Notice descriptive

Le fonds se compose d'archives personnelles et professionnelles.

Concernant la partie personnelle, elle est constituée de notes diverses, de lettres, et de documentation ayant servi à rédiger des écrits sur Charles Péguy et Pierre Teilhard de Chardin. Elle renferme également une grande part de correspondance ainsi que les lettres de condoléances envoyées au moment du décès de Théodore Grinevald.

Pour la partie professionnelle, elle se compose en plusieurs ensembles :

• le premier concerne la Seconde Guerre mondiale et comporte beaucoup de lettres, de certificats concernant ses emplois pendant le conflit ;
• un second ensemble réunit de nombreux documents concernent son engagement comme militant à la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). On y trouve des journaux, des revues, de la correspondance, un album photo de congrès, quelques articles écrits par le producteur et des rapports sur un stage effectué par Théodore Grinevald aux Nations Unies ;
• enfin, plusieurs documents retracent son parcours comme employé au Bureau international du travail (BIT) : lettres, ordres de missions, interventions et séminaires. 

Avant son transfert à Roubaix, le fonds était conservé dans un appartement à l'abri de la poussière, de la lumière et de l'humidité.

La famille de Théodore Grinevald, et plus particulièrement son fils Paul-Marie Grinevald, a souhaité donner ce fonds aux Archives nationales du monde du travail (ANMT). La lettre de don a été signée le 11 juin 2019 et le comité des entrées a émis un avis favorable le 5 juillet 2019. La lettre initiale a été confirmée par tous les ayants-droit via une attestation en date du 29 juillet 2019.

Théo (Théodore) Joseph Grinevald est né le 15 août 1919 à Strasbourg. Il est le fils de Léon Grinevald, rédacteur à la Caisse des assurances sociales d'Alsace-Lorraine, et de Lucie Kenzel, sans profession. Marié, père de sept enfants, il est au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'un des artisans du mouvement syndical international.

Devenu orphelin de père à 7 ans, il n'a pas la possibilité de préparer un baccalauréat, mais peut néanmoins accomplir des études de droit sanctionnées en 1942 par un certificat de Capacité à l'université de Strasbourg rapatriée à Clermont-Ferrand. Pendant la guerre, réfugié en Dordogne à Clairvivre, il remplit des fonctions administratives aux Hospices civils de Strasbourg repliés en tant qu’employé auxiliaire.

Il épouse en 1942 une Lorraine, Madeleine Promonet, alors assistante-sociale du groupement des réfugiés et exilés Alsaciens-Lorrains de l'Isère. Il collabore à des revues et des journaux (Temps présent, Monde ouvrier).

Il écrit sous le nom de Kengrin une plaquette Invitation à la Paix (conservée à la Bibliothèque nationale de France). En 1947, il est appelé à Paris par Gaston Tessier, président de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). Il est élu en 1948, secrétaire général-adjoint de la Fédération internationale de la fonction publique et fonde en 1949 le Mouvement des travailleurs chrétiens pour l'Europe, dont il est le secrétaire général.

Il participe en 1948 à de nombreuses assemblées des Nations Unies sur la déclaration des droits de l’homme universelle à Paris en tant que stagiaire comme fonctionnaire débutant.

En janvier 1951 il est nommé à Genève, chargé des relations avec les travailleurs au Bureau international du travail (BIT) sur la recommandation de Gaston Tessier. Puis quelques années plus tard il est nommé Conseiller auprès du Directeur général du BIT. Il effectue de nombreuses missions dans le monde. À ce titre il collabore étroitement avec David A. Morse, Wilfred Jenks et Francis Blanchard, les représentant fréquemment lors de congrès syndicaux internationaux. Ses idées furent liées à l'évolution du syndicalisme chrétien, marqué en 1964 par la transformation de la Confédération internationale des syndicats chrétiens (CISC) fondée en 1920, en Confédération mondiale du travail (CMT).

Spécialiste du syndicalisme international et notamment du syndicalisme panafricain, il collabore, à plusieurs revues et tout particulièrement à la revue jésuite de l'Action populaire (la revue Projet) sous le nom d'Albert Lecomte. À Genève, en raison de son statut de fonctionnaire international, il signe de nombreux articles de presse sous le pseudonyme de Joseph Verbois.

Il est membre des Amitiés Charles Péguy, et travaille à une étude sur Péguy et l'Alsace. Dans les années soixante, il se lie avec de nombreux membres de l'Association des Amis de Pierre Teilhard de Chardin (prêtre jésuite français, chercheur, paléontologue, théologien et philosophe). Il participe à de multiples manifestations de cette association et rédige plusieurs textes, dont certains furent publiés, concernant la pensée de Teilhard de Chardin sur le monde du travail et l'internationalisme.

Il est décédé d'un cancer le 20 décembre 1975 à Genève, Suisse.

Le donateur Paul-Marie Grinevald, fils de Théodore, avait réalisé un premier inventaire détaillé du fonds sur lequel il a été possible de s'appuyer pour le classement définitif des archives.

Les cotes indiquées entre crochets sont conservées aux Archives nationales du monde du travail :

• , Paris, éditions Spes, 1950-1965, n°117 (avril 1958), n°137 (avril 1960), n°147 (avril 1961), n°159 (juin 1962), n°174 (janvier 1964) [HP961-HP1056].
• TALMY (Robert), Paris, éditions Bloud & Gay, 1965 [1995 67 79].
• BORNARD (Jean), , 1995 [H2342].
• TEILHARD DE CHARDIN (Pierre), , Paris, éditions François Maspero, 1982 [H4918].
• TESSIER (Jacques), Léditions Fayard, 1987 [H4109].
• MEYNAUD (Jean), ANISSE (Salah-Bey), , Paris, éditions Payot, 1963 [H4478].
• PIGENET (Michel), TARTAKOWSKY (Danielle), de 1814 à nos joursParis, éditions La découverte, 2012 [H7358].