Maurice Badiche, cadre à la Régie nationale des usines Renault (RNUR)
Maurice Badiche a été cadre à la Régie nationale des usines Renault (RNUR) de 1952 à 1986. De 1952 à 1957, il était en charge de l'organisation de la production. De 1958 à 1973, il a été directeur de l'exportation, chargé d'abord d'ouvrir de nouveaux marchés dans les pays de l'Est, puis Directeur adjoint de l’exportation. De 1973 à 1978, il était en charge de la recherche de nouvelles activités pour Renault dans la diversification. Enfin, de 1978 à 1986, il était chargé des affaires spéciales à la Direction financière.
Les dossiers relatifs à l'activité de Maurice Badiche en tant que cadre à la Régie nationale des usines Renault mettent en lumières les différentes tendances patronales de prise en comte des « relations humaines » dans l'entreprise. Au delà du caractère technique de certaines études, on peut déceler le fil conducteur qui courre des campagnes de productivité dans l'immédiat après-guerre (1947) jusqu'au MIDES (mutations industrielles et dynamique économique et sociale) (1982-1984). Apparaît ainsi la volonté de l'entreprise d'intégrer les travailleurs à l'entreprise et donc de contredire le credo syndical d'une contradiction d'intérêts entre patronat et ouvriers.
Les campagnes de productivité issues des États-Unis apparaissent dès les années 1947 à 1952. Elles soulignent déjà la nécessité de prendre en compte le facteur humain parmi les critères de rentabilité. On parle aussi d'améliorer l'environnement de l'atelier ou du bureau (couleurs, musiques, etc.)
Par la suite, l'entreprise Renault s'intéresse plus concrètement au « poste au travail ». De nouvelles méthodes d'analyse des mouvements (le MTM) sont développées, évitant ainsi le chronométrage, source permanente de conflits. Renault se lance dans les « études de poste » qui doivent déterminer la valeur du travail en intégrant des critères non temporels comme la pénibilité ou la responsabilité.
Afin de répondre à la critique récurrente de parcellisation des tâches est inventée la Direction participative par objectif (DPO) qui tend à collectiviser la performance.
Le sommet de la démarche est sans doute atteint par le MIDES qui avait l'ambition de faire partager à tous les objectifs de l'entreprise. Pendant 3 ans sont organisés de multiples débats qui réunissent aussi bien les cadres supérieurs et les représentants syndicaux que les membres du personnel non représentés. On peut donc trouver là une tentative originale à grande échelle de contrer, sans le dire, la thèse des contradictions d'intérêts largement proclamée par la CGT.
Maurice Badiche, militant du syndicat national des cadres et ingénieurs de la métallurgie (SNCIM) CGT
Maurice Badiche a également eu une activité syndicale à la Régie nationale des usines Renault au sein du Syndicat national des cadres et ingénieurs de la métallurgie (SNCIM) CGT, de son embauche chez Renault jusqu'à la retraite, c'est-à-dire de 1952 à 1986. Il a rarement eu de responsabilités nationales, mais a été membre élu du Comité d'entreprise de Renault et, à ce titre, membre du Conseil d'administration dans les années 1960.
Les dossiers relatifs à l'activité syndicale de Maurice Badiche permettent d’appréhender la place des cadres à la CGT. Ainsi, si l'Union générale des ingénieurs et cadres (UGIC), comme le SNCIM s'adressent aux cadres en tant que catégorie spécifiques, il n'en est pas de même de l'Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens (UGICT) ou de l'Union fédérale des ingénieurs, cadres et techniciens (UFICT) qui nient cette spécificité en confondant les cadres avec les techniciens.
Maurice Badiche, adhérent du Mouvement de libération des peuples (MLP)
Maurice Badiche a adhéré de 1949 à 1953 au Mouvement de libération du peuple (MLP).
Maurice Badiche, cofondateurs de Politique-hebdo
Maurice Badiche est l'un des fondateurs de Politique-hebdo. Politique-hebdo est un magazine hebdomadaire généraliste de gauche, fondé principalement par Paul Noirot en octobre 1970. Le magazine est arrêté en 1978, bien qu'il réapparaitra quelques semaines en 1981.
