Notice descriptive

Le fonds renferme une belle collection de plans techniques et de brevets des différentes machines conçues par et pour les établissements Morel, notamment pour l'échardonnage aux cardes à laine. Les documents témoignent de l'utilisation de ces systèmes dans d'autres usines textiles roubaisiennes.

Ce fonds est entré aux Archives nationales du monde du travail le 4 novembre 2012 par don de Colette Morel des archives de son arrière-arrière-grand-père Augustin Morel.

Augustin Morel est né le 9 novembre 1817 à Novion-Porcien (Ardennes) d'un père berger. Il arrive à Roubaix en 1843, où il est employé comme ouvrier fileur. Il devient ensuite ouvrier mécanicien puis contremaître de filature. Il invente en 1853 une machine à peigner la laine, la peigneuse Morel. Cette période marque le début de l'essor de l'industrie lainière dans toute la région du Nord, et plus particulièrement à Roubaix et Tourcoing.

La maison Morel et Cie est fondée en 1853. Peignant les laines fines et communes par des procédés spéciaux et brevetés, l'établissement se développe rapidement. Augustin Morel s'associe alors avec Jules Derégnaucourt, constructeur-mécanicien, diplômé de l'École des arts et métiers de Châlons-sur-Marne. La maison Augustin Morel est fondée en 1866.

En plus de leur collaboration, Jules Derégnaucourt est élu maire de Roubaix en 1871, conseiller général et député du Nord en 1872. Augustin Morel occupe pour sa part les fonctions de conseiller municipal, adjoint au maire et conseiller d'arrondissement.

À la mort de son associé, en 1876, Augustin Morel se retrouve à la tête des maisons Morel et Cie et Augustin Morel. Une voie ferrée relie les deux établissements à la Compagnie du Nord.

Les fils d'Augustin Morel collaborent activement à son oeuvre. L'un d'eux, Jules Morel, améliore notamment le système d'échardonnage de la laine.

De nombreuses distinctions ont été reçues par Augustin Morel au cours de sa carrière, les plus importantes sont présentées ci-dessous :

• en 1866, une médaille d'or lui est décernée par la Société des sciences, de l'agriculture et des arts de Lille ;
• en 1867, deux médailles d'argent lui sont décernées lors de l'Exposition universelle de Paris, l'une pour sa peigneuse et l'autre pour les peignés exposés ;
• en 1878, une médaille d'or lui est décernée pour ses produits lors de l'Exposition universelle de Paris ;
• il est nommé la même année Chevalier de la Légion d'honneur par le Gouvernement français en considération des services rendus à l'industrie ;
• en 1879, il est admis comme sociétaire par l'Académie nationale [agricole, manufacturière et commerciale] ;
• en 1885, une médaille d'or lui est décernée par le jury lors de l'Exposition universelle d'Anvers.

Le plan de classement initial a été revu en 2022 à l'occasion de la rétroconversion de l'instrument de recherche, aboutissant au présent répertoire méthodique. Celui-ci permet d'appréhender plus facilement et immédiatement les différentes typologies documentaires et activités de l'entreprise.

Il a été procédé à quelques éliminations, essentiellement des doublons.

Se référer à l'état des sources sur l'activité textile (brochure thématique), disponible sur le site internet des ANMT.

BONTE Jacques, L'épopée textile de Roubaix-Tourcoing, Lille, éd. La Voix du Nord, 2005.

BONTE Jacques, Patrons textiles. Un siècle de conduite des entreprises textiles à Roubaix-Tourcoing 1900-2000, Lille, éd. La Voix du Nord, 2002.

BORKARD Paul, Préparation de la filature de laine peignée, Paris, éd. Textile moderne, 1917.

LAMOITIER Paul, Traité théorique et pratique de triage, peignage et filature de la laine peignée, Paris, éd. Dunod, 1912.

LECLERCQ Isabelle, Le textile dans le Nord de la France à travers la carte postale ancienne, Paris, éd. HC, 2006.

MARTY Laurent et REBÉRIOUX Madeleine, Chanter pour survivre : culture ouvrière, travail et techniques dans le textile. Roubaix 1850-1914, Paris, éd. L'Harmattan, 1996.