Notice descriptive

Société de Commentry-Fourchambault et Decazeville (et autres sociétés absorbées) : entrée 59 AQ.

  • Société de Commentry-Fourchambault et Decazeville (et autres sociétés absorbées) : entrée 59 AQ.
  • Historique de la conservation

    Le fonds, initialement conservé au Centre historique des Archives nationales, a été transféré en 1996 au Centre des archives du monde du travail, sous le numéro de registre 1996 064.

  • Modalités d'entrées
    • Le fonds est entré aux Archives nationales en 1952, 1958, 1970, 1971 et 1986 (numéros d'entrée 867, 1386, 2253, 2329, 3458) sous la cote 59 AQ (articles 1 à 918) : il s'agissait alors d'un dépôt de la société Creusot Loire. Cette dernière ayant été liquidée en 1985, le syndic liquidateur, Maître Matthieu Ferrari à Paris, en a fait don aux Archives nationales par lettres des 17 septembre et 9 octobre 1985.
    • La cote 59 AQ 919 a été achetée pour le Centre des archives du monde du travail (CAMT) par la Direction des Archives de France à la librairie Devaux, à Moulins (Allier), en avril 2006.
    • La cote 59 AQ 920 a été réidentifiée au CAMT. Elle constitue la suite logique de l'article 59 AQ 918 (2006 29 M 20).
    • Les cotes 1(2) et 26 ont été intégrées dans le fonds en 2016 après avoir été réidentifiées par les Archives nationales (site de Pierrefitte-sur-Seine).
  • Présentation du producteur

    En 1817, M. Jean-Georges Dufaud Père, alors directeur des forges de Grossouvre (Cher), est mandaté par la Maison Paillot Père et Fils et Labbé pour diriger une opération commerciale en Angleterre. Dufaud y achète entre 15 et 20 000 tonnes de fer et découvre, pendant son séjour au Pays de Galles, les spécificités techniques de la forge à l'anglaise qu'il souhaite importer en France. Dès 1817, la forge de Trezi, usine dépendant du site de Grossouvre, est dédiée à la fabrication du fer selon les techniques anglaises. Les premiers produits sont commercialisés au début de l'année 1818. En 1819, les baux du site de Grossouvre et des usines qui y étaient annexées sont cédés à MM. Boigues et Fils, marchands de fer à Paris, ainsi qu’à M. Labbé. Confrontés à la difficulté d'acheminement de la houille, principal combustible, les nouveaux gérants décident d'explorer les rives de la Loire afin de trouver un nouveau site où s'installer. Ils choisissent de s’implanter à Fourchambault dans la Nièvre, endroit plus stratégique pour le déploiement des activités commerciales de l'entreprise. La proximité de la Loire et du ruisseau de la Buissière permettant l'installation d'une gare pour les bateaux transportant les marchandises, les eaux de la Loire constituant une source d'alimentation pour les machines à vapeur. La construction de l'usine débute en 1821 et les fourneaux de Charbonnières Raveaux et Cramain (Nièvre) deviennent des annexes au nouveau bâtiment de Fourchambault. Pour alimenter la forge en fonte, les Boigues rassemblent un certain nombre de fourneaux du Nivernais et du Berry. Les activités de fabrication du métal commencent réellement en 1822, la forge employant près de 3000 ouvriers venus des campagnes environnantes.

    Les grandes concentrations du second Empire unissent le groupe à l'usine d'Imphy (Nièvre), à celle de Montluçon (Allier) ainsi qu'à la houillère de Commentry (Allier). L'usine d'Imphy est détachée de la société et destinée, avec celle de Saint-Seurin, à la mise au point du procédé Bessemer. En 1869, ces deux établissements sont à nouveau réunis à l'ensemble de la société. En 1891 et 1892, sont absorbées les Mines de Brassac (Puy-de-Dôme) et la Société des forges et fonderies de l'Aveyron (exploitation des forges et mines de Decazeville). Cette dernière avait elle-même racheté en 1865 les activités de l'ancienne Société des houillères et fonderies de l'Aveyron, fondée par le duc Decazes en 1826. Decazeville constitue l'une des premières grandes usines métallurgiques intégrées de France, malgré des difficultés inhérentes à la qualité médiocre des gisements utilisés. En 1910, la Société acheta les mines de Campagnac (arr. Millau, Aveyron), qui furent jointes aux établissements de Decazeville.

    En 1900, la Société Commentry, Fourchambault et Decazeville comprend les houillères de Commentry, Montvicq, Brassac et Decazeville (Aveyron) ainsi que les hauts fourneaux, fonderies, forges et aciéries de Fourchambault, Imphy, Montluçon et Decazeville. En plus des houillères qui servent à alimenter les hauts fourneaux, la Société extrait des minerais de fer des minières du Berry et de ses concessions de l'Aveyron. En 1930, les usines de Mazières (Cher) et de Pamiers (Ariège) sont également réunies au tronc commun. Entre 1900 et 1950, d'autres établissements moins importants ont déjà été absorbés : les Charbonnages des Deux-Sèvres, les Charbonnages du Centre, la Compagnie des mines du Mazel, les Forces motrices de l'Ariège, la Société civile de Batère, la Société des mines de manganèse de Las Cabessas et la Société métallurgique de l'Ariège.

    En 1954, la Société de Commentry-Fourchambault et Decazeville devient Société métallurgique d'Imphy. Elle fusionne en 1968 avec la Société des forges et aciéries du Creusot qui sera elle-même absorbée en 1971 par Creusot-Loire (Saône-et-Loire). Ce dernier groupe est liquidé en 1985.

    Liste des producteurs :              
  • Mode de classement

    L'inventaire a été établi en 1952 par Bertrand Gille, complété par les Archives nationales en 1986, par Pauline Dassé, étudiante en 2e année de Master "Archives et Images" à l'université de Toulouse Le Mirail en août 2006 (sous la direction de Françoise Bosman, directrice du CAMT) puis par Jean-Charles Leyris, responsable des fonds spéciaux et Catherine Jakubowski, secrétaire de documentation. Il a été reconcaténé en 2013 par Gersende Piernas, chargée d'études documentaires, et revu en 2016 et 2022 par Raphaël Baumard, conservateur du patrimoine.

    De 2006 à 2018, les photographies (album et tirages : 59 AQ 906, 907, 908 et une partie de la cote 909 (1)) ont fait l'objet d'une double cotation (2006 022) suite à leur description détaillée en 2006 par Pauline Dassé. Cette double cotation a été abandonnée et seules les cotes "59 AQ" sont désormais utilisées.

  • Sources complémentaires

    Voir plus particulièrement aux Archives nationales du monde du travail (Roubaix) les fonds suivants, relatifs à des sociétés absorbées par Commentry-Fourchambault et Decazeville :

    • 110 AQ. Société de Commentry, Fourchambault et Decazeville. Usines et mines de Decazeville ;
    • 84 AQ. Société des houillères et fonderies de l'Aveyron.

    Se reporter à la notice "Creusot-Loire" de l'État général des fonds des ANMT pour une vue globale des archives de ce Groupe (successeur de la société Commentry-Fourchambault et Decazeville jusqu'en 1985) et des fonds confiés aux ANMT à sa liquidation.

    Voir également aux archives départementales de la Nièvre la sous-série 106 J : fonds de la Société de Commentry - Fourchambault et Decazeville (1698-1968).

  • Lien
    Lexique.
  • Bibliographie

    La cote des ouvrages conservés au CAMT est indiquée entre crochets.

    LAURANT (Annie), Des fers de Loire à l’acier Martin : maîtres de forges en Berry et Nivernais, Saga sciences, Royer, 1995, 240 pages [H 3163].

    LAURANT (Annie), Des fers de Loire à l’acier Martin: fonderies et aciéries, Saga sciences, Royer, 1997, 277pages [H3163].

    Dictionnaire international de fonderie, A.T.F. de Paris : Paris, 1938, 334 pages [109 AQ 24].

    Les établissement métallurgiques à l’Exposition Universelle de 1899, Société anonyme de Commentry-Fourchambault, extrait du Journal Le Génie civil, Paris, 1899, 32 pages [109 AQ 13].

    COUDERT (Directeur des Aciéries d’Imphy), Évolution de la sidérurgie dans le Nivernais, extrait de la Revue de l’industrie minérale, Saint-Etienne, 1940, 19 pages [109 AQ 20].

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