Notice descriptive
Société de Commentry, Fourchambault et Decazeville. Usines et mines de Decazeville : entrée 110 AQ.
- Société de Commentry, Fourchambault et Decazeville. Usines et mines de Decazeville : entrée 110 AQ.
Auteurs : I. Brot |
Année de publication : 1970 |
Cotes extrêmes : 110 AQ 1 à 656 |
Dates extrêmes : 1863 - 1948 |
Importance matérielle : 35.62 ml |
Conditions de communicabilité : Fonds librement communicable et reproductible : les délais du Code du patrimoine, appliqués par analogie avec les archives publiques, sont échus. |
Conditions de réutilisation : La réutilisation des documents extraits du fonds est gratuite et libre, sous réserve des dispositions relatives aux droits de la propriété intellectuelle et au respect de la vie privée (voir les modalités d’application sur le site internet des ANMT). |
Présentation du contenu
L'entrée 110 AQ regroupe essentiellement les archives locales des établissements Decazeville, permettant de suivre les détails de l'exploitation et des affaires traitées.
Une première partie est constituée des dossiers généraux de l'exploitation qui concernant à la fois les mines et les usines - ils paraissent très incomplets, surtout pour la période antérieure à 1914, et on devra se reporter pour suivre certaines affaires à la sous-série des rapports annuels et des statistiques, qui forment la deuxième partie. Ces derniers apportent sous une forme condensée, une foule de renseignements sur la main-d'oeuvre, les ventes et les prix de revient, de 1892 à 1945. En une troisième partie ont été regroupés 539 articles de copie de lettres des différents services (direction, service commercial, contentieux, etc.) comprenant, outre la correspondance-départ, des documents de nature diverse (tels que conférences des directeurs et chefs de service, rapports mensuels, factures et devis), pour lesquels la conservation sous cette forme matérielle a dû être jugée pratique ; on peut regretter toutefois, la fragilité des pelures.
Ces sous-séries présentent bien entendu un intérêt pour l'histoire de l'établissement ; elles apportent en outre des éléments à l'histoire des techniques et à l'histoire sociale, particulièrement en ce qui concerne les conflits du travail.
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Pour suivre l'orientation générale de la direction et les grandes lignes de la politique commerciale on se reportera plutôt aux documents du fonds 59 AQ (voir les "sources complémentaires" du présent inventaire), et en particulier les procès-verbaux du conseil d'administration de la société, dans ses rapports annuels imprimés. On retrouvera également des évaluations globales dans les registres de comptabilité, la série des inventaires étant complète de 1892 à 1918 (59 AQ 119 à 169).
Historique de la conservation
Les documents qui font l'objet du présent inventaire étaient conservés dans le sous-sol du bâtiment de la direction des Houillères du bassin d'Aquitaine, à Decazeville, avant d'être confiés aux Archives nationales (Paris) en 1962. Ils ont été transférés au Centre des archives du monde du travail (Roubaix) en 1995.
Modalités d'entrées
Les archives des mines et des usines de Decazeville sont entrées aux Archives nationales site de Paris (entrée 1778) en juin et juillet 1962, en même temps que celles de l'exploitation d'Aubin (111 AQ). Il s'agit, dans les deux cas, d'un versement des Houillères du Bassin d'Aquitaine (groupe de l'Aveyron). La direction de ces houillères avait prévenu les Archives nationales dès le mois de mai 1962 de son intention de pilonner des archives des établissements d'Aubin, entreposées dans un local qui devait être transformé, à des fins de reconversion.
C'est à l'occasion du voyage effectué à Aubin en vue de prélever, dans des archives destinées au pilon, les documents susceptibles d'offrir un intérêt pour l'histoire économique, qu'un ensemble important de copies de lettres et de dossiers concernant l'exploitation de Decazeville elle-même a pu être examiné et mis de côté. Grâce à la bonne volonté et à la compréhension des dirigeants de l'entreprise, l'opération a pu être menée à son terme.
Statut juridique
Archives privéesPrésentation du producteur
Le 1er février 1892, la société de Commentry-Fourchambault prit possession, à Decazeville, des établissements de la Société nouvelle des houillères et fonderies de l'Aveyron, dont les activités n'avaient cessé de décroître depuis 1886 et qui elle-même avait acheté, après la faillite de 1865, l'ancienne société fondée par le Duc Decazes en 1826. Cette première Société des houillères et fonderies de l'Aveyron avait réalisé la fabrication de la fonte et du fer à l'aide de la houille, suivant la méthode dite " à l'anglaise " (ou méthode des hauts- fourneaux) encore peu répandue en France ; grâce aux commandes de rails, exécutées pour les chemins de fer, elle avait connu, jusqu'en 1856 une certaine prospérité.
Toutefois l'exploitation de Decazeville avait éprouvé, de tout temps, des difficultés inhérentes à la qualité médiocre des gisements utilisés.
La Société de Commentry- Fourchambault avait acheté les établissements de Decazeville principalement à cause des houillères, afin de remédier à l'épuisement prévu de la mine de Commentry. Elle s'occupa cependant de relever la forge car cette dernière apparaissait comme le complément indispensable de la mine, dont elle absorbait les charbons de qualité inférieure. La nouvelle exploitation devait donner un essor considérable à la métallurgie. De 1895 à 1899 fut réalisée l'installation de trois fours Martin (prévue dès 1882, mais considérée alors comme trop coûteuse), d'un atelier de laminage et d'un des premiers hauts-fourneaux à vent chaud à 800°. Simultanément, on s'efforçait de développer les ateliers de construction mécanique et d'entretien, dont l'origine remontait à 1855 et qui avaient contribué à assurer la survie de la précédente société, articulièrement grâce à la fabrication de pièces métalliques de charpentes et de ponts et de colonnes de fontes (notamment pour les halles de Paris et celles de Decazeville).
L'importance des établissements de Decazeville justifia que la société soit rebaptisée Société de Commentry, Fourchambault et Decazeville. En 1905, on sépara administrativement les mines et les usines de Decazeville et un directeur fut placé à la tête de chacun de ces grands services ; toutefois, la direction unique fut rétablie en 1918 en faveur de Louis Levêque, qui fut placé à la tête des établissements jusqu'en 1926, date de sa démission ; il fut alors remplacé par Guillminot.
Un effort continua en vue de l'amélioration de la qualité et de l'abaissement des prix de revient devait faciliter l'accroissement des débouchés des produits métallurgiques ; on envisagea alors la construction d'une aciérie Thomas pour le traitement des fontes phosphoreuses produites à partir des minerais de Decazeville. Les frais considérables de cette installation rendirent nécessaires, en 1906, l'augmentation du capital de la société : le capital social fut porté de 15 750 000 francs à 18 750 000 francs par émission de 6000 actions nouvelles de 500 francs. La nouvelle aciérie, avec son train réversible, mis en marche de mars à juin 1909, permit l'abaissement des prix de revient et la réalisation de commandes importantes pour les chemins de fer.
Entre temps, un atelier de fabrication de selles et d'éclisses avait été transporté de Fourchambault à Decazeville, et ses appareils fonctionnaient, dès 1904, sur commande électrique, grâce à la création d'une centrale thermique établie à Lacaze [C. Decazeville] qui sera, plus tard, reliée au réseau de la Société d'énergie électrique de la Sorgue et du Tarn et à son usine hydro-électrique du Truel (C. Saint- Rome-de-Tarn, arr. Millau, Aveyron). Le contrat avec la société de la Sorgue et du Tarn pour la fourniture réciproque de courant fut signé en 1913. Les installations ne cesseront d'être renforcées et améliorées au cours des années.
Pendant la guerre de 1914-1918, avec ses installations rénovées, son aciérie Thomas et son train réversible, la forge de Decazeville fut en mesure de travailler au maximum de ses possibilités pour la défense nationale.
Les conditions économiques de l'après-guerre lui furent malheureusement défavorables ; l'augmentation des prix de revient, due à la hausse des salaires et du coût de la vie, ainsi que les difficultés des transports, provoquèrent une crise de la métallurgie que seules les usines les mieux placées du point de vue de la qualité des matières premières et de la proximité des débouchés furent en état de surmonter. Les établissements de Decazeville, aussi bien pour la production des forges que celle des houillères, eurent alors à lutter contre la concurrence des grandes entreprises du Nord et de l'Est de la France et de la région sarroise, qui jouissaient de conditions naturelles plus favorables, et devaient bientôt profiter des avantages techniques d'un équipement rénové.
Dès 1919, l'aciérie Thomas dut être arrêtée définitivement et la marche de l'aciérie Martin, déficitaire, fut très réduite jusqu'à la seconde guerre mondiale, en dépit d'un effort de transformation tenté en 1925 et 1926. La crise de 1929 rendit l'écoulement des produits métallurgiques encore plus difficiles et la marche des hauts-fourneaux dut être encore ralentie. À partir de 1930 pourtant la fabrication est réorientée vers une fonte hématite à grain serré et à faible teneur en carbone (voir le rapport représenté à l'assemblée générale ordinaire des actionnaires de la Société le 11 mars 1931. ANMT 59 AQ 17), très résistante à l'usure par frottement, utilisée pour la concentration mécanique et la construction automobile.
Les ateliers, pendant la même période, avaient connu également des réductions d'activité, correspondant d'une part à la diminution des travaux effectués pour le service interne des mines et des usines et d'autre part à la pénurie des commandes extérieures, conséquence de la stagnation industrielle des régions du Centre et du Midi qui se fit sentir surtout à partir de 1930. A toutes ces difficultés de l'après-guerre étaient venus s'ajouter des conflits sociaux dont l'intensité, accrue par les conditions économiques défavorables, eut pour résultats des grèves fréquentes dans la métallurgie, aussi bien que dans les mines, à partir de 1920.
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L'exploitation des houillères de Decazeville suivit, dans une certaine mesure, l'évolution de la production métallurgique à laquelle elle était liée. A partir de 1892 et au cours des années qui précédèrent la seconde guerre mondiale, les efforts tendirent à développer l'extraction de la houille, qui fournissait des produits pour la vente directe et pour la fabrication du coke destiné aux hauts-fourneaux et à améliorer cette dernière production. C 'est en 1892 que fut commencée l'exploitation à ciel ouvert de la découverte de Lassalle, dans la puissante couche de Bourran (C. Decazeville), et une première batterie de fours à coke Otto à récupération de sous-produits fut installé en 1899.
Quelques années plus tard, en 1908, on reprit la mise en valeur de la découverte de Combes (située dans les communes d'Aubin et de Decazeville, arr. Villefranche-de-Rouergue, Aveyron), et l'achat des exploitations de la Société des mines de Campagnac (arr. Millau, Aveyron) fut décidé. La promesse de vente du 22 mai 1908 ne se concrétisa néanmoins qu'au mois d'août 1910, en raison d'un procès intenté par les actionnaires de la Société des mines de Campagnac, qui contestaient la validité de la décision prise par le conseil d'administration de leur société. La réunion des concessions de cette dernière société (Mazel et Lavergne, commune de Cransac) aux gisements voisins appartenant déjà aux établissements de Decazeville (concessions de Rulhe sur les communes d'Aubin, Cransac, Lugan, Auzits et Bournazel - Aveyron) et de Négrin (sur les communes d'Aubin et de Cransac, arr. Villefranche-de-Rouergue, Aveyron) devait former la concession dite des mines de Campagnac. Cette réunion fut autorisée par le décret du 26 juillet 1910 et apportera une augmentation appréciable aux ressources en matières de la société.
Simultanément, on s'efforçait d'améliorer l'outillage, machines d'extraction, chaudières et compresseurs ainsi que les installations de lavage, de criblage et de lutte contre le feu (redoutable dans ces gisements). Deux nouvelles batteries de fours à coke furent installées, et un atelier de fabrication de sulfate d'ammoniaque et de rectification des benzols, créé en 1913, permit la commercialisation de ces sous-produits. La même année, une quatrième batterie de fours à coke Otto fut mise en chantier et entra en service en 1916 : les mines de Campagnac possédaient également un atelier de carbonisation et une usine à sous-produits, en particulier pour le traitement des goudrons.
L'approvisionnement en minerais, nécessaires à la fabrication de la fonte et de l'acier fut toujours l'une des préoccupations majeures des établissements de Decazeville car les ressources locales étaient de médiocre qualité. On reprit dès 1892, l'exploitation des mines de fer de Kaymer (commune de Pruines et de Marcillac-Vallon, arr. Rodez, Aveyron) - ce gisement produisait un minerai à forte teneur en manganèse - ainsi que celles de Mondalazac. Ce dernier gisement de 2 400 hectares comprenait les trois concessions de Mondalazac (commune de Salles-la-Source), de Solsac (idem) et de Muret, celle-ci achetée en 1907 à la Société des Aciéries de France. Enfin, le minerai houiller de Combes (Aubin, arr. Villefranche-de-Rouergue, Aveyron), caractérisé par sa forte teneur en soufre, fut également exploité.
Le gisement de Mondalazac était important et devait assurer, jusqu'en 1919, une grande partie de l'alimentation des hauts-fourneaux ; situé à 28 Km de Decazeville, il fut relié, dès 1911, par un transporteur aérien, à la ligne du chemin de fer à voie étroite de Decazeville à Marcillac, qui appartenait à la société ; le minerai était ainsi transporté jusqu'aux fours de grillage de la Forézie près de Firmy. L'exploitation du minerai de Kaymar fut abandonnée en 1903 et on eut recours, pour améliorer la production des fontes, à l'achat de minerais des Pyrénées-Orientales (à une centaine de Km de Decazeville, dans le Lot) et du Périgord. Au cours de la première guerre mondiale, pour répondre à une demande accrue de produits métallurgiques on dut faire appel à des minerais étrangers à la société, même si quelques travaux dans le gisement de Kaymar furent repris en 1916. Une participation avait été prise, dès 1907, dans la Société civile des mines de Batère, dont les mines étaient situées sur le versant sud-est du Canigou et qui devait assurer la plus grande partie de l'approvisionnement au cours des années suivantes.
Les conditions de l'après-guerre ne furent guère plus favorables aux mines qu'à la métallurgie, et on assiste à une baisse des prix de vente du charbon. Immédiatement après la guerre, la pénurie de charbon et de main d'oeuvre obligea le gouvernement à taxer les prix du charbon (par arrêtés de taxation). Les houillères du bassin connurent des difficultés de main-d'oeuvre et eurent à lutter, à partir de 1920, contre la concurrence des charbons étrangers, anglais, allemands et sarrois, s'ajoutant à celle des mines du Nord et du Pas-de-Calais, dont les conditions d'exploitation étaient meilleures. Les efforts de l'entreprise tendirent, dès lors, d'une part à la compression des coûts de production, et d'autre part au développement de la fabrication des sous-produits du coke, susceptibles de procurer de nouveaux débouchés.
Cette politique se concrétisa tout d'abord par un développement des exploitations à ciel ouvert et par une concentration et une mécanisation plus poussée des travaux de fonds, qui permettaient l'amélioration des rendements et, par suite, une économie de personnel.
C'est ainsi que l'on s'efforça de regrouper l'extraction et le traitement des charbons de Campagnac autour du puits de Ruhle, dont l'aménagement fut terminée en 1923 et dont les installations furent reliées par un embranchement à la gare de Cransac. Mais des travaux de prospection assez coûteux entrepris dans cette concession n'ayant pas donné de résultats positifs du point de vue de l'exploitation, la fermeture de la mine de Campagnac fut décidée en 1927 ; cet arrêt fut motivé aussi par le terrible accident survenu le 23 avril de la même année.
Dans la concession de Decazeville, on développa l'exploitation de la découverte de Combes et un nouveau puits fut creusé au Banel (C. Aubin, arr. Villefranche-de-Rouergue, Aveyron) à partir de 1920 ; au cours des années suivantes, on poursuivit l'amélioration de l'outillage mécanique par l'emploi de l'énergie électrique et la station électrique de Lacaze fut renforcée.
Un accord conclu dès 1924 avec la société l'Air liquide permit la construction d'une usine à ammoniaque synthétique utilisant le procédé de Georges Claude, ainsi que d'une nouvelle batterie de fours à coke qui devait l'alimenter ; ces installations furent mises en marche en 1925 et donnèrent des résultats satisfaisants, mais la crise de 1930 amena malheureusement le contingentement de la production des engrais azotés.
D'une façon générale, la réduction d'activité des régions du Centre et du Midi, due à la crise de 1930, eut pour conséquence une régression des ventes et de l'activité des établissements de Decazeville. Par ailleurs, la situation fut aggravée par l'afflux de charbons étrangers, anglais, allemands et belges, vendus à des prix inférieurs, à tel point que l'État dut intervenir, par décret du 10 juillet 1931, afin de limiter ces importations ; cette mesure avait été rendue particulièrement nécessaire par la baisse des prix des charbons anglais qui suivit la dévaluation de la livre. Ainsi protégées, les houillères ont dû créer, de 1931 à 1935, des comptoirs de vente et des organismes de contrôle tandis que le gouvernement s'efforçait d'empêcher la hausse des prix. De plus, en vue d'un projet de loi destiné à organiser la production et le commerce du charbon en France, une enquête fut prescrite par la loi du 18 août 1936 sur les conditions du marché charbonnier. Les résultats furent publiés dans les Annales des Mines, 13e série, Mémoires, t. XI, 1937, sous le titre "le marché charbonnier" : l'article rend compte également (p. 142-147) des mesures prises en 1931 pour le contingentement des charbons étrangers, ainsi que de la création des comptoirs de vente, mis au point par l'accord interbassins du 15 avril 1932, en vue de la répartition des débouchés.
Les effets de la crise furent particulièrement ressentis à Decazeville et, plus que jamais, les efforts portèrent sur l'amélioration des rendements par la concentration des travaux du fond et l'extension ainsi que la mécanisation des découvertes. L'absorption par la Société de Commentry, Fourchambault et Decazeville de la Société métallurgique de l'Ariège, en 1931 (le 3 mars), avait amené l'annexion des mines de Saint-Michel, situées dans la commune de Decazeville. Elles furent jointes à l'exploitation des houillères et on s'efforça d'en tirer le meilleur parti.
Afin de développer l'emploi de l'énergie électrique, les établissements de Decazeville furent reliés, en 1934, par une ligne installée jusqu'à Viviez, à la ligne d'interconnexion de la Société de transport d'énergie électrique Rouergue-Auvergne ; de ce fait, la centrale de Lacaze fut presque arrêtée et on ne conserva que quelques chaudières pour alimenter les appareils marchant encore à la vapeur.
En 1939, la Société de Commentry, Fourchambault et Decazeville fait apport à la Société Louvroil-Montbard-Aulnoye des terrains de l'ancien atelier de laminage ; cette société y installa une fabrique de tubes, ainsi que les ateliers de la Société des bitumes spéciaux.
Jusqu'à la réquisition des houillères, en octobre 1944, sur décision du haut-commissaire de Montpellier, et leur nationalisation en 1946, cette politique d'abaissement des prix de revient par le progrès technique fut poursuivie, tandis que l'on se préoccupait de développer les ateliers de synthèse pour valoriser au maximum les sous-produits du coke.
Après la nationalisation, en 1946, les Houillères de bassin d'Aquitaine se donnèrent pour objectif de « maintenir l'activité industrielle de Decazeville dans la perspective d'un épuisement progressif du bassin et la recherche d'activités compensatrices » [voir La Société de Commentry, Fourchambault et Decazeville, Paris 1954, p. 293]. Pour cette raison, et afin de maintenir la solidarité des établissements de Decazeville (les hauts-fourneaux étant nécessaires à l'écoulement du coke) les hauts fourneaux et les ateliers non compris dans la nationalisation furent apportés, en 1947, à la Société des usines chimiques et métallurgiques de Decazeville, nouvellement créée, qui exploita également en vertu d'une association en participation, la cokerie et l'usine de synthèse.
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La Société de Commentry, Fourchambault et Decazeville devint en 1955 Société métallurgique d'Imphy, avant de fusionner en 1968 avec la Société des forges et ateliers du Creusot-Usines Schneider. Les houillères du bassin d'Aquitaine pour leur part fusionnèrent en 1969 avec es Houillères des bassins des Cévennes, de la Loire, du Dauphiné, d'Auvergne, de Provence et de Blanzy, pour former les Houillères du bassin du Centre et du Midi.
Sources complémentaires
Les procès-verbaux des séances du conseil d'administration et des assemblées générales de la première Société des houillères et fonderies de l'Aveyron, ainsi que trois séries de correspondance sont conservées aux Archives nationales du monde du travail sous la cote 84 AQ ; l'inventaire en a été publié par M. Bertrand Gille dans la Revue d'histoire de la sidérurgie, t. I Nancy, 1960 1961, p. 52-56.
Une partie des archives de la Société nouvelle des houillères et fonderies de l'Aveyron, recueillies par la société de Commentry, Fourchambault et Decazeville figurent également aux Archives nationales du monde du travail dans le fonds déposé par cette dernière société et coté 59 AQ ; on y trouvera notamment la série complète des grands livres (59 AQ 490 à 524) et quelques dossiers relatifs à la faillite (59 AQ 543 à 545) ainsi qu'à la grève de 1886 (59 AQ 546) ; les procès- verbaux du conseil d'administration et des assemblées générales sont préservés sous forme de microfilms (2006 29 M16 à M17).
Bibliographie
Pour l'histoire des établissements de Decazeville, voir M. Levêque, Historique des forges de Decazeville, Bulletin et comptes rendus mensuels de la Société de l'industrie minérale, Saint-Etienne, janvier-juin 1916, et La Société de Commentry, Fourchambault et Decazeville, 1854-1854, Paris, 1954 ; on peut se reporter également aux rapports imprimés de la Société de Commentry, Fourchambault et Decazeville de 1892 à 1946, conservés sous les cotes 59 AQ 16 et 17 des Archives nationales du monde du travail.
Lieux
Decazeville (Aveyron, France)