Notice descriptive
Équipe nationale des prêtres ouvriers.
- Équipe nationale des prêtres ouvriers.
Cotes extrêmes : 1997 38 1 à 157 |
Dates extrêmes : 1935 - 2000 |
Description matérielle : 157 unités archivistiques |
Importance matérielle : 8.85 ml |
Conditions de communicabilité : Fonds communicable et/ou reproductible sur autorisation préalable du propriétaire-déposant. |
Conditions de réutilisation : La réutilisation des documents extraits du fonds est soumise à l’autorisation de l’ayant droit. |
Historique de la conservation
Les archives de l'association "Équipe nationale des prêtres ouvriers" ont été déposées par cette dernière en plusieurs fois au Centre des archives du monde du travail à partir de 1993. L'ensemble est regroupé sous la présente entrée (contrat de dépôt initial en date du 1er juillet 1993).
Statut juridique
Archives privéesPrésentation du producteur
L'histoire des prêtres-ouvriers est liée à l'histoire de l'Eglise catholique et à celle du monde ouvrier. La prise de conscience de la déchristianisation de la France s'affirme dans l'entre-deux guerres et plusieurs initiatives missionnaires sont engagées. On peut particulièrement noter l'impulsion du cardinal Suhard, archevêque de Paris, qui contribue à la création de la Mission de France.
La naissance des prêtres-ouvriers se situe dans cet élan missionnaire. Quelques membres de la Mission de Paris demandent à travailler en usine, non seulement pour la durée d'un stage, mais de façon définitive. Des prêtres de la Mission de France font la même demande. Plusieurs équipes se forment, dans les régions industrielles, sur des barrages aussi. En 1947, une première rencontre nationale a lieu, à l'initiative de la Mission de Paris. La recherche des prêtres-ouvriers, leur nouvelle façon de vivre le sacerdoce suscitent bien des interrogations, voire des réticences, en particulier à Rome. La décision d'arrêter l'expérience des prêtres-ouvriers intervient en 1954 : le pape demande alors aux évêques et aux supérieurs d'ordres religieux de "rappeler" les prêtres-ouvriers, qui sont près d'une centaine. Ceux-ci, sommés d'arrêter leur travail en usine, se scindent alors en deux groupes : les "Insoumis", ainsi nommés par le Père Hollande, supérieur de la Mission de Paris, choisissent la fidélité à la classe ouvrière et continuent le travail en usine ; les autres se résignent à quitter l'usine et restent au sein de l'Eglise catholique, choisissant d'autres types de travaux salariés. Dans les deux cas, la blessure est profonde pour cette première génération de prêtres-ouvriers. Des rencontres leur permettent de garder un lien entre eux et de préparer des démarches pour relancer l'apostolat sacerdotal en usine.
La recherche missionnaire se poursuit néanmoins en monde ouvrier : la Mission ouvrière permet de grouper les efforts des prêtres et des laïcs des mouvements d'Action catholique spécialisée. En 1965, l'envoi de prêtres en usine et sur des chantiers ouvre une nouvelle étape dans l'histoire des prêtres-ouvriers. Une première phase de trois ans permet à une cinquantaine de prêtres de constituer une deuxième génération de P-O, appelée à partager totalement la condition ouvrière. Les nouvelles équipes gardent naturellement des liens étroits avec les prêtres-ouvriers de la première génération. En 1968, la reprise du travail est jugée positive et la Conférence épiscopale française permet l'augmentation du nombre de prêtres-ouvriers, qui finissent par être présents dans la plupart des départements français.
Progressivement, les prêtres-ouvriers se dotent de structures dont le rôle est surtout de constituer des éléments de liaison entre les différentes équipes. Se met en place une Equipe nationale de dix-sept prêtres-ouvriers élus par les régions, constituée pour un mandat de trois ans. Elle se renouvelle par tiers chaque année et élit son Secrétaire, sur proposition des régions. Le Secrétaire choisit les membres de son secrétariat. Il assure les liens du groupe des prêtres-ouvriers avec la Mission ouvrière et anime fréquemment des rencontres régionales d'équipes. L'Equipe nationale se réunit cinq fois par an. Elle met en place des formations destinées aux prêtres-ouvriers qui souhaitent approfondir leur réflexion sur le ministère où ils sont engagés. L'Equipe nationale a aussi la charge de Courrier P.O., un bulletin qui contribue à apporter à ses lecteurs des nouvelles du groupe des prêtres-ouvriers. Enfin, une Rencontre nationale a lieu tous les trois ans et constitue un moment fort de la vie des différentes équipes.
Bibliographie
- André DEPIERRE, Histoire et signification des prêtres-ouvriers, Documents ACO n°66, 1972.
- Emile POULAT, Naissance des prêtres-ouvriers, Casterman, 1965.
- Jacques PREVOTAT, Être chrétien en France au XXème siècle, Le Seuil, 1998.
- Jean VINATIER, Les prêtres-ouvriers, le cardinal Liénart et Rome, Les éditions ouvrières, 1985.
- «Aujourd'hui les prêtres-ouvriers», numéro spécial de La Foi d'un peuple, publication de la Mission ouvrière, 1986.
- Robert WATTEBLED, Stratégies catholiques en monde ouvrier dans la France catholique d'après-guerre, Éditions ouvrières, 1990.
- « Cinquantenaire du livre La France, pays de mission ? » : numéro spécial de Témoignage chrétien, 1994.
Mots matières
vie religieuse