Notice descriptive

Le fonds se compose de documents concernant l'inventeur et ses différentes recherches, et dont la typologie est très variée : photographies isolées ou réunies en albums, coupures de presse, croquis et dessins techniques, mémoires et brevets, ainsi qu'une pièce commémorative.

Ce fonds avait été acquis par un collectionneur auprès des descendants de Jean-Jacques Heilmann.

Les documents sont entrés au Centre des archives du monde du travail en 2005 suite à leur achat auprès d'un collectionneur.

Fils du photographe du même nom et petit-fils de Josué Heilmann, qui réalisa de nombreuses innovations dans le domaine des métiers à tisser (voir notamment les peigneuses à coton et à laine conservées au musée au Musée des arts et métiers sous les cotes 10064-10065, 05261-05262, 09855), Jean-Jacques Heilmann (1853-1922) est l'inventeur de la « Fusée électrique », locomotive considérée comme l'ancêtre des diesel actuelles. Cette locomotive combine la traction vapeur et une source d'énergie électrique destinée à commander électriquement les roues motrices plutôt que par l'intermédiaire classique des pistons et des bielles, et ainsi, adoucir et accélérer le mouvement en réduisant l'usure du matériel et des voies. L'inventeur fait construire en 1892 la locomotive la Fusée électrique par l'atelier des Forges et chantiers de la Méditerranée et l'essaie sur une voie du champ de tir du Hoc, puis entre le Havre et Graville. Cette invention fait grand bruit dans la presse internationale et lui vaut la nomination au grade de la légion d'honneur en 1894.

En 1897 est inaugurée la 2e locomotive Heilmann, dite « 8001 » de Paris-St-Lazare à Mantes. La Compagnie des chemins de fer de l'Ouest renonçant à l'exploitation de la locomotive, l'inventeur vend son usine en 1898 à la société américaine Westinghouse. Par la suite, il met au point de nombreuses autres inventions dans le domaine des transports telles que les roues indépendantes, le changement de vitesse progressif, le dispositif de commande de roues avant des véhicules automobiles, un poids lourd sans essieu, sans pneumatique, sans caoutchouc avec suspension compound dans l'intérieur des roues, une turbine à explosion (ancêtre des réacteurs) utilisant indifféremment l'essence, le mazout ou l'alcool.

À son arrivée, ce fonds se présentait comme collection de pièces sans organisation particulière, dont aucune pièce n'a été éliminée. Le classement choisi a permis de regrouper en premier lieu les documents concernant Jean-Jacques Heilmann et l'une des sociétés qu'il a créées, puis, chronologiquement, les pièces relatives à ses inventions successives.

L'inventaire initial dressé en 2006 comportait en annexes des listes détaillées des dessins et croquis ainsi que des photographies. À l'occasion de la rétroconversion de l'instrument de recherche en 2020, ces informations ont été reprises dans le corps de l'instrument de recherche, en présentation du contenu des articles concernés. Ont également été repris au même moment et de la même façon le contenu de l'index des titres de journaux (qui concernent pour l'essentiel la cote 31) ainsi qu'un ancien "index général" (dans lequel on retrouvait par exemple la liste des personnes mentionnées dans le livre d'or de la cote 16). Tous ces éléments sont désormais directement associés à leurs cotes respectives (notamment sous la forme de "à noter" dans la présentation du contenu) afin de faciliter la recherche et la lisibilité de l'inventaire.

Voir au Service régional de l'inventaire de Haute-Normandie

• IM76004632. Maquette préparatoire de la locomotive thermo-électrique dite la Fusée électrique (1892) : dossier d'inventaire. 1991
• IA76000148. Usine de construction électrique dite usine Westinghouse Compagnie électromécanique du Havre (1896) : dossier d'inventaire. 1991

Voir au Musée des arts et métiers

• Inv.13607-0000. Locomotive électrique Heilmann " la Fusée " : maquette reproduite à échelle réduite (1/10e) et support. S.d. [1892]

Ecrits contemporains

• « La locomotive Heilmann », dans La nature, revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l'industrie, 1897, p. 399. Article du fonds de la bibliothèque du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), numérisé et accessible à l'adresse : http ://cnum.cnam.fr.
• HOSPITALIER (E.), « Le chemin de fer électrique système Heilmann », dans La nature, revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l'industrie, 1891, p. 410-411. Article du fonds de la bibliothèque du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), numérisé et accessible à l'adresse : http ://cnum.cnam.fr.
• HOSPITALIER (E.), « La locomotive électrique de M. J.-J. Heilmann », dans La nature, revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l'industrie, 1894, p. 162-163, 178-182. Article du fonds de la bibliothèque du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), numérisé et accessible à l'adresse : http ://cnum.cnam.fr.
• HOSPITALIER (E.), « La nouvelle locomotive électrique de M. J.-J. Heilmann » , dans La nature, revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l'industrie, 1898, p. 19-22. Article du fonds de la bibliothèque du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), numérisé et accessible à l'adresse : http ://cnum.cnam.fr.
• NANTOUSY (Max de), « La locomotive électrique », dans L'Illustration, 21 janvier 1893.

Ouvrages généraux et historiques

• CONTASSOT (C.), Historique des fabrications de locomotives aux usines du Creusot, Paris, Académie François Bourdon, 1993. Ouvrage comportant un glossaire des termes techniques et des organes principaux des locomotives.
• PENNANEACH (M.), COMBE (J.-M.), « Les locomotives thermoélectriques de Jean-Jacques Heilmann », dans La technologie au risque de l'histoire, sous la direction de BELOT (R.), COTTE (M.), LAMARD (P.), Paris, Université de technologie de Belfort-Montbéliard, 2000.