions de réutilisation : La réutilisation des documents extraits du fonds est gratuite et libre, sous réserve des dispositions relatives aux droits de propriété intellectuelle et au respect de la vie privée (voir les modalités d’application sur le site des ANMT). |
Présentation du contenu
Ce fonds est constitué d’archives relatives à l’entreprise Arbel, aux Forges de Couzon, à celles de Douai, ainsi qu’aux autres filiales du groupe Arbel ou sociétés dirigées par des membres de la famille, comme la SFMAI.
Il comporte également des documents personnels et familiaux, notamment sur les dirigeants de l’entreprise, leurs différentes activités et les relations entretenues au sein de la famille Arbel. Enfin, des éléments de documentation apportent des renseignements sur la métallurgie et l’industrie lourde au XXe s.
Historique de la conservation
Archives conservées par Philippe Arbel, arrière-arrière-petit-fils de Lucien Arbel – le fondateur de l’entreprise Arbel –, et données en 2014 aux ANMT.
Modalités d'entrées
Fonds donné aux ANMT en 2014. La lettre de don a été réalisée le 17/06/2014 et acceptée le 18/06/2014.
Statut juridique
Archives privéesPrésentation du producteur
La société Arbel était une entreprise de construction métallurgique en activité entre la fin du XIXe s et le début du XXIe s, spécialisée dans la fabrication de wagons spéciaux pour le transport de houille et coke, et de pièces de métallurgie lourde, en particulier de châssis ou de réservoirs. Son siège social était situé à Paris (24 rue du Rocher, VIIIe arrondissement), et elle possédait des ateliers à Couzon (Loire) et à Douai (Nord), exportant ses produits en Europe mais aussi sur d’autres continents, en Amérique par exemple. Ses origines remontent à 1869, lorsque le maître des forges Lucien Arbel (1826-1892) fonda les Forges de Couzon, une entreprise de fabrication de roues de wagons et locomotives. S’associant avec ses fils Antoine (1855-1933) et Pierre (1858-1934), il les chargea dès le début des années 1890 de l’administration de la société Arbel, qui changea de dénomination, devenant la "Société en nom collectif des fils de Lucien Arbel" en 1890, puis la "Société anonyme industrielle des Établissements Arbel" en 1891. En 1894, Lucien et Pierre Arbel fondèrent les Forges de Douai, destinées à produire des wagons et des pièces métallurgiques lourdes. Suite à la fusion de ces forges avec la société Arbel en 1907, l’entreprise prit le nom d’"Établissements Arbel – Forges de Douai – Forges de Couzon". Dès le début du XXe s, différentes filiales furent créées, comme la Société de construction des wagons de grande capacité (ou SCWGC) en 1906, la Société de location des wagons de grande capacité (ou SLWGC) et la Société des aciers comprimés AGP en 1907, la Société de transbordement au port de Strasbourg (ou STAPS) en 1924, la Société de transports et manutentions industriels (ou STEMI), la Société d’exploitation des wagons de grande capacité en 1939 ou encore la Société industrielle, financière et immobilière en 1942. Lors de la Première Guerre mondiale, les usines de Douai subirent des destructions et durent être reconstruites au début des années 1920. Quant aux ateliers de Couzon, ils furent vendus à la Compagnie générale du duralium et du cuivre en 1929. Le site de Douai connut à nouveau des dommages matériels importants en raison de bombardements en 1940 et 1944 – sa reconstruction s’achevant ainsi en 1950 –, et les Établissements Arbel furent accusés de collaboration après la Libération. De nouvelles filiales furent créées dans la seconde moitié du XXe s, telles que la Société pour l’application industrielle des résines de synthèse (ou SPAIR) en 1959 ou encore la Société nouvelle carrosserie Carrier en 1979. Les usines douaisiennes devinrent en 1970 une filiale d’Arbel sous le nom d’"Arbel Industrie". Puis, les activités ferroviaires de cette filiale et du constructeur Fauvet Girel furent mises en commun en 1985, ce qui aboutit à la création de la société anonyme Arbel Fauvet Rail (ou AFR), implantée à Douai. Ses activités de mécanique et d’emboutissage furent ensuite regroupées avec celles d’une usine de la société Profil située à Sin-le-Noble (Nord), au sein de la Société mécanique et emboutissage du Nord (ou Somenor) en 1987, tandis que ses services généraux demeurèrent au sein de la Société Arbel Industrie – services généraux qui furent cependant récupérés par AFR dès 1988. L’entreprise, en difficulté, fut reprise en 2007 et renommée IGF-Industries-AFR, avant d’être liquidée en 2010.
La famille Arbel était une famille d’industriels et de grands patrons spécialisés dans les forges et la métallurgie. Ainsi, Lucien Arbel (1826-1892), maître des forges, député et sénateur de la Loire, fut le fondateur de l’entreprise de construction métallurgique Arbel. Issu d’un milieu modeste, ancien élève de l’École d’arts et métiers d’Aix-en-Provence, Lucien Arbel prit en 1843 la direction des forges de Rive-de-Gier, dans la Loire. Après avoir fondé les Forges de Couzon en 1869, il reprit en 1878 les ateliers de fabrication de véhicules et machines agricoles de Vierzon, créant ainsi en 1889 la Société française de matériel agricole et industriel (ou SFMAI), connue par la suite sous le nom de Société française de Vierzon et rachetée par le groupe américain Case en 1959. Après s’être associé avec ses fils Antoine (1855-1933) et Pierre Arbel (1858-1934) – lequel participa à la fondation des Forges de Douai en 1894 aux côtés de son père –, Lucien Arbel chargea ces derniers de l’administration de l’entreprise au début des années 1890. Ils devinrent ainsi administrateurs-délégués de la société Arbel et dirigeants des sociétés fondées par leur père, le second ayant également été membre de la Chambre de Commerce de Douai, administrateur de l’École des arts et métiers de Lille et fondateur de la Société des habitations ouvrières de Douai. Le fils de Pierre Arbel, Lucien Arbel (1883-1968) travailla également au sein de l’entreprise et entreprit dès 1908 une série de voyages dans des usines métallurgiques à l’étranger – notamment au Royaume-Uni et aux États-Unis – pour se renseigner sur leurs méthodes de gestion, leurs innovations et les techniques employées. Il fut ensuite mobilisé pendant la Première Guerre mondiale entre 1914 et 1915, avant de prendre en charge la gestion des Forges de Couzon. Son père démissionna de son poste d’administrateur en novembre 1925 en raison d’un grave accident et d’une maladie, laissant son fils à la tête de l’entreprise. Quant à Pierre Arbel (1913-1988), fils de Lucien Arbel, il rejoignit l’entreprise familiale après la fin de ses études en 1939, en tant qu’adjoint à la direction générale.
Tris et éliminations
Seuls les ouvrages et éléments de documentation en multiples exemplaires ont fait l'objet d'une élimination.
Sources complémentaires
Voir aux Archives nationales du monde du travail (Roubaix) :
Entreprises dans lesquelles Arbel a eu des participations :
- Société des habitations ouvrières du Nord et du Centre, entrée 80 AQ
- Société de location (puis d'exploitation) des wagons de grande capacité, entrée 79 AQ.
- Société française de matériel agricole et industriel, entrée 81 AQ.
- Société des aciers comprimés – AGP, Société des fours à coke de Douai, entrée 96 AQ.
Causaert (Patrick), petit-fils du fondateur de l’entreprise Causaert, employé de l’entreprise Caroni, entrée 2014 1.
Compagnie générale de construction de locomotives, Batignolles-Châtillon, entrées 170 AQ et 2006 42 M.
Autres documents directement issus de l'entreprise ou de la famille Arbel conservés aux ANMT :
- Établissements Arbel, entrées 70 AQ et 1995 20 M.
- Arbel, famille, entrée 2006 83.
Bibliographie
- Anne Callite, « Une entreprise en territoire occupé : Arbel à Douai (1914-1919) », Revue d’histoire des chemins de fer, n°35, 2006, p. 55-88.
- Arbel : dossier documentaire composé d'articles de journaux sur les reconversions, restructurations et nouveaux contrats (1996-1999). Cote ANMT : 1998 7 519.