Notice descriptive
Briansiaux, maison de commerce
- Briansiaux, maison de commerce
Auteurs : Établi B. Gille et R. Gourmelon, avec le concours de M.-Th. Labignette, M.-J. Roux et G. d'Amarzit ; revu et développé en 2010 par Françoise Bosman, conservateur général du patrimoine, directrice des Archives nationales du monde du travail ; complété en 2013 par Charles-Antoine Lelong, stagiaire Master 1 " Archivistique et Monde du travail " de Lille 3 sous la direction de Gersende Piernas, chargée d'études documentaires ; complété en 2016 par Gersende Piernas, chargée d'études documentaires, sous la direction de Raphaël Baumard, conservateur du patrimoine. |
Année de publication : ?-2016 |
Cotes extrêmes : 3 AQ 1 à 403 |
Dates extrêmes : 1663 - 1929 |
Description matérielle : 402 unités documentaires. |
Importance matérielle : 145,9 ml |
Conditions de communicabilité : Fonds communicable et reproductible suivant les délais légaux prévus par le Code du patrimoine pour les archives publiques. |
Conditions de réutilisation : La réutilisation des documents extraits du fonds est soumise à l'autorisation préalable du propriétaire-déposant. |
Présentation du contenu
Le fonds Briansiaux documente l'histoire de la maison de commerce du même nom. Il est principalement constitué d'archives comptables, de correspondance et de papiers de la famille. Il nous renseigne également sur les nombreux procès menés ou traités par Charles-François Briansiaux comme liquidateur des ayants droit, ainsi que sur sa vie familiale (habillement, logement, scolarité des enfants, successions familiales).
Ces archives, tant à cause de l'importance de la Maison, que par le soin avec lequel elles ont été constituées, peuvent donner des renseignements précis et détaillés sur la situation des principales places de commerce d'Europe occidentale pendant une trentaine d'années et notamment sur les répercussions économiques du Blocus continental.
Historique de la conservation
D'une richesse exceptionnelle, ce fonds a malheureusement fait l'objet de vols :
- Un vol des années 1960 a fait l'objet d'une rétrocession très tardive en 2006 : les pièces, qui ont pu être restituées par la juridiction concernée, ont été replacées dans le fonds durant l'été 2009.
- Le Service a reçu en novembre 2010 des pièces d'un autre vol important qui a été jugé au Tribunal de grande Instance de Lille en 2009 à la suite d'une enquête menée par la police belge avec le concours scientifique des Archives du Royaume de Belgique à Liège.
- Enfin, 975 documents documents ont été volés dans les années 1990-2000; ceux-ci ont été réintégrés, soit dans leur cote d'origine quand cela était possible, soit à la fin du fonds (7e partie : cote 403). Parmi eux, 3 documents [Un seul a pu être réintégré dans le dossier Iwinns Aebens, Ypres, 1809 (3 AQ 342)] ont été redonnés en mars 2011 par un particulier, qui les avait achetés suite à leur mise en circulation après le vol.
Modalités d'entrées
Le fonds est entré aux Archives nationales (Paris) en 1949 sous le numéro 756, à l'initiative des héritiers de la Maison Briansiaux : le comte et le vicomte de Montbrun demeurant à La Bastide d'Armagnac (Landes). Il est transféré en 1996 au Centre des archives du monde du travail (Roubaix). Un nouveau contrat de dépôt est établi en 2019 entre les ANMT et l'ayant droit de la famille de Montbrun.
Statut juridique
Archives privéesPrésentation du producteur
François-Charles Briansiaux nait à Dunkerque le 28 décembre 1769 : il est le huitième enfant de Philippe-Jacques Briansiaux, de Dunkerque et de Florence-Joséphine Viguereux, fille de François Viguereux, premier échevin de Furnes. Par cette branche des Viguereux, les Briansiaux étaient héritiers Jean Bart, le célèbre corsaire dunkerquois. Il épouse le 23 août 1791 à Dunkerque Isabelle-Gertrude Loriole.
Obligé de quitter Dunkerque pour faire sa vie, car il est le dernier de la fratrie, la maison qu'il fonde en 1792 à Lille devient la plus riche de la ville. Cette dernière s'avère, au moment des guerres de la Révolution et de l'Empire, mieux protégée que les ports du littoral, en particulier Dunkerque assiégé par les coalisés contre-révolutionnaires et les pays ligués contre l'Empire. Il développe l'armement de navires, dont des corsaires, comme l'avait fait les membres de sa famille avant lui, et s'engage dans le commerce colonial, en particulier vers Saint-Domingue. Son négoce touche des marchandises très diverses : produits coloniaux (café, sucre, tabac, épices), vins, eaux de vie, grains, huiles, miel, savon, toiles. " Le seul article sur lequel ses spéculations ne s'étendaient pas, est celui des étoffes du pays " [AN, F12, 936 B, n° 97 : rapport du Préfet du Nord, 14 novembre 1810]. Il est également impliqué dans la traite des Noirs.
Le trafic de la maison Briansiaux se faisait principalement dans le Nord de la France et les Pays-Bas, tout particulièrement entre Dunkerque et Anvers où elle s'approvisionnait, Lille et Paris d'où elle desservait toutes les villes du Nord et les principaux centres commerciaux du reste de la France. Hors de la France et des Pays-Bas, la maison Briansiaux touchait encore les grandes villes de la vallée du Rhin et quelques ports d'Espagne directement, mais l'essentiel de ses affaires se faisait en France.
ll s'enrichit également avec la fourniture aux armées (huiles, vins, céréales, épices, tabac, café, sucre, miel, savon, toiles). Talentueux, il sait faire porter les risques des échanges à ses partenaires. À ce commerce s'ajoutaient la direction de la Compagnie d'assurance maritime de Lille, des opérations de courtage maritime et de banque. Enfin, il exploite à Saint-Augustin le domaine agricole de l'ancienne abbaye des prémontrés à Thérouanne (Pas-de-Calais), dont il a eu à régler la liquidation, l'achetant ensuite pour son propre compte.
Après le décès de sa première épouse, il se remarie en 1809 avec Thérèse Vanderborght, fille d'un riche négociant de Bruxelles. Il s'occupe très filialement des deux enfants que sa première épouse avait d'un mariage avec le négociant Loriole. Lui-même a deux filles de son second mariage mais aucun enfant mâle. Il meurt à Lille le 22 janvier 1825 au numéro 18 de la rue de Roubaix. La branche Loriole hérite alors de ses biens.
Mode de classement
En 2010, le fonds a été entièrement contrôlé pour la première fois, suite à la série de vols constatés. Les articles ont été dépoussiérés et reconditionnés. Certaines descriptions archivistiques ont été détaillées, tout en respectant la cotation initiale en 3 AQ largement diffusée par les travaux des historiens.
Existence et lieu de conservation des copies
Une partie du fonds a été microfilmée (2005 6 M).
Bibliographie
Dans le cas où l'ouvrage se trouve dans la Bibliothèque des ANMT, la cote est indiquée en gras à la fin de la notice .
- BENKEMOUN Jacques. Études sur le commerce de l'Europe du Nord. La Maison Briansiaux de Lille, 1802-1806 . Mémoire de maîtrise, Paris IV et librairie Hachette, 135 pages. 1971.
- COURTOIS Fils Alphonse. Histoire de la Banque de France et des principales institutions françaises de crédit depuis 1716 . Paris, Guillaumin et Cie. 1875. H 5333.
- DE OLIVEIRA Matthieu. Entre la paix et le profit, les hésitations d'un négociant en denrées coloniales (1803-1806) . Extrait de Études et documents IX , pages 541 à 550, Paris, Comité pour l'histoire économique et financière, 9 pages. 1998. 1998 007 785 (Littérature grise).
- DE OLIVEIRA Matthieu. Argent privé et argent public sur les routes du Nord. Réseaux et flux financiers en Europe du Nord-Ouest, de la Révolution à l'Empire. Tome 1, tome 2, tome 3 annexes et tome 4 notices biographiques . Lille, université Lille III. 1999. 1998 007 750, 1998 007 751, 1998 007 352 et 1998 007 753 (Littérature grise).
- DE OLIVEIRA Matthieu. Lille, place financière intermédiaire sous la Révolution et l'Empire , pages 155 à 181. Sur le portail payant CAIRN. 2010.
- DE OLIVEIRA Matthieu. Les routes de l'argent. Réseaux et flux financiers de Paris à Hambourg (1789-1915) . Paris, Comité pour l'Histoire économique et financière de la France, 2010.
- DE ROOVER Raymond. Affaires et gens d'affaires, tome IV : l'évolution de la lettre de change, XIVe-XVIIIe siècles . Paris, Librairie Armand Colin, 240 pages. 1953. H 6957.
- GEORGES Nicolas. La Maison Briansiaux, 1796-1803. Aux origines d'une réussite commerciale . Position de thèses soutenues de l'École nationale des Chartes, Paris. 1991.
- HAMON (Augustin). Les Maîtres de la France , 3 volumes, Paris, Éditions sociales internationales, 1936-1938.
- HIRSCH Jean-Pierre. Les deux rêves du commerce et de l'industrie. Entreprise et institution dans la région lilloise, 1780-1860 . Paris, Éditions de l'École des Hautes études en sciences sociales, pages 263 à 278. 1991. H 0691.
- LA CHENAYE-AUBERT (François-Alexandre de). Dictionnaire de la noblesse contenant les généalogies, l'histoire et la chronologie des familles nobles de France, Paris, La Veuve Duchesne, pages 152 à 154. 1786.
- LAMBERT-DANSETTE (Jean). Quelques familles du patronat textile de Lille-Armentières (1789-1914) , thèse de doctorat de Lille, E. Raoust, 1954.
- LATTY Pierre. Une Maison de commerce au début du XIXe siècle : François-Charles Briansiaux, négociant à Lille (1792-1825) , publié à compte d'auteur, Cujas. 1957.
- LEPEE Hervé. Histoires et familles du Nord, tome 2 : de la Terreur à la Monarchie de Juillet , Lille, Éditions Publi-Nord, 339 pages. 2008. H 6569.
- MALO Henri. Le chevalier Jean-Louis Briansiaux de Milleville, armateur en course à Dunkerque , dans La Revue du Nord, pages 89 à 112. 1911.
- MEMET-SCRIVE (Anne). La légende des Scrive, le roman d'une grande famille lilloise , Lille, Ravet-Anceau, 2010.
- PLOUVIER Eric-Louis. Chroniques flamandes, XVIe-XXIe siècles . Ouvrage non publié réservé à l'usage familial publié à l'occasion de la réunion des enfants, petits-enfants et arrières-petits-enfants d'Henri et Mizette Plouvier-Leman qui s'est tenue le dimanche 27 mai 2007 et retraçant l'histoire des familles alliées Lepoutre, Trentesaux, Plouvier, Ovigneur, Briansiaux et Viguereux. 2007. Non paginé brochure reliée. Reproductions couleur d'archives.
- ROCHEFORT Henri (Victor Henri, marquis de Rochefort-Lucay, dit) . Les aventures de ma vie . Tome 1, pages 102 à 109. Le journaliste-pamphlétaire s'opposa à l'Empire ; il fut déporté durant la Commune de Paris et s'évada. Il décrit en quelques pages ironiques comment il devint quelques jours le répétiteur de latin des enfants d'Adeline Briansiaux de Milleville, comtesse de Montbrun, femme d'Anatole de Montbrun, petit-fils du général de cavalerie de Montbrun tué à la bataille de la Moskova.
- SCRIVE Jules-Emile. Carnets d'un patron lillois, 1879-1891 . Texte édité par Claudine Wallart et Didier Terrier, Archives départementales du Nord et Presses universitaires du Septentrion, 455 pages. 2009. H 6905.
- TRENARD Louis. Histoire de Lille du XIXe au seuil du XXIe siècle . Paris, Librairie académique Perrin. 1999. H 3330.
- TRENARD Louis. Histoire de Lille, tome 3 : l'ère des révolutions (1715-1851) . Toulouse, Éditions Privat. 1991. H 0006.
Mots matières
compagnie d'assurance, commerce, établissement de crédit, transport maritimeLieux
Lille (Nord, France)