Notice descriptive

Compagnie universelle du canal maritime de Suez puis Compagnie financière de Suez : entrée 2000 36.

  • Compagnie universelle du canal maritime de Suez puis Compagnie financière de Suez : entrée 2000 36.
  • Présentation du contenu

    L'entrée 2000 36 renferme des archives appartenant aux entités suivantes au sein la Compagnie universelle du canal maritime de Suez : comité de direction, conseil d'administration, direction générale, secrétariat général, service juridique, service du contentieux, service du personnel, service des finances, service des titres et des finances, assemblée générale des actionnaires, service du transit, service technique, commission consultative internationale des travaux ; ainsi que les statuts de la Compagnie, le dossier de nationalisation, des journaux français et arabes. Il contient aussi des archives de la Compagnie financière de Suez (Agence de Londres).

  • Historique de la conservation

    Ce fonds est entré au Centre des archives du monde du travail en 2000. Il a été déposé par l'Association du souvenir de Ferdinand de Lesseps et du canal de Suez conformément à la convention de dépôt du 6 mai 1983, complétée par l'avenant du 2 mai 1984.

    Les cotes 2000 36 231-285 relatives aux procès-verbaux des séances de la Commission consultative internationale des travaux conservés par le Secrétariat général (années 1884-1956) ont été numérisées en 2005.

  • Modalités d'entrées

    Ce fonds a été déposé en 2000 par Suez-Lyonnaise des eaux par l'intermédiaire de l'Association du Souvenir de Ferdinand de Lesseps.
    Il a fait l'objet d'un don par ENGIE, société héritière de la Compagnie universelle du canal maritime de Suez, par lettre d'intention de don du 15/05/2024 pour être conservés aux Archives nationales du monde du travail à Roubaix.

  • Statut juridique
    Archives privées
    Les documents sont antérieurs à la date de la nationalisation de la Compagnie en 1982 et à ce titre constituent uniquement des archives privées.
  • Présentation du producteur

    Compagnie universelle du Canal maritime de Suez

    Après les pharaons, après Bonaparte et les Saints-Simoniens, Ferdinand de Lesseps ancien diplomate français qui avait été vice-consul à Alexandrie, rêve d'unir la Méditerranée et la Mer rouge. Il pense que la solution la meilleure consiste à creuser un canal direct à travers l'isthme de Suez. Il obtient les 30 novembre 1854 et 5 janvier 1856, des actes ou firmans de concession du vice-roi d'Égypte Mohamed Saïd, ami de sa jeunesse. Il peut alors commander les études techniques approfondies indispensables et malgré l'hostilité du gouvernement anglais, il réunit les nombreuses conditions permettant l'ouverture des chantiers. En 1858, il fonde donc la Compagnie universelle du canal maritime de Suez en conformité du premier acte de concession « pour le percement de l'isthme de Suez, l'exploitation d'un passage propre à la grande navigation, la fondation ou l'appropriation de deux entrées suffisantes, l'une sur la Méditerranée, l'autre sur la Mer rouge, et l'établissement d'un ou de deux ports ». La Compagnie, en vertu du deuxième acte de concession, a le droit de construire, d'entretenir et d'exploiter le canal maritime pour une durée de « 99 années, à compter de l'achèvement des travaux et de l'ouverture du canal maritime à la grande navigation » c'est-à-dire à partir du 17 novembre 1869, date de l'inauguration du canal. Bien que les souscriptions eussent été proposées dans les principaux pays du monde, les actions se répartirent à l'origine comme suit : souscripteurs français 52% ; vice-roi d'Égypte 44% (qui furent vendues par la suite au gouvernement britannique, hostile à l'origine au projet) ; souscripteurs divers 4%. L'Isthme de Suez fut percé de 1859 à 1869.

    Pendant près de cent ans, la Compagnie a géré le canal. C'est dans un contexte de tension internationale que le colonel Nasser décide le 26 juillet 1956 de nationaliser le canal, douze ans avant la date prévue. La Compagnie a alors rapidement liquidé son contentieux avec la puissance concédante pour se tourner vers d'autres activités.
    Elle a fusionné avec la Lyonnaise des eaux sous la dénomination sociale « Suez Lyonnaise des eaux » en 1997.
    Les archives de la CUCMS ont été inscrites en 1997 sur le Registre de la Mémoire du Monde par l'Unesco.

    Compagnie financière de Suez

    La Compagnie financière de Suez est fondée en 1958, deux ans après que la nationalisation du canal de Suez par Nasser eut mis fin aux activités de la Compagnie universelle du canal maritime de Suez. Ses ressources financières de départ proviennent pour les deux tiers des bénéfices non redistribués aux actionnaires accumulés du temps de l'exploitation du canal, pour un tiers des indemnités versées par l'égypte. En 1959, la CFS créé la Banque de Suez, qui se développe rapidement, et fusionne en 1966 avec l'Union des Mines – La Hénin, pour donner naissance à la Banque de Suez et de l'Union des mines. La BSUM, qui bénéficiait d'une forte position dans le domaine des prêts immobiliers spécialisés, se lance alors dans le prêt aux entreprises et l'émission, la gestion et le placement de valeurs mobilières, tandis que l'ensemble des activités immobilières sont regroupées au sein de la Banque de La Hénin.

    En 1975, la Banque de Suez et de l'Union des Mines absorbe la Banque de l'Indochine ; ce nouvel établissement, Indosuez, dont la vocation de banque d'affaires ne cesse de s'affirmer, sera longtemps le fleuron de la Compagnie financière de Suez. Par ailleurs, en 1971, la CFS porte à 70% sa participation au capital du Crédit industriel et commercial, qui est alors la 4e banque de dépôt en France. La Compagnie financière de Suez, ou groupe Suez, comme on l'appelle le plus souvent, est nationalisée en 1982, en même temps que Paribas et les banques détenant plus d'un milliard de francs de dépôt. En 1987, lorsqu'elle est à nouveau privatisée, elle possède 100% du capital d'Indosuez, de la Banque de La Hénin et de la Banque Vernes, 40% du CIC, et 20% de la Lyonnaise des Eaux.

    Indosuez, fortement impliqué dans le financement d'Eurodisney, et surtout du tunnel sous la Manche, connaît de grosses difficultés au début des années 1990, qui contraignent Suez à céder la banque en 1996 au Crédit agricole. La CFS, devenue Compagnie de Suez en 1990, change alors complètement d'activité, abandonne les prises de participation tous azimuts, et se spécialise dans la fourniture de services collectifs, en particulier la distribution d'eau et de gaz naturel et la production et la distribution d'électricité. En 1997, elle fusionne avec la Lyonnaise des Eaux. En 2001, le groupe Suez était l'un des premiers acteurs mondiaux du secteur.

  • Sources complémentaires

    1. Archives privées déposées appartenant à l'Association du Souvenir de Ferdinand de Lesseps :

    - Fonds de l'entreprise Suez :

    • Compagnie universelle du Canal de Suez : 1995 60, 2000 36, 2000 37, 2000 38, 2001 7
    • Compagnie financière de Suez : 2000 37, 2000 38
    • Suez International : 2000 39

    - Fonds du Comité d'entreprise Suez : 2000 40

    - Fonds de l'Association du Souvenir de Ferdinand de Lesseps : 2000 42

    2. Archives privées appartenant à l'Etat :

    - Achats par la Direction des Archives de France puis par les ANMT de documents relatifs au canal de Suez : voir le répertoire des pièces isolées des ANMT (cotes 2000 59 et PI).

  • Bibliographie

    Nathalie Montel, Le chantier du canal de Suez (1859-1869) une histoire des pratiques techniques, éditions In forma, 1998.

    Hubert Bonin, Suez, du Canal à la finance, éditions Economica, 1987.

    L'Association du souvenir de Ferdinand de Lesseps publie régulièrement dans son bulletin qui paraît une fois par an, la liste des ouvrages et des recherches en cours sur l'histoire du canal et de Ferdinand de Lesseps.

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