Notice descriptive

Ce fonds a pour thèmes l'association et le secours.

Il contient 26 photographies concernant la campagne menée par la Section Française du Secours Rouge International en faveur de la libération de Paul Roussenq et contre les bagnes et les conseils de guerre. Ces photographies ne sont pas les originaux, conservés par Michel Citerne.

Le fonds a été donné au Centre des Archives du monde du travail par Monsieur Michel Citerne en avril 2001.

En 1933, la section française du Secours Rouge International prend en main la défense du bagnard Paul Roussenq et organise une importante mobilisation qui conduit à la libération de Paul Roussenq et à son amnistie qui permet son retour en France.

Paul Roussenq, né en 1885, était issu d'un milieu modeste. Il a fait des études supérieures et a fréquenté des milieux anarchistes. Condamné en 1903 à 8 jours de prison pour vagabondage, puis à plus d'un an de prison ferme pour outrage à la magistrature (il avait lancé » un crouton de pain à la figure de l’avocat général), il est détenu à la prison de Clairvaux dans l'Aube. En 1907, il est incorporé au cinquième bataillon d'Afrique. Pour avoir mis le feu à un vêtement lors d'une détention en cellule, il est traduit devant le conseil de guerre sous l'inculpation de destruction d'effets militaires et tentative d'incendie d'un bâtiment à l'usage de l'armée. Il est condamné à vingt ans de bagne.

La section française du Secours Rouge International est mise tardivement au courant. L'affaire Paul Roussenq n'est jusqu'alors connue que grâce à sa mère et à des amis d'enfance, mais c'est ensuite une action de grande envergure qui est mise en place afin d’obtenir sa libération et son amnistie pour qu'il puisse revenir en France.

La libération de Paul Roussenq est obtenue et l'ancien bagnard arrive en France en 1932. En 1933, la section française du SRI organise une nouvelle campagne destinée à dénoncer les bagnes et les conseils de guerres ; de nombreux meetings sont organisés, dans une trentaine de villes. Paul Roussenq participe naturellement à ces réunions et semble devenir le vivant symbole de la mobilisation contre la bagne. Gabriel Citerne, membre du SRI, père du déposant, prend une part active à cette campagne. Les photographies conservées par Michel Citerne offrent un témoignage original sur une action particulière de la section française du SRI, évoquée par ailleurs dans des articles du Journal La Défense de la même période.