Djibouti a toujours possédé une rade qui bien aménagée pouvait être accessible à tous les navires. En 1924, se posa le problème de savoir s'il fallait agrandir le port existant ou bien créer un autre port qui, par ses installations, permettrait...

Djibouti a toujours possédé une rade qui bien aménagée pouvait être accessible à tous les navires. En 1924, se posa le problème de savoir s'il fallait agrandir le port existant ou bien créer un autre port qui, par ses installations, permettrait de diminuer les prix d'embarquement et de débarquement. Or techniquement la première solution se révéla impossible. Aussi le ministère des colonies prévit-il la construction d'un nouveau port avec un terre-plein de 7 ha.
La Société des Batignolles, la compagnie maritime de l'Afrique orientale (C.A.O) et la maison F.H. Schmit formèrent une association en participation pour obtenir l'adjudication des travaux le 18 novembre 1928. Dans ce nouveau consortium qui élut domicile II rue d'Argenson à Paris, les Batignolles furent chargés de la gérance et la direction de l'entreprise ; Schmit fut chargée des opérations à effectuer en Allemagne : acquisitions et expéditions de fournitures allemandes, paiement du personnel et des fournitures allemandes.
Les travaux prévus au départ comprenait la construction de deux bassins, l'un pour les chalands, l'autre pour les caboteurs, reliés par une jetée dont les matériaux furent pris sur la petite île du Héron. Ils furent commencés en 1931 ; mais dès 1936 il apparut que pour parachever les travaux il était nécessaire de construire une autre jetée à l'épave duFontainebleau- bateau qui coula après un incendie dans la rade de Djibouti une dizaine d'années auparavant et d'y faire un môle d'accostage pour les gros navires.
Les archives de ce chantier sont assez complètes et permettent de se faire une idée claire du déroulement des travaux; avant-projet de la Société des Batignolles, offres de soumission, marchés et avenants nous montrent comment une entreprise de construction peut enlever une adjudication des travaux. La correspondance très abondante avec les associés, les autorités et le chantier nous laisse entrevoir la progression des travaux. Les études techniques et plans sont en nombre assez restreint, ce qui s'explique par le fait que l'administration a fourni un projet auquel les soumissionnaires doivent obéir.
