Notice descriptive

Pi (Maria), employée à La Redoute et syndicaliste à la Confédération française démocratique du travail-Vente par correspondance... ...Ouvrir le détail

  • Pi (Maria), employée à La Redoute et syndicaliste à la Confédération française démocratique du travail-Vente par correspondance (CFDT-VPC), et à Solidaires, Unitaires, Démocratiques-Vente par correspondance (SUD-VPC).
  • Présentation du contenu

    Le fonds est essentiellement composé de documents liés aux activités syndicales des sections CFDT (1970-1999) puis SUD (1999-2012) de La Redoute, et au parcours syndical de Maria Pi en particulier. Il documente notamment le fonctionnement des établissements de Roubaix, Wattrelos et Tourcoing, les relations entretenues avec la direction et les autres syndicats entre 1970 à 2010, ainsi que les liens noués avec les sections syndicales des autres entreprises de la vente par correspondance (3 Suisses, Damart…). On y trouve également des informations sur le fonctionnement du comité d’entreprise, ainsi que sur l’action sociale de l’entreprise.

    Concernant les archives de l’entreprise La Redoute, le fonds est limité à une collection très partielle de publications issues du service Communication interne de La Redoute, et conservées par Maria Pi. On y trouve aussi un exemplaire original non signé des accords intérieurs de 1979.

  • Historique de la conservation

    Le fonds a été pris en charge par les Archives nationales du monde du travail le 13 février 2019. Auparavant, les documents étaient conservés au domicile de Maria Pi.

  • Modalités d'entrées

    Le don de ce fond a été proposé par lettre datée du 5 décembre 2018 et accepté lors du comité des entrées du 24 janvier 2019.

  • Statut juridique
    Archives privées
  • Présentation du producteur

    Pi (Maria) (née en 1951)

    Maria Pi est employée à partir de 1970 au service des Relations Clients de La Redoute, en tant que rédactrice puis conseillère clientèle.

    Elle adhère à la section syndicale d’entreprise de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) en 1976. À plusieurs reprises, elle représente le syndicat auprès de la direction de l’établissement en tant que déléguée syndicale. Elle est également élue aux élections professionnelles et effectue plusieurs mandats de déléguée du personnel, puis siège au comité d’entreprise, notamment comme présidente de la commission culture.

    En 1999, suite à un différend dans le cadre des négociations sur les 35 heures avec la Fédération des services et les unions locales et régionales dont sa section fait partie, elle quitte la CFDT, en compagnie de plusieurs autres militants. Ils fondent ensemble une section syndicale d’entreprise Solidaires unitaire démocratique (SUD) au sein de La Redoute. Cette dernière se rapproche alors de la section syndicale de l’entreprise Damart puis de celle de Vert Baudet, pour se rassembler rapidement en un syndicat SUD-Vente par correspondance. Maria Pi y exerce la fonction de secrétaire. Elle y reste jusqu’à son départ en retraite en 2012.

    La Redoute (entreprise)

    L’histoire de La Redoute est liée à celle de la famille Pollet, à l'origine exploitants agricoles dans le Mélantois. Pierre-Joseph Pollet (1777-1822) établit une première filature dès 1818 à Tourcoing, puis son fils développe l'activité en la délocalisant à Roubaix. En 1873, c'est Charles Pollet qui construit, au nom de la « Société Charles Pollet et fils », une nouvelle filature dans l’ancienne rue de la redoute. Le nom de « Filatures de La Redoute » n’apparaît toutefois pour la première fois que le 2 octobre 1922 lorsque Charles et ses deux frères signent l’acte de création d’un magasin de vente au détail au sein même de l’usine. Dix jours plus tard, ils font paraître une annonce publicitaire pour leurs laines filées au journal de Roubaix. L’initiative de se tourner vers la vente au détail répond alors à la difficulté de la société à écouler ses stocks dans le contexte économique compliqué de l’après-guerre.

    Le service au catalogue en tant que tel apparaît progressivement. En 1925, le catalogue Pénélope n'est alors qu'un catalogue de conseil en tricot, il fait de la publicité pour la marque mais ne permet ni la commande, ni la livraison à domicile. Il connaît toutefois un succès rapide et, en 1928, Les Filatures de La Redoute peuvent déjà célèbrer leurs 600 000 clients. C'est à cette date qu'ils éditent véritablement leur premier catalogue commercial gratuit. D’abord limité à la vente de laine, le catalogue propose très rapidement des produits confectionnés puis ce sont les produits d’ameublement qui apparaissent à partir des années 1950.

    Dans un même temps, La Redoute abandonne les activités productives et ferme ses derniers ateliers de filature en 1961 pour se consacrer uniquement à la distribution. Les locaux historiques de Roubaix sont alors déjà largement tournés vers l’activité de distribution. Le premier établissement extérieur à l’ancien établissement roubaisien, est le site de stockage de Tourcoing 1, rue des Piats. Profitant du déclin des activités manufacturières, La Redoute peut racheter d’anciennes usines pour les transformer en centre de stockage et de distribution. Le plus célèbre d’entre eux, car présenté comme un modèle de l’innovation technologique adoptée par le groupe, est ouvert en 1969 rue de la Martinoire à Wattrelos. Suite à une grève des PTT en 1974, la société réinvente son circuit de livraison de commande en rachetant la SOGEP pour la livraison à domicile puis en installant un réseau de relais colis chez les commerçants. Le réseau de points de vente de l’enseigne se développe quant à lui à partir de 1979. Jusqu’à 1970, les commandes s’effectuaient uniquement sur le catalogue. La Redoute s’ouvre à la commande téléphonique à partir de cette date. 1982 marque la création du service sur Minitel. C'est également l'année de l'ouverture à l'international avec la création d'une filiale belge. Elle met également en place le programme « 48 heures chrono », qui passera à 24 heures en 1994. En 1999, La Redoute ouvre finalement son site internet dont la place sera de plus en plus importante jusqu'à supplanter l'édition papier.

    Le modèle de gestion familiale adopté au début du siècle évolue lui aussi. En 1964, la société entre en bourse et ouvre son capital aux investisseurs. En 1988, le groupe Printemps devient actionnaire majoritaire de La Redoute. Il est ensuite lui-même racheté par le groupe Pinault SA qui devient Pinault-Printemps-Redoute (PPR) en 1994. La Redoute devient la vitrine grand public pour les marques de luxe. Mais la situation financière de l’entreprise ne cesse de se dégrader, particulièrement avec l’apparition et le développement de nouvelles formules de commerce en ligne.

    En 2013, Kering cède La Redoute à ses deux co-dirigeants pour un euro symbolique non sans avoir lancé un important plan de restructuration qui doit voir la suppression d’un tiers des 3400 postes du groupe. L'activité se reconcentre autour des produits qui ont fait la réussite de la marque : l’habillement, le linge de maison et l’ameublement. Symboliquement, la restructuration amène la fin de l’édition du catalogue papier au profit d’une offre personnalisée en ligne. Elle voit également la fermeture du centre de colis de La Martinoire au profit d’un autre centre, Quai 30, plus moderne. En 2017, La Redoute est rachetée par Les Galeries Lafayette.

  • Mode de classement

    Le classement reprend les trois grandes parties identifiées lors de la prise en charge : archives des sections syndicales, archives des activités syndicales de Maria Pi et archives relatives à l’organisation et aux activités de l’entreprise La Redoute.

  • Tris et éliminations

    Le fond a fait l’objet d'un tri qualitatif limité. Il s’agit essentiellement de doublons de tracts ou de prises de notes rendues illisibles. Les procès-verbaux des élections professionnelles de 1999, qui ne documentent pas les établissements où a travaillé Maria Pi, ont également été éliminés.

  • Sources complémentaires

    Aux Archives nationales du Monde du Travail (Roubaix)

    • 1992 01 : Damart. 1953-1994.
    • 2002 33 : Union régionale CFDT Lille, rue des Stations.
    • 2015 05 : Collection de témoignages oraux sur le thème de la convivialité (dont des retraités de La Redoute).
    • 2015 29 : Muriel Mallart, employée à La Redoute.
    • 2016 07 : 3 Suisses (inclus les catalogues de La Redoute).
    • 2016 66 : Francoise Delbarre, militante FO à La Redoute.
    • 2016 77 : Comité d’entreprise des 3 Suisses France.
    • 2018 11 : Hocquet André, représentant syndical CFDT / SUD VPC (prêtre-ouvrier).
  • Bibliographie

    Bibliographie

    Les cotes entre crochets sont conservées à la bibliothèque des Archives nationales du monde du travail (ANMT).

    DELÈGUE Béatrice, La Vente par catalogue et sa place dans la distribution de l'économie: essai de comparaison mondiale, Paris : Univ. Paris 1, 1975.

    DELÈGUE Béatrice, La Vente par correspondance, Paris : Presses universitaires de France, 1979.

    LEHNISCH Jean-Pierre, Les Secrets de la vente par correspondance : mécanismes, méthodes, stratégies, Paris : Entreprise moderne d'édition, 1981.

    PETIT Francis, GRISLAIN Jacqueline, LE BLAN Martine, Aux fils du temps, La Redoute, Paris – Roubaix : Robert Laffont – Société anonyme La Redoute, 1985 [H0038].

    LE BLAN Martine, Histoire de la Blanche Porte depuis 1806, Tourcoing : Blanche Porte, 1993. [H0063]

    La Redoute, Comment La Redoute a collé à l’image de son temps. Etude réalisée à partir des catalogues de 1929 à 1993, Roubaix : La Redoute, 1993. [H1195].

    La Redoute, La Redoute 1995, Roubaix : La Redoute, 1995. [H2268].

    La Redoute, La Redoute 1996, Roubaix : La Redoute, 1996, [H10670].

    La Redoute, Holding Pinault-Printemps-Redoute (PPR), internalisation, débrayages sur sites, mouvements sociaux, changements à la tête du groupe, Mon éditeur, 1996 – 1998. [1998 7 540].

    LECOCQ François, « La Redoute ou la saga des Pollet », dans Cent ans de vie dans la région, Tome II ? 1914-1939, La Voix du Nord éditions, n° hors série du 17 février 1999, pp. 30-31.

    Collectif, 1 siècle (ou presque!) d’histoire ouvrière : la CFDT de Lille et environs, Lille, La Voix du Nord, 2002, 303 pages [H7367].

    FOURNIER Simon (sous la dir.) GUISLIN Jean-marc, La CFDT dans le Nord-Pas de Calais, la création de l’Union Régionale: le congrès régional constitutif de 1970, mémoire de master 1, Université Charles de Gaulle – Lille 3, 2008, 112 pages [1998 7 616].

    GROSCLAUDE Marc, « La Redoute : une histoire de mode qui dure plus que 48 heures chrono », La Saga des marques, t. 2, mai 2013, p. 58-61.


    Webographie

    https://www.laredoute-corporate.com/identite/faits-et-chiffres/ [consulté le 30 octobre 2020]

    https://archives.memoires.cfdt.fr/Documents-numerises/p266/Documents-numerises [consulté le 30 octobre 2020]

    https://solidaires.org/SUD-VPC [consulté le 30 octobre 2020]

  • Mots matières
    mouvement politique et sociétal, industrie textile
  • Lieux
    Roubaix (Nord, France)
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