Notice descriptive
AC ! Agir ensemble contre le chômage Lille.
- AC ! Agir ensemble contre le chômage Lille.
Auteurs : réalisé par Mlle A. Leblanc. |
Année de publication : Mai 2003 |
Cotes extrêmes : 2002 30 1 à 11 |
Dates extrêmes : 1994 - 2000 |
Importance matérielle : 2 ml |
Conditions de communicabilité : Fonds « librement communicable ». Attention : seules les informations concernant le producteur du fonds sont immédiatement consultables et reproductibles, toutes les autres (en particulier celles concernant des tierces personnes ou la puissance publique) sont soumises aux délais légaux prévus par le Code du patrimoine pour les archives publiques. |
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Présentation du contenu
Le fonds documente les activités de l'association depuis sa fondation, en 1994, jusqu'en 2000, c'est-à-dire : dossiers de revendications, comptes rendus de réunion, publications (périodiques de l'association au niveau local et national), organisation des manifestations (dont photographies), correspondance, lettres d'information, affiches, tracts, revue de presse, relation avec le niveau national et divers centres AC !, gestion du local.
Historique de la conservation
Ce fonds est entré par voie de don au Centre des archives du monde du travail en 2002 à l'occasion du déménagement du siège de l'association AC ! Lille qui se tenait alors au 70 boulevard Victor Hugo à Lille. Les documents ont été donnés par Monsieur Jean-Christophe Visieux.
Statut juridique
Archives privéesPrésentation du producteur
AC ! Agir ensemble contre le chômage est une association nationale qui prend forme en 1994 des suites de l'organisation de « Marches » revendicatives qui rassemblent des militants de divers horizons voulant défendre les droits des chômeurs et des précaires. L'association se crée la même année, de même que l'association locale AC ! de Lille. Cette association vient renforcer le mouvement déjà existant de défense des demandeurs d'emploi qui voit le jour en France dès 1978 avec la création au sein de la CGT du Comité national de lutte et de défense des chômeurs, tandis que le premier syndicat de chômeurs apparait en 1982 de l'initiative de Maurice Pagat. Parmi les revendications principales d'AC !, évoquons la gratuité des transports, l'accès au logement et la réévaluation des minima sociaux.
Voici quelques jalons qui permettront de mieux situer l'association militante AC !
1. Naissance du chômage syndicaliste
Maurice Pagat fonde le premier syndicat de chômeurs en 1982. Il est directeur de la revue Partage.
Le MNCP (Mouvement national des chômeurs et précaires) existe depuis 1984 et regroupe en 1994 vingt-huit associations dans le but de fédérer les associations de demandeurs d'emploi en un syndicat national des chômeurs. Il publie un journal intitulé La marche à suivre.
L'APEIS (Association pour l'emploi, information et la solidarité des chômeurs et des travailleurs précaires) est créée en 1988. Cette association s'est faite remarquer par ses réquisitions dans les supermarchés et ses interventions contre les expulsions. Son mensuel est Existence.
Création de l'ADEC (Association d'entraide et de défense des droits des chômeurs) et de l'UNAC en 1991.
Il existe en 1996 6000 associations de chômeurs.
La Confédération générale du travail (CGT) a fait le choix de syndiquer les chômeurs en son sein. Son association, CGT chômeurs, est surtout active dans les Bouches du Rhône : elle y a impulsé la lutte sur la prime de Noël pendant l'hiver 1997.
Les quatre organisations nationales AC !, MNCP (mouvement national des chômeurs et des précaires), APEIS (Association pour l'emploi, information et la solidarité des chômeurs et des travailleurs précaires) et CGT-Chômeurs (confédération générale du travail) sont devenues des acteurs essentiels du mouvement de demandeurs d'emploi depuis 1997. Leurs actions portent à la fois sur des mesures dites d'urgence (fonds sociaux, transports, dettes, etc.) et sur des mesures structurelles (renégociations UNEDIC (Union Nationale pour l'Emploi dans l'Industrie et le Commerce), augmentation des minima sociaux, représentation des associations dans les structures qui les concernent).
2. Autres organismes
La Marche européenne contre le chômage, la précarité et l'exclusion est créée en 1996 à Florence par des militants associatifs et syndicaux. Ce réseau est maintenant une référence dans le paysage social européen puisqu'il est doté d'une plate-forme revendicative européenne commune. Le succès des manifestations d'Amsterdam en juin 1997, puis de Cologne en juin 1999 le confirme.
European Network of the Unemployed est une fédération qui réunit des associations européennes de chômeurs : Autriche, Allemagne, Belgique, Finlande, Grande-Bretagne, Grèce, Hongrie, Pays-Bas et Portugal. Jean-Paul Faba en est le président en 1996. Il s'agit d'un contact pour l'organisation des marches européennes en 1997.
DAL (Droit au logement) est une association qui lutte pour un logement décent pour tous. Créée au début des années 1990, elle s'est fait remarquer en 1995 par l'occupation d'un immeuble rue du Dragon à Paris.
La coordination nationale des sans papiers est créée en juillet 1996 en pleine occupation des sans-papiers de l’Église Saint-Bernard.
3. Agir Contre le chômage ! Un mouvement national
"Un emploi c'est un droit, un revenu c'est un dû !"
À l'origine, le 20 octobre 1993, il ne s'agit que d'un simple appel, lancé par des syndicalistes et associatifs pour rassembler en réseau des organisations syndicales et des associations, conscients de la nécessité de donner un cadre commun aux salariés et aux chômeurs, aux associations et aux syndicats, pour lutter contre le chômage et tous ses effets. Les structures de défense des chômeurs ne sont alors pas légion, mais des dizaines de collectifs en France se sont organisés pour préparer des actions pacifiques, mettre en place des campagnes pour défendre les droits actuels et en gagner de nouveaux.
Ce sont les Marches, organisées sur l'initiative d'AC ! en 1994 (Marche nationale) et en 1997 (Marche européenne) qui vont permettre au mouvement de se structurer. Plus d'une centaine de collectifs se constituent dans la foulée en France, avec une triple originalité :
- des collectifs qui se composent d'individus de toutes sortes, de tous les statuts : des chômeurs, des précaires mais aussi des salariés et des retraités, des syndiqués et des non-syndiqués.
- une souplesse dans le fonctionnement : partout, constitués en association ou non, les collectifs AC ! ont un souci de fonctionnement démocratique ; les prises de décision sont collectives et la structuration nationale sait préserver l'autonomie de chacun.
- des modes d'actions originaux : des réquisitions de transports aux réquisitions de richesse (actions caddies dans les supermarchés), en passant par les réquisitions d'emploi (destinés à montrer de manière symbolique les lieux où le besoin d'emploi se fait sentir) et les occupations de lieux symboliques (Assedic, CCAS (Collectif Chômeur Actifs et Solidaires)).
Les associations d'AC ! Nord-Pas-de-Calais se rassemblent tous les mois dans une réunion régionale pour mettre en commun, échanger les expériences et discuter d'actions communes. C'est une coordination souple avec un bureau où chaque année des moyens sont mis en commun.
4. AC ! Lille
Les locaux lillois étaient au 70 boulevard Victor Hugo.
On compte en 1997 200 adhérents au sein d'AC ! Lille.
AC ! Lille organise une réunion plénière tous les 15 jours.
5. Revendications
L'association lilloise s'est préoccupée des conditions de vie des précaires et des chômeurs. Ses principales revendications se sont affirmées par des actions dès ses débuts :
- la gratuité des transports (effectif pour 17000 chômeurs en 1994)
- des permanences sont organisées pour les cas d'urgences
- un logement pour tous (la nuit des sans-logis du 21 décembre 1995 permet de reloger 5 familles et d'impulser la création du DAL)
- un revenu décent pour tous par la réduction du temps de travail et la création d'emplois (interventions auprès des ANPE et ASSEDIC depuis 1994, création d'une commission chômeurs/entreprises en janvier 1995, réquisition d'emplois dans la fonction publique, en l'occurrence La Poste, en 1995).
D'octobre 1994 à 1995 une émission de AC! est diffusée sur les ondes de Radio Campus et permet à l'association de se faire connaître localement.
En 1997, les revendications se font plus précises : AC ! demande la suppression de l'allocation dégressive, la création d'allocation spécifique pour les moins de 25 ans inéligibles au RMI, les 32h et le droit de représentation des chômeurs au sein des commissions paritaires de l'ASSEDIC.
En Décembre 1998 s'y ajoutent la prime de Noël, le relèvement des minima sociaux et la révision des règles d'indemnisation chômage (l'UNEDIC rejetterait trop de dossiers).
6. Les grandes manifestations
Les 1er et 2 avril 1996 ont lieu le contre-sommet du G7 à Lille.
En 1997 c'est au tour des marches européennes qui ont pour origine l'appel italien de Florence contre le chômage, la précarité et les exclusions. Le point de ralliement est Amsterdam. La manifestation arrive sur place le 14 juin, deux jours avant l'ouverture du sommet des 15.
De décembre 1997 à janvier 1998, AC ! occupe les ASSEDIC sur tout le territoire français pour protester contre l'UNEDIC : AC! Lille fait le siège de l'ASSEDIC d'Arras du 15 décembre 1997 au 10 janvier 1998. Il y eut deux blessés dont un journaliste.
Suite à cette action, Lionel Jospin et Martine Aubry, à cette époque Ministre du Travail, de l'emploi et de la solidarité, reconnaissent officiellement les associations de chômeurs, leur permettant ainsi de siéger à certaines commissions de l'ANPE, et débloquent pour le Fonds Social d'Urgence un fonds d'un milliard de francs en hiver 1998, augmentent quelques uns des minima sociaux, et AC! A la possibilité de recevoir des subventions de l’État.
Campagne pour le CSU (complément social d'urgence) : l'occupation de la DDASS à la cité administrative de Lille en octobre 1998 (action nationale) et des demandes du CSU sont déposées successivement à la préfecture en novembre 1998, le 21 décembre 1998 et en janvier 1999 ; occupation de la DDTE en 1999.
En 1999 ont lieu deux grandes manifestations : la marche mondiale des femmes et la marche internationale contre le chômage à Cologne.
7. Les scissions
En janvier 1999, des membres d'AC ! Lille, y trouvant le militantisme politique trop présent, créent l'association AC ! Métropole lilloise. Cette association sera renommée AC ! Métropole 59 par la suite. Ils ont choisi, depuis la scission, un local en plein faubourg de Béthune, au plus près de leur public.
Puis, en mai 1999, AC ! Lille quitte AC ! Région (tout comme Arras, Saint-Omer, Sambre-Avesnois et Calais côte d'Opale) mais reste en relation avec AC ! National.
Toujours au mois de mai 1999, une affaire juridique commence, mettant en cause des représentants d'AC ! : ils se sont opposé devant un huissier de justice à l'expulsion d'une personne n'ayant pas payé sa redevance audiovisuelle, puis quelques jours plus tard s'en sont pris à une fourgonnette de serrurier.
L'inauguration des locaux remis à neuf pour le "réveillon du 1er mai" a lieu en 2000.
8. Personnalités
Claire Villier est la présidente nationale de l'association AC ! et également secrétaire nationale de la CFDT-ANPE.
Jacques Desideri a été le président d'AC! Nord-pas-de-Calais (également secrétaire général de la CFDT).
La présidence de AC! Lille sera successivement entre les mains de M. Laurent Hoffman (1994-1996) puis de Mme Chloé Donati.
M. Visieux Jean-Christophe : Porte-parole AC! Lille
Le trésorier est Jean-François Noël.
Jean-Marie Honoret président de l'ADEPA est une figure du mouvement des chômeurs de l'hiver 1997, des mouvements de chômeurs Arras et aussi le responsable régional d'AC ! Il sera condamné le 2 novembre 1999, avec deux autres militants, trois mois de prison avec sursis.
En 1999, M. Serge Havet devient le président d'AC ! Métropole Lilloise.
Mode de classement
Très incomplet, le fonds est principalement constitué de documentation. Les dossiers éclatés ont été reclassés et les pièces identifiées.
Tris et éliminations
Seuls les doublons d'un même dossier ont été éliminés : il est donc possible de retrouver des pièces identiques dans différents dossiers. Après classement, le fonds représente 2 mètres linéaires.
Sources complémentaires
Archives départementales du Nord : voir en série W les versements du Bureau des associations de la préfecture du Nord (direction de la règlementation et des libertés publiques).
Bibliographie
Ouvrages :
- Les Rencontres de l'ACMIL, Palais du Luxembourg, 26 juin 2000, , Paris, ACMIL, 2000, 138 p.
- ANPE, , France, 1992, 24 p.
- Boutault (Jacques),, Paris, PUF, 1999, 127p. (Que sais-je ? n°3459)
- Centre d'études de l'emploi, , Centre d'études de l'emploi, Paris, 1983, 295p.
- CERC-Association, , Paris, CERC-Association, 125p.
- Conseil national de l'information statistique, Formation santé protection sociale ; président, Guy Desplanques. , Paris, NIS, 1998,76p.
- Dethyre (Richard), , Paris, Robert Laffont, 1992, 261p.
- INSEE Nord-Pas-de-Calais, INSEE Nord-Pas-de-Calais, 1996, 31p.
- LECUYER (Philippe), Barret-le-Bas, Ed. du Souffle d'or, Monclar de Quercy, Ed. du Fraysse, 1998, 23p.
- LESSOR, , Université de Rennes 2, Presses universitaires de Rennes, 2001, 356p. (Collection Des sociétés)
Revue :
- Le Journal d'AC ! Lille : L'écho des sans-voix (n'existe pas au dépôt légal).
Documentaire :
- Laissez-moi rêver ! Documentaire de Frédérique POL (52 mn) : une équipe de vidéastes a suivi le collectif AC! Lille pendant deux ans... (1997-1998).
Sites Internet :
- http://ac.lille.free.fr (site lillois) - dernière mise jour décembre 2000
- http://www.ac.eu.org/actu/actu_ac.htm (site national)
Mots matières
protection sociale, mouvement politique et sociétalLieux
Lille (Nord, France)