Notice descriptive

Compagnie des mines de Béthune, entrée 2013 24 : suivi du personnel (fiches, dossiers et registres).

  • Compagnie des mines de Béthune, entrée 2013 24 : suivi du personnel (fiches, dossiers et registres).
  • Présentation du contenu

    Ce fonds est constitué des fichiers, registres et dossiers du personnel des employés et ouvriers de la société des Mines de Béthune nés avant 1900. Un dossier individuel peut se composer de tout ou partie des documents suivants : fiche situation, fiche annexe qui complète la fiche situation, fiche de renseignements, fiche d'employé, fiche de salaire, fiche maladie, fiche de la Caisse autonome des retraites, attestations diverses, rapport, correspondance et d'un ou plusieurs livrets d'ouvrier.

  • Historique de la conservation

    Avant d’être conservées aux ANMT, le parcours des archives des Mines de Béthune décrites dans le présent instrument de recherche est le suivant : elles ont été versées aux Archives départementales du Pas-de-Calais par les Houillères du bassin Nord-Pas-de-Calais (conventions signées le 21 avril 1967 et le 1er décembre 1976), puis transférées à l’Agence nationale pour la garantie des droits des mineurs (site de Noyelles-sous-Lens (62)) en 1994, avant d'être rétrocédées par cette agence aux ANMT en 2013.

  • Statut juridique
    Archives privées
  • Présentation du producteur

    Depuis 1847, de nombreux sondages effectués dans le Pas-de-Calais avaient prouvé que le bassin houiller de Valenciennes se prolongeait vers l’Ouest. De nombreux travaux de prospection sont entrepris. C’est ainsi que le 1er octobre 1850 est constituée une société ayant pour but la recherche de la houille dans le département du Pas-de-Calais. Cette société fondée par MM. Boitelle, Quentin, Petit, Courtin, Courtrai et Copin prend le nom de "Compagnie de Béthune".

    Elle établit ses recherches à l’Ouest de Béthune, là où des sondages n’avaient pas encore été réalisés par d’autres compagnies. Le premier sondage effectué par les Mines de Béthune est situé à Annezin dans un terrain loué par MM. Boitelle et Courtin. Le 26 avril 1851, la première veine de houille est repérée. Puis d’autres sondages à Fouquières, Haillicourt et Bruay repèrent le charbon à des profondeurs variant entre 130 et 182 mètres. Devant ces résultats favorables, la société de recherche se transforme en Société d’exploitation, le 25 septembre 1851. M. Dusouich, ingénieur des mines à Arras, conseille aux administrateurs des Mines de Béthune d’abandonner les travaux commencés dans la région de Bruay et Béthune et de s’établir plus à l’Est dans l’intervalle considérable compris entre Lens et Noeux.

    Le premier chantier des Mines de Béthune se fixe sur le territoire du hameau de Bully, alors peuplé de 400 habitants. Mais la pauvreté forestière de la contrée est telle qu’il faut faire venir de Cambrai le bois et les ouvriers nécessaires à la construction du sondage. En dépit de toutes les difficultés, le 17 février 1852, le sondage rencontre la houille à 146 mètres de profondeur, et le 26 mars, le fonçage de la fosse 1 est entrepris. La consécration officielle vint le 15 janvier 1853 sous forme d’un décret attribuant aux Mines de Béthune la concession de Bully-Grenay, située entre les concessions de Noeux et Lens. La superficie primitive de 5 176 ha est portée à 6 352 par un nouvel décret de concession en 1877, consécutif à un sondage effectué dans la région d’Aix-Noulette. En 1945, la concession a la forme d’un quadrilatère de 6 kilomètres suivant la direction des couches et de 12 kilomètres perpendiculairement à cette direction. Elle s’étendait sur le territoire de 15 communes : Bully, Grenay, Loos, Vermelle, Mazingarbe, Noyelles, Sains-en-Gohelle, Auchy-les-Mines, Haisnes, Annequin, Cuinchy, Beuvry, Sailly, Lievin, Aix-Noulette.

    Au début de leur existence, les Mines de Béthune éprouvent de grandes difficultés pour l’écoulement de leurs produits. Après la tentative malheureuse de 1856 pour constituer une "Société des cokes" qui aurait fabriqué du coke à Violaines, près du canal, les Mines de Béthune se décident à relier leurs fosses par voie ferrée, d’une part aux voies navigables, d’autre part aux chemins de fer projetés. Cette décision apparaît nécessaire, car jusque-là les transports de charbon se faisaient par voitures hippomobiles qui, par relais, le transportaient jusqu'à Arras pourvu de voies ferrées et navigables. En décembre 1859, un décret loi concéda un embranchement de Bully à Violaines, et par décrets du 29 août 1863 et du 8 mars 1865 les mines de Béthune obtiennent l’autorisation de prolonger leur réseau ferré jusqu’à Béthune et Lille. Une société anonyme dite "Compagnie du Chemin de fer de Lille à Béthune et à Bully-Grenay" se forma le 11 mai 1865 et exploite le réseau.

    Les charbons exploités présentent des teneurs de plus en plus élevées en matières volatiles à mesure que l’on se dirige depuis le Nord vers le Sud de la concession. Toutes les qualités de charbon sont donc représentées dans la production, depuis les maigres à 9,5% de matières volatiles jusqu’aux flambants à 34-38%. La production de charbon des Mines de Béthune a été marquée par une progression continue depuis 1852, interrompue seulement lors de la guerre de 1914-1918 et lors de la crise économique de 1932.

    Pendant la Première Guerre mondiale, la concession est en partie envahie dès octobre 1914 et les installations se trouvent constamment sous le feu de l’artillerie allemande, causant ainsi des dégâts multiples : les puits 8 et 8bis sont systématiquement et absolument détruits, les installations sont détruites aux n°4, 4 bis, 5 et 7, tous les autres puits avaient souffrent des tirs d’artillerie. Pendant la guerre, la production baisse de manière significative jusqu’à 332 000 tonnes en 1915-1916 (contre 2 423 000 tonnes en 1913). L’extraction moyenne journalière qui est de 8 000 tonnes en 1913 tombe à 1 300 en décembre 1914, puis 1 000 en 1916. Ce n’est qu’en 1924 que les 11 sièges d’extraction peuvent à nouveau fonctionner pleinement.

    Après le traité de paix, les Mines de Béthune cherchent à moderniser leurs installations. Les machines d’extraction, alors actionnées par des machines à vapeur sont peu à peu remplacées par des machines électriques. Au fond, les moyens d’abatage et de roulage sont développés.

    Les usines créées à Mazingarbe en 1895 se sont sans cesse développées pour atteindre un ensemble industriel très important aux fabrications très variées. Une partie d’entre elles est consacrée au traitement du charbon brut à savoir le criblage et le lavage. L’installation permet en 1945 de laver 400 tonnes de charbon brut à l’heure. Une autre partie de ces usines est consacrée à la cokerie. Quatre batteries de fours récupèrent le charbon destiné à devenir coke après son lavage. La production de coke est de 100 000 tonnes de 1899 à 1906, puis elle passe à 0,2 million de tonnes en 1912 pour atteindre en 1913 392 700 tonnes. La guerre de 1914-1918 diminue beaucoup la production qui s’arrête complètement en 1917. À la fin du conflit, la progression reprend sauf une dépression due à la crise économique qui débute en 1932. Le maximum de la production est atteint au cours de l’année 1928 avec 565 195 tonnes. Les ateliers de synthèse complètent ces installations, avec par exemple la fabrication d’ammoniac, de nitrate de soude, de méthanol, de formol ou d’éther.

    L’ensemble des services de la concession (jour, fond, usines annexes), nécessitent pour son fonctionnement une importante consommation de courant électrique. Ce courant est fourni par deux centrales thermiques : l’une construite à Bully en 1905, l’autre construite à Mazingarbe en 1931. Le courant électrique produit est utilisé par les Mines de Béthune pour leurs besoins propres. Le surplus est livré à la Société électrique du Nord Ouest qui recueille sur son réseau les excédents d’énergies de diverses compagnies minières.

    Tous les établissements établis sur la concession en 1945 sont desservis par un réseau de voie ferrée d’un développement total de 159 kilomètres. La concession est traversée du Nord au Sud par une ligne principale rattachée au réseau du nord à Bully-Grenay et Violaines. Le matériel roulant comprend à cette date 1300 wagons et 27 locomotives. De plus, la concession était pourvue à Violaines d’un bassin destiné au chargement des bateaux, bassin communiquant avec le canal d’Aire à La Bassée.

    L’évolution sans cesse croissante du personnel nécessite la construction de cités ouvrières. Bully au tout début de l’exploitation n’est qu’un hameau de 400 habitants. En 1875, 2 161 personnes sont salariées et le nombre de maisons est de 867. En 1945, le nombre total des personnes employées et salariées par les Mines de Béthune s’élève à 12 640, pour 7 790 logements. Ces cités comportent des écoles, des églises et des lieux pour pratiquer le sport comme des stades. De nombreuses œuvres sociales s’organisent pour faciliter la vie des personnes les plus en difficulté. De même, la compagnie dispose d’une organisation médicale et d’hygiène avec un dispensaire, une clinique, des centres pour les nourrissons et du personnel médical pour encadrer toutes ses infrastructures. En 1946, la compagnie est nationalisée et prend le nom de Groupe de Béthune. Ce dernier regroupe désormais les anciennes compagnies de Noeux, Vendin-les-Béthune, Gouy-Servin-Fresnicourt et Béthune. La fusion avec le groupe de Lens en 1967 marque la fin de cette compagnie qui a fait vivre et développer toute une région pendant près de 120 ans.

  • Mode de classement

    Le transfert du fonds depuis l'ANGDM a été préparé en amont par deux archivistes contractuels, recruté par l’ANGDM, Benoît Lagarde et Emilie Cirez, sous la direction de Madame Françoise Bosman, conservateur général et directrice des ANMT et de Gersende Piernas, chargée d’études documentaires. Le répertoire numérique a été retravaillé lors de l'entrée du fonds aux ANMT par Peggy Verfaillie. Enfin, il a été revu et complété en 2019-2020 par Raphaël Baumard, conservateur du patrimoine, à l'occasion de la mise en ligne des dossiers individuels sur le site internet des ANMT.

  • Tris et éliminations

    Aucune élimination n'a été pratiquée au sein du fonds depuis son entrée aux ANMT.

  • Sources complémentaires

    - Sources sur la Compagnies des mines de Béthune.

    Archives nationales du monde du travail (ANMT) : voir les entrées 1994 26 et 2010 28 ainsi que la recherche thématique en ligne "industrie extractive".

    Centre historique minier de Lewarde (Nord) : fonds 17 W et 18 W, se renseigner auprès du centre des ressources documentaires.

    - Dossiers individuels de mineurs.

    À l'exception des dossiers des mineurs nés avant 1900 des compagnies d'Aniche et de l’Escarpelle (entrée 1994 8), Carvin-Meurchin (entrée 2008 30), Béthune (entrée 2013 24) et Lens (entrée 2006 1), conservés par les Archives nationales du monde du travail (Roubaix) et intégrablement consultables en ligne (voir le formulaire de recherche dédié), le reste des dossiers des mineurs du Nord-Pas-de-Calais est conservé au sein de l'Agence nationale pour la garantie des droits des mineurs (ANGDM), 23 Avenue de la Fosse, 62221 Noyelles sous Lens (Tél : 03.21.79.48.48).

  • Bibliographie

    (entre crochets, la cote de l'ouvrage disponible aux ANMT)

    • DUBOIS (Guy), MINOT (Jean-Marie), Histoire des mines du Nord et du Pas-de-Calais, Tournai (Belgique), Dubois et Minot, 1991. [H 318]
    • DUMONT (Gérard), Les 3 âges de la mine : un parcours historique dans le bassin houiller du Nord-Pas-de-Calais, du XVIIIe siècle à nos jours, Lewarde, Centre Historique Minier. [H 3804]
    • FOURNIER (Jacques), NEUVILLE (Roger), Les cent glorieuses de Mazingarbe : un siècle d'innovations, du charbon à l'eau lourde, Vimy, pas d’éditeur, 1997. [1998 007 798]
    • Houillères du bassin du Nord et du Pas-de-Calais, 250 ans d'histoire, Douai, Houillères du bassin du Nord-Pas-de-Calais, 1977. [H 4196]
    • GARIN (Henri), Les mines, collection « Que sais-je ? » n° 465, Paris, PUF, 1969. [H 2702]
    • GILLET (Marcel), Les charbonnages du Nord de la France au XIXe siècle, Paris, Mouton, 1973. [H 35]
    • KOURCHID (Olivier), KUHNMUNCH (Annie), Les mines et les cités minières du Nord et du Pas-de-Calais, photographies aériennes de 1920 à nos jours, Lille, Presses Universitaires, 1990. [H 12]
    • Guide des Houillères du Nord et du Pas-de-Calais, Lille, "Le Nord Charbonnier" et "Le Nord Industriel", 1936. [H 796]
    • Le charbon une histoire d'hommes, "Historia", hors série n° 9610 H, octobre 1996. [H 5017]
    • Les années Charbonnages de France 1946-2007, "Cdfmag, le journal d'entreprise de Charbonnages de France", n° 189, décembre 2007. [H 7682]
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