Notice descriptive

Cette entrée se compose essentiellement de documents iconographiques et comprend notamment l'important fonds photographique que l'entreprise s'est constitué au cours du XXe siècle (albums, négatifs sur plaques de verre et négatifs souples, tirages). Propriété du groupe Fives-Lille, cet ensemble documentaire d'une richesse exceptionnelle concerne la Compagnie de Fives-Lille, S.F.C.M. Anciens établissements Cail ainsi que les différentes filiales de la société, comme FCB ou Fives-Penhoët. L'entrée comprend également les répertoires qui peuvent aider à l'identification des clichés non légendés, un certain nombre de documents papier (dossiers d'affaires, documentation technique et historique) ainsi qu'une dizaine de films 35mm. Fives-Lille possédait un service photographique en interne, qui assurait la prise de vue, la reproduction et l'archivage des photographies.

Les albums photographiques, dont un inventaire complet a été réalisé en 2006, permettent de retracer les grandes étapes de l'histoire de l'entreprise à travers ses réalisations en France et à l'étranger. Conçus comme des documents promotionnels, ces documents montrent les ateliers, la fabrication des machines-outils et des équipements industriels, les chantiers de construction d'usines " clé en main ", et donnent une idée de la vie sociale de l'entreprise à travers les portraits des employés, ou encore la construction des logements ouvriers, notamment dans le quartier de Fives (Lille).

Les albums se divisent en 4 grandes catégories :

• les albums Fives-Lille (couverture rouge)
• les albums S.F.C.M. Anciens Etablissements Cail (couverture marron)
• les albums " représentants " noirs Fives-Lille qui contiennent un nombre important de doublons (beaucoup reprennent des clichés vus dans les albums rouges)
• les albums grands formats, parfois imprimés, destinés à la publication (album du Pont Alexandre III, album Ponts, charpentes et constructions diverses...).

Au total, le fonds compte 306 albums, représentant approximativement 30 130 tirages ou planches héliogravées. Dans cette masse de documents, on dénombre un certain nombre de doubles (albums en plusieurs exemplaires, tirages multiples en surnombre). Tous les albums ont été répertoriés.

Cette entrée a fait l'objet d'un dépôt au Centre des archives du monde du travail le 24 février 1994 ; elle a été complétée lors d'une collecte réalisée en 1997. L'ensemble a finalement été donné aux Archives nationales du monde du travail (ministère de la Culture) en 2019.

L'origine du groupe Fives-Lille remonte à la première moitié du XIXe siècle : la Société des Anciens Etablissements Cail est fondée en 1812, la Compagnie de Fives-Lille naît en 1861, sous la raison sociale Parent, Schaken, Caillet et Cie. Spécialisée à l'origine dans la construction de voies de chemin de fer et de locomotives, elle installe des ateliers de construction mécanique à Fives (Nord) et à Givors (Rhône). La société prend le nom de Compagnie de Fives-Lille pour Constructions Mécaniques et Entreprises en 1865. Les deux sociétés s'associent très tôt et réalisent de nombreux ouvrages en commun : locomotives, ponts, charpentes métalliques. La participation cesse en 1870, et la Compagnie de Fives-Lille étend son activité à la fabrication de matériel pour sucreries et distilleries, puis à la production d'armements lors de la guerre de 1870 et des deux guerres mondiales. La société étend rapidement son rayonnement à l'étranger en menant une politique active d'exportation, elle obtient notamment des concessions pour la construction et l'exploitation de voies de chemin de fer en Argentine et au Brésil. En France, la Compagnie de Fives-Lille participe à la construction d'ouvrages d'art et s'illustre notamment lors des expositions universelles de 1889 et 1900 en réalisant la Galerie des Machines et le pont Alexandre III. La Première Guerre mondiale interrompt la croissance de la société : les usines de Fives et de Givors sont réquisitionnées, et 40% des employés sont mobilisés. L'usine de Fives subit des bombardements et les ateliers de Givors sont alors dédiés à la fabrication de matériel d'armement. La reconstruction de l'usine de Fives inaugure une période de modernisation pour la société qui retrouve sa capacité de production dans trois secteurs privilégiés que sont les sucreries, le matériel de chemin de fer et les travaux publics. En 1933, la Compagnie de Fives-Lille déploie son activité dans le domaine de la cimenterie en absorbant les Etablissements Dalbouze et Brachet. Tout en consolidant sa présence dans les secteurs traditionnels, l'entreprise n'aura de cesse d'accroître ses champs de compétences, en participant à la construction d'installations hydro-électriques, de raffineries de pétrole et en développant la fabrication de chaudières.

Un projet de fusion entre les entreprises Fives-Lille et Cail avait été ébauché dès le début du XXe siècle, les deux firmes ayant suivi un développement parallèle et collaboré à plusieurs reprises. Cette fusion intervient finalement en 1958, et promeut la nouvelle société Fives-Lille Cail au rang de société internationale, le groupe devenant l'un des leaders mondiaux pour la construction de cimenteries. Par la suite, Fives-Lille Cail crée la société Fives-Penhoët en 1959 et absorbe plusieurs sociétés dont Applevage en 1963, Bréguet-Sautter-Harlé en 1966. En 1973, Fives-Lille Cail fusionne avec Babcock Atlantique pour donner naissance à la société Fives-Cail Babcock. FCB absorbe plusieurs sociétés et consolide certaines de ses activités, notamment dans les minerais, ou les compresseurs.

En 1980, le groupe reprend son appellation historique de Compagnie de Fives-Lille, mais reste connu sous le nom de FCB, principale filiale de la société holding.

Un premier récolement s'est efforcé de préciser pour chaque album son titre, le nombre d'images, son état matériel et ses caractéristiques principales. Un champ d'informations complémentaires a été rempli dans la mesure du possible, en fonction de l'intérêt de l'album : mention des photographies intéressantes, du point de vue historique, esthétique ou dans la perspective d'une publication, principaux thèmes, faits remarquables, présence de personnalités...

Les albums ont été traités à la suite, en reprenant l'ordre de rangement sur les étagères. Les albums portent presque tous un numéro, reporté sur la tranche ou sur le couverture. On constate parfois des lacunes dans la numérotation, les albums non identifiés ayant du être replacés dans un ordre logique.

Le présent instrument de recherche porte sur une partie seulement de l’entrée 1994 1.

Le reste de cette entrée - à savoir 1339 boîtes de tirages, négatifs sur plaques de verre et négatifs souples - n'a encore fait l'objet d'aucun classement. Une partie des tirages et négatifs correspond aux originaux des tirages composant les albums photographiques, mais une autre partie est inédite. On trouvera notamment des portraits d’employés de l’usine de Fives (1949-1979), des photographies de locomotives Fives-Lille et Cail, de matériel, de chantiers, des ouvriers au travail dans les ateliers.
Dans le détail, le nombre de boîtes se répartit de la façon suivante :

• Tirages (boîtes marron et vertes) : 552
• Négatifs (plaques de verre et négatifs souples) : 787

Au sein de cet ensemble encore non classé, les portraits (1949-1979) ont fait l'objet d'un travail de repérage partiel :

• boîte 850 : 49 négatifs noir et blanc (1949 - 78) . Portent presque tous des noms, un n° de cliché et une date (surtout D comme Descatoire, Debante…)
• boîte 867 : 45 négatifs souples noir et blanc (1952 -1969) [années 1950 essentiellement].
• boîte 927 : 54 négatifs souples noir et blanc (1953 - 69) [années 1950 essentiellement].
• boîte 990 : 35 négatifs souples noir et blanc (1954 - 1967) [surtout 1954-1955).
• boîte 1031 : 57 négatifs souples noir et blanc (1955 - 1968) [surtout 1955].
• boîte 1090 : 37 négatifs souples noir et blanc (1955 - 1958) [surtout 1955].
• boîte 1128 : 31négatifs souples noir et blanc (1955-1964) [surtout 1956].
• boîte 1160 : 32 négatifs souples noir et blanc (1956-1960) [surtout 1956].
• boîte1193 : 43 négatifs souples noir et blanc (1956-1978) [surtout 1956].
• boîte 1236 : 58 négatifs souples noir et blanc (1956-1978) [surtout 1956-1957].
• boîte 1295 : 26 négatifs souples noir et blanc (1957).
• boîte 1321 : 38 négatifs souples noir et blanc (1957-1959) [surtout 1958].
• boîte 1359 : 37 négatifs souples noir et blanc (1959-1979) [surtout 1959-1960].
• boîte 1400 : 37 négatifs souples noir et blanc et 1 tirage (1960 - 1977) [surtout 1960].
• boîte 1437 : 36 négatifs souples noir et blanc (1962 - 1977) [surtout 1962].
• boîte 1471 : 29 négatifs souples noir et blanc (1963 - 1976) [surtout 1963].
• boîte 1501 : 37 négatifs souples noir et blanc (1955 - 1976) [surtout 1965].
• boîte 1536 : 62 négatifs souples noir et blanc et 1 tirage (1965 - 1977) [surtout 1965].

Fonds Fives-Lille (entrées conservées aux ANMT) :

• 198 AQ (1997 092)
• 1991 005
• 1994 010
• 1994 016
• 1994 017
• 2001 010
• 2002 036
• 2005 042

Autres fonds :

• 2001 029 (ANMT)
• 2002 026 013 (copie aux ANMT)
• 1994 012 (ANMT)
• ODO 1996 27 (Musée d'Orsay)
• Entrées n° 24804 - 24812 ; n°25198 (Centre National de la Cinématographie)

Dhérent (C.).- AMT Nord-Pas de Calais .- Orcep, 1986.

Dubois (Joseph).- Histoire de Fives-Lille-Cail et des constructeurs ferroviaires du Nord .- S.N.C.F.,CUDL et Université de Lille III, 1983.

Fives-Lille-Cail, 1861-1962 .- Publication de la Compagnie, 1962.

Vilain (Lucien-Maurice).- Dix décennies de locomotives sur le réseau du Nord .- Picador, 1977.

Caron (François).- Histoire de l'exploitation d'un grand réseau : la compagnie des chemins de fer du Nord .- Mouton, 1973.

Le Centenaire Cail (1812-1912) .- in 8°, Paris.

Singer (M.) et Dhelin (M.).- La section syndicale CFTC-CFDT de Fives-Lille. Histoire de sa croissance, 1946-1992 .- A.R.H.O.S, 1992.

"Babcok et Wilcox" dans L'effort des établissements industriels.- Chimie et Industrie , 1926.