Notice descriptive
Correspondance reçue des Maisons Rothschild et des agences.
La masse énorme – plusieurs millions de lettres – de la correspondance reçue par la Maison Rothschild posait de délicats -problèmes matériels de classement. Il était en effet impossible d’appliquer les méthodes en usage pour le classement de ce...

La masse énorme – plusieurs millions de lettres – de la correspondance reçue par la Maison Rothschild posait de délicats -problèmes matériels de classement. Il était en effet impossible d’appliquer les méthodes en usage pour le classement de ce type de documents. Il a donc fallu employer des procédés quelque peu différents.
Originairement, cette correspondance était classée suivant des habitudes commerciales qui sont devenues prescriptions du code de commerce. Les lettres étaient mises en liasses par années, les correspondants étant classés par ordre alphabétique à l’intérieur des années. L’abondance des correspondants avait d’ailleurs amené une division par semestre ou par trimestre selon les années. Chaque lettre de l’alphabet formait à l’intérieur des divisions chronologiques un paquet.
Un tel classement rend ces correspondances très difficilement utilisables pour les historiens. Si le travail était relative-ment facile pour qui voulait étudier une année donnée, il était par contre impossible d’étudier les rapports de la Maison avec une ville ou un correspondant donné. À ce classement purement chronologique, il fallait substituer un classement par correspondant.
Ce reclassement avait en outre un autre avantage. Cette correspondance avait en effet subi des vicissitudes diverses qui en avaient altéré l’ordre primitif. Les chercheurs de timbres ont, au début du siècle sans doute, exercé leurs ravages : lettres découpées et déclassements se sont multipliés à partir des dates où les timbres apparaissent. Par bonheur, la manie des marques postales est trop récente pour que ces nouveaux collectionneurs aient pu mettre le désordre dans la correspondance antérieure au timbre.
En 1940, toute la correspondance a été mise en caisse et envoyée en Allemagne. Si les Allemands n’ont pas eu le temps de faire des dépouillements systématiques, ils n’en ont pas moins exécuté des sondages relativement nombreux qui ont constitué une cause supplémentaire de désordres.
Les méthodes actuelles de classement des correspondances reçues consistent à classer les lettres par correspondants, par ordre chronologique à l’intérieur de chaque correspondant. Les correspondants sont classés par ordre alphabétique par villes, ces dernières étant à leur tour également classées alphabétiquement. Mais, pour réaliser ce classement, de loin le plus logique et le plus commode pour les recherches, il faut dépouiller l’intégralité de la correspondance. Le fonds était trop important et le manque de place trop évident pour employer cette méthode.
Nous avons donc été obligés de procéder par tranches chronologiques. Ces tranches nous étaient en fait imposées par le fractionnement de la correspondance dans plusieurs pièces. C’est ainsi que furent constituées les tranches suivantes :
- 1838-1867
- 1868-1887
- 1888-1918
- 1919-1940.
À l’intérieur de ces tranches chronologiques, plusieurs séries ont été constituées. Ce sont les suivantes :
M : correspondance reçue des autres Maisons Rothschild.
N : correspondance reçue des agences.
P : correspondance reçue des correspondants réguliers.
Q : correspondance reçue des correspondants occasionnels.
R : correspondance reçue des clients privés.
Chaque série est à son tour subdivisée en sous-séries. Les séries M et N sont naturellement divisées par Maisons et agences. Les séries P et Q sont divisées par pays, la série R par ordre alphabétique des correspondants.
La série P est donc subdivisée en un certain nombre de pays. Ce classement offrait lui-même des difficultés dues aux vicissitudes de la géographie politique. C’est pour cela que la date de 1919 s’avérait indispensable. Mais quelques indications supplémentaires sont nécessaires. Nous avons en effet, dans un but de commodité, unifié prématurément deux pays, l’Italie et la Pologne. Les correspondants de Venise, avant 1859, doivent donc être cherchés non à l’Autriche, mais à l’Italie, pour ne citer qu’un exemple. Autriche et Hongrie, avant 1919, par contre, figurent sous la rubrique Autriche. Il en est de même pour tous les pays du Nord où le petit nombre de correspondants ne justifiait pas une division plus poussée. Dans la première tranche chronologique, nous avons également groupé tout ce qui venait d’Asie d’une part, et d’Amérique d’autre part.
A l’intérieur de chaque pays, les correspondants sont classés non par villes, mais par ordre alphabétique de ces correspondants. Nous avons naturellement pris le soin d’indiquer le nom de la ville où est établie chaque firme. Une table générale des correspondants et des villes groupera, à la fin des inventaires de ces séries toutes les indications utiles aux recherches.
Les correspondants occasionnels (série Q) sont par contre groupés par villes, leur dispersion par ordre alphabétique de correspondants risquant de rendre difficiles les recherches. Les clients (série R) sont au contraire classés par ordre alphabétique, les déplacements continuels rendant impossible un autre classement.
Quelques explications complémentaires sont indispensables pour faire comprendre le mécanisme des recherches.
Ces explications valent surtout pour la série P, correspondants réguliers.
En tête de chaque pays, nous avons classé les correspondances venant des administrations publiques, importantes surtout en ce qui concerne les administrations financières. Viennent ensuite les sociétés dont les raisons sociales ne comportent pas de noms propres. Ces sociétés sont réparties par ordre logique : banques, chemins de fer, sociétés d’assurances, etc. Pour les sociétés importantes, nous avons rapproché les filiales et les bureaux et succursales.
Pour les correspondants, nous avons cité le titre exact des maisons de commerce. Le cas échéant nous avons signalé les changements de raisons sociales. Lorsque ces changements de raisons sociales entraînaient un changement dans l’ordre alphabétique, nous l’avons indiqué afin que l’on puisse suivre une même firme. Ainsi la banque Torlonia, de Rome, devient, en 1853, la firme Spada-Flamini. La firme étant coupée en deux par le classement alphabétique, nous marquons donc, à la fin de l’inventaire des lettres Torlonia que la suite se trouve à Spada-Flamini. En tête de cette dernière, nous indiquons qu’elle prend la suite des affaires Torlonia. Ces indications se trouveront reportées à la table générale.
La plupart de ces maisons ont une activité multiple. Nous nous sommes donc bornés à indiquer quelques activités nettement déterminées (en particulier les agents de change). Nous avons tenu, pour la France à faire figurer quelques indications supplémentaires qui pourraient aider la recherche (commerce de vin, commerce de métaux, etc.).
Pour les correspondants occasionnels, nous avons adopté les mêmes principes, signalant en particulier les receveurs généraux. Il en est de même pour la clientèle privée où seront indiqués, par exemple, les membres du corps diplomatique.
Le maniement commode de ces inventaires ne pourra donc se faire à moins de connaissances approfondies, qu’au moyen de la table générale qui terminera l’inventaire de ce groupe de séries.
Pour retrouver la réponse à une lettre déterminée, la méthode est assez simple. En effet, au dos de chaque lettre, autrefois pliée en deux, figure la date de la lettre, le nom du correspondant et, en dessous, la date de la réponse. Il suffit donc de se reporter au copie de lettres correspondant pour retrouver cette réponse. Les tables qui figurent à la fin de chaque volume de copie de lettres facilitent la recherche. La langue dans laquelle est écrite la lettre indique en général s’il faut se reporter au copie allemand, anglais ou français. Sur le copie figure toujours la date de la lettre à laquelle on répond.
Notons enfin que nous ne trouvons pas en face d’une collection complète. La correspondance reçue ne commence qu’en 1838. Les lettres antérieures ont été soit détruites entre 1935 et 1939, soit perdues au cours de leur transfert en Allemagne. Un petit groupe de lettres de la période 1811-1816 a subsisté. Nous avons jugé intéressant de les laisser groupées avec les documents de cette époque et leur inventaire détaillé figure dans la série B.
Certaines lettres sont restées dans les dossiers d’affaires. Il eut été difficile de les en retirer sans ôter à ces dossiers une grande partie de leur intérêt. On doit donc noter que des lettres figurent dans les dossiers d’emprunts ou d’affaires (séries J à K).
Série M : correspondance avec les Maisons Rothschild (ancienne série recotée)
1 M : Maison de Londres
2 M : Maison de Francfort
3 M : Maison de Vienne
4 M : Maison de Naples
5 M : Membres de la famille
Série N : correspondance avec les agences (ancienne série recotée)
1 N : Bruxelles
2 N : Anvers
3 N : Madrid
4 N : affaires italiennes et méditerranéennes
5 N : New-York
6 N : Le Havre
Série P : correspondants réguliers
a) Europe
1 P : France
2 P : Allemagne
3 P : Angleterre
4 P : Autriche
5 P : Belgique
6 P : Espagne
7 P : Grèce
8 P : Hollande
9 P : Italie
10 P : Pays du Nord
11 P : Pologne
12 P : Russie
13 P : Suisse
14 P : Turquie
15 P : Roumanie
b) Afrique
330 P : Égypte
c) Asie
50 P : Proche Orient
51 P : Inde
52 P : Chine
d) Amérique
60 P : États-Unis
61 P : Mexique
62 P : Amérique du Sud
Cette section des archives comporte donc 1 450 liasses de correspondance. Nous avons laissé des sous-séries vacantes pour y insérer les pays qui apparaîtront dans la suite de la correspondance des périodes suivantes.

Anciennement conservée au Centre des archives contemporaines à Fontainebleau.