Notice descriptive

Société des forges et ateliers du Creusot (SFAC)

  • Société des forges et ateliers du Creusot (SFAC)
  • Présentation du contenu

    Procès-verbaux des assemblées générales et des séances du conseil d'administration, rapports.

  • Historique de la conservation

    Les archives de la Société des forges et ateliers du Creusot ont été déposées en 1982 aux Archives nationales. Elles ont finalement été données aux Archives nationales en 1985 par le syndic liquidateur de Creusot-Loire.

  • Modalités d'entrées

    Le fonds est transféré au Centre des archives du monde du travail en 1997. 

  • Statut juridique
    Archives privées
  • Présentation du producteur

    La Société des forges et ateliers du Creusot (SFAC) est créée en 1949 grâce aux apports de la société Schneider et Cie et de la Société nouvelle des usines de la Chaléassière qui souscrivent 698 300 actions de 10 000 F sur les 700 000 du capital d'origine, s'élevant à 7 milliards de francs. Les actifs industriels apportés par Schneider et Cie sont constitués par les usines du Creusot, les chantiers de construction de Châlon-sur-Saône et les ateliers de filage et d'étirage de produits cuivreux de Bordeaux (sis à Lormont, Gironde) ; ceux de la Société nouvelle de la Chaléassière par l'usine de Saint-Etienne et celle d'Anzin, déjà donnés à bail à Schneider et Cie depuis 1941.

    La nouvelle société (qui a pour président Charles Schneider jusqu'à son décès en 1960) développe les activités de Schneider et Cie dans les domaines de la sidérurgie, de la métallurgie lourde et de la grosse mécanique ; elle y ajoute la fabrication de matériel pour les centrales nucléaires. Dès sa création, pour répondre à l'accroissement de la demande de l'après-guerre, elle doit soutenir un important effort de modernisation de l'appareil de production et recourir à plusieurs emprunts bancaires (notamment auprès du Crédit national, dans le cadre du plan Marshall). La sidérurgie française connait alors un rythme de croissance rapide qui doit se prolonger jusqu'à la crise mondiale de 1970.

    La SFAC reçoit, à compter du 1er janvier 1952, les apports de la Société hydromécanique et ceux de la Société immobilière régionale, constitués principalement, pour la première, par une usine de mécanique à Toulouse (grosses et moyennes turbines hydrauliques) et pour la seconde par des docks au Creusot.

    L'ouverture du marché commun en 1953 doit provoquer une compétition chaque jour plus dure. Afin d'y faire face, la SFAC s'efforçe de développer ses exportations par des représentations ou des prises de participation à l'étranger. Avec Schneider et Cie et d'autres sociétés de ce groupe, elle crée, en 1956, l'ENSA, société ayant pour objet la constitution et la gestion d'associations pour la négociation et la réalisation de marchés concernant des ensembles industriels complexes.

    En 1957, la société Batignolles-Châtillon, devenue société holding à la suite des apports, en 1956, de ses activités à deux filiales de la SFAC (Batignolles-Châtillon-Mécanique générale et H. Ernault-Somua), est absorbée par cette dernière avec effet rétroactif au 1er juillet précédent. Cette fusion devait permettre une harmonisation des fabrications et de l'action commerciale de la SFAC et de ses nouvelles filiales.

    Les années qui suivent sont marquées par des prises de participations importantes, parmi lesquelles on peut citer en 1959, en commun avec plusieurs sociétés du groupe Schneider (les Forges et ateliers de construction électrique de Jeumont, le Matériel électrique SW, la Compagnie industrielle de travaux, la Société de modernisation industrielle, Merlin-Gérin et la Société parisienne pour l'industrie électrique), la création de Framatome (Société franco-américaine de construction atomique) ; également celle de Brevatome en collaboration avec EdF et le CEA, pour la gestion des brevets d'application nucléaire. L'activité de la SFAC dans le secteur de l'industrie atomique est appelée à se développer, ainsi que l'atteste sa contribution à la construction de plusieurs centrales pour EdF (Chooz dans les Ardennes, Saint-Laurent-des-Eaux, Marcoule ... ) et pour le CEA.

    En 1960, un accord avec la Société des forges et aciéries du Saut-du-Tarn amene une prise de participation au capital de cette société et la cession de deux chutes sur le Tarn, en amont de Saint-Juéry. La SFAC poursuivit, d'autre part, sa politique de rationalisation des productions, des études et des activités commerciales. Elle contribue à la création de diverses sociétés : la CERCA (Compagnie d'études et de réalisation de combustibles atomiques), Creusométal (société chargée de la vente des aciers en France), la Société des ateliers Durafour (ayant pour objet la fabrication de chaudronnerie légère à Alger et à Bône), la SOMUA (Société des machines-outils à laquelle la SAVIEM fit apport d'une partie de ses activités - à ne pas confondre avec la Société d'outillage mécanique et d'usinage d'artillerie, qui a donné naissance à cette même SAVIEM en 1955) et enfin la SERMIAT (Société d'études et de réalisation de matériel et d'installations aéroterrestres). Mais elle céde ses installations de Bordeaux à la Société métallurgique de Lormont.

    Le même souci de concentration des moyens d'études et de commercialisation amene la création, en 1961, à la suite d'un accord avec la Société Rateau, de la Société des turbines à vapeur Rateau-Schneider qui conclut des marchés importants avec EdF et Framatome. De même sont constituées, avec les Etablissements Delattre et Frouard, la société Schneider-Delattre-Levivier spécialisée pour l'exportation du matériel sidérurgique (et dénommée Sidexport), et la SEES (Société d'études et d'entreprises sidérurgiques).

    L'arrêt de l'expansion sidérurgique dans le monde et le déclin de l'industrie mécanique imposent plus que jamais cet effort de concentration. Une moindre demande des marchés extérieurs provoque, en effet, la baisse des prix à l'exportation, alors que la ferraille, matière première essentielle, a subi des hausses importantes au cours des précédentes années. A compter du 1er janvier 1963, la SFAC absorbe sa filiale la société Batignolles-Châtillon (Mécanique générale) qui lui apporte ses usines de Nantes et de Tarbes.

    Pour répondre aux exigences du progrès techniques, de nouvelles sociétés d'études et de ventes sont mises sur pied : Latil-Batignolle, créée par la SFAC et la SAVIEM pour assurer la commercialisation des tracteurs forestiers Latil et des chariots Armax, construits à l'usine de Nantes, et la SENTA (Société d'études nucléaires et de techniques avancées) constituée à 90 % par la SFAC afin de reprendre les activités de l'ancienne Division des études spécialisées dans le domaine nucléaire ; cette même année (1963), la filiale MTE (Matériel de traction électrique) est chargée d'assurer les études de conception et de commercialisation de tous les matériels de traction ferroviaire construits par Jeumont-Schneider et par la SFAC.

    L'aggravation de la conjoncture incite cette dernière, en 1964 et 1965, à céder la participation qu'elle détenait dans la société H. Ernault-Somua et à lui transférer la fabrication des machines-outils de l'usine de Toulouse. Elle renonçe, également, à sa participation dans la CERCA (Compagnie pour l'étude et la réalisation de combustibles atomiques) et fait apport d'une part, de son usine d'Anzin (principalement fabrications de matériel de levage) à la Société industrielle Delattre-Levivier, et d'autre part de l'usine de produits réfractaires de Perreuil (Saône-et-Loire) aux Etablissements Prost ; la plus grande partie du domaine civil du Creusot et de Chalon-sur-Saône est, par ailleurs, cédée à la Société immobilière du Creusot.

    Un accord avec les Etablissements Bouchayer et Viallet de Grenoble a pour résultat le transfert de la fabrication des vannes hydrauliques aux chantiers de Chalon tandis que l'étude et la commercialisation des matériels hydrauliques est confiées à une société commune, BVS. Un autre accord avec les Forges de Châtillon, Commentry et Neuves-Maisons met fin aux activités de cette société à Montluçon (usine Saint-Jacques) qui sont reprises par la SFAC. Enfin, l'achat du fonds de commerce des sociétés Blondel-Millespaugh-Batignolles et Sofipag doit étendre les productions de la société aux machines à papier, à caisseries et à carton ondulé.

    La concentration et le développement des participations du groupe se poursuivit en 1966. Deux sociétés technico-commerciales, la Société d'étude et de vente de matériels pour la fabrication et le façonnage du carton ondulé Martin, et Neyrpic-BMB furent fondées, la première avec la Société Marius Martin et la seconde avec Neyrpic, pour la commercialisation de machines à papier. La SOCIA (Société pour l'industrie atomique), ayant pour actionnaires les sociétés du groupe Schneider groupées dans la Société d'études et d'entreprises nucléaires (SEEN) et dans Indatom, regroupe les activités du secteur d'entreprise générale de centrales nucléaires.

    Dès la fin de 1965, des négociations sont engagées avec la Compagnie des aciéries et forges de la Loire (CAFL) en vue de la rationalisation d'activités similaires ; elles aboutissent en 1967 à des accords d'association pour des produits définis, conclus dans le cadre du plan professionnel de la sidérurgie française inclus dans le 5e plan et adopté par la convention entre l'Etat et la profession du 29 juillet 1966. L'absorption à compter du 1er septembre 1967, de la Société métallurgique d'Imphy (déjà sous contrôle de Schneider et Cie depuis 1955) permet à la SFAC, spécialisée elle-même dans la production et la mise en œuvre des aciers fins, d'étendre la gamme de ses produits métallurgiques. Elle reçoit ainsi les usines d'Imphy (Nièvre), de Pamiers (Ariège) et d'Ivry (anciens Établissements Lemoine - l'usine fermera en 1969 après transfert des activités). Au nombre de ses filiales figurent désormais les sociétés minières de Batère (Pyrénées-Orientales) et de Joudreville (Meurthe-et-Moselle), les Fonderies d'aciers spéciaux et réfractaires (FASER), les Aciéries et usines métallurgiques de Decazeville (AUMD), les Ateliers d'appareils de mesure des laboratoires Ademel, et la société Mécanique de Montargis. Il en résulte une augmentation dans le montant du chiffre d'affaires, de la part des produits métallurgiques par rapport à ceux de la mécanique, les premiers représentant dès lors 1/3 de ce chiffre.

    Les événements de mai-juin 1968 (et notamment les grèves) perturbent la reprise d'activité résultant de cette absorption et la SFAC subit le contrecoup de la crise économique.

    Depuis plusieurs années déjà, la sidérurgie et la mécanique lourde sont en crise, le contrôle des prix par l'Etat ne permettant pas de dégager de marges suffisantes pour l'auto-financement indispensable aux investissements et rendant nécessaire l'aide financière des pouvoirs publics. La SFAC, qui souffre constamment d'un manque de liquidités a dû recourir à des emprunts. En 1968 et 1969, des prêts lui sont accordés par le GIS (Groupement de l'industrie sidérurgique) et par le FDES (Fonds de développement économique et social) sur convention particulière avec l'Etat, conclue dans le cadre du plan professionnel de la sidérurgie.

    Le développement de la compétition et la concurrence sans cesse accrue de groupes puissants doit susciter toutefois la création d'une entreprise de taille européenne. Encouragé par les pouvoirs publics, un accord intervint le 9 juin 1970 entre les deux holdings de la SFAC et de la Compagnie des aciéries et forges de la Loire (CAFL), Schneider SA pour la première et Marine-Firminy pour la seconde, posant les principes d'une fusion complète des deux sociétés et de l'égalité des deux holdings dans le contrôle de la nouvelle société qui devait en résulter. En avril 1970, une société-cadre au capital de 100 000 F est créée sous la dénomination de Creusot-Loire, pour recevoir l'actif et le passif des deux entreprises. La fusion de la SFAC avec Creusot-Loire a lieu par acte sous seing privé du 18 juin 1970, avec effet rétroactif au 1er janvier de la même année. La nouvelle société absorbe également la CAFL, la Compagnie financière Delattre-Levivier, et la Société Adamel ; Schneider SA lui fait par ailleurs un apport d'actions de la SESTIG et de la Société immobilière Morvan-Bourgogne (SIMoB).

    Jusqu'à la fusion de 1970, la SFAC « doyenne de l'industrie mécanique lourde en France » apparaît comme le chef de file et l'animateur de tout un groupe qui, pour faire face à une concurrence très dure sur le marché mondial, a réalisé d'importants efforts de concentration et de modernisation. Le chercheur trouvera dans le compte rendu présenté à l'assemblée générale des actionnaires du 8 juillet 1969 (cote 167 AQ 3) une liste complète des sociétés où sa participation s'éleve au moins à 50 % du capital.

  • Mode de classement

    Inventaire complété en 2021 par Morgane Odic, contractuelle, sous la direction de Gersende Piernas, chargée d'études documentaires.

  • Existence et lieu de conservation des copies

    Un microfilmage de ces registres a été réalisé en 1982 par les Archives nationales (Paris) (disponible aux ANMT sous la cote 1997 67 M).

  • Sources complémentaires

    Voir aux Archives nationales du monde du travail (Roubaix)

    200 AQ, 209 AQ, 2007 53, Creusot-Loire et filiales.

    168 AQ, Société Batignolles-Châtillon.

    124 AQ, Jacob Holtzer et Cie (puis Compagnie des ateliers et forges de Loire (CAFL)).

    172 AQ, Société anonyme des établissements Lemoine.

    174 AQ, Compagnie financière Delattre-Levivier.

    65 AQ, documentation imprimée sur les entreprises :

    • 65 AQ K210/1 :  statuts (1949 et 1960), rapports aux Assemblées générales (1951-1969), Note d’information... à l'occasion de l’admission à la cote officielle des 146 828 actions nouvelles de F 100 nominal créées en rémunération de l'apport effectué à titre de fusion par la Société métallurgique d'Imphy (février 1969) ;
    • 65 AQ K210/2 : brochures publicitaires Société des forges et ateliers du Creusot, Usines Schneider, qui donnent une description sommaire, année par année, des fabrications (avec photos), de 1948 à 1949 et de 1952 à 1968. Le même article contient des brochures techniques (1961-1963 et 1965) ainsi que la revue SFAC-Informations destinée au personnel (1969-1970, avec lacunes pour septembre et novembre 1969) et une notice de 33 pages sur Charles Schneider (1898-1960) publiée à l'occasion de son décès.

    Voir aux Archives nationales (Pierrefitte-sur-Seine) :

    F12/11069. Prêt demandé au Crédit national. 1961.

    F12/11602. Demande de dégrèvement fiscal.1952-1961.

    189-190 AQ. Fonds Wendel.

  • Bibliographie

    Voir J. Baumier, La fin des maîtres de forges, Paris, 1981

    À la page 88, il aborde notamment les difficultés de la branche siderrurgiques à partir de 1964, qui ont rendu nécessaire l'aide financière de l'État.

  • Mots matières
    métallurgie
  • Lieux
    Creusot, Le (Saône-et-Loire, France)

Pour aller plus loin

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