Notice descriptive

Fédération sportive de gymnastique du travail (FSGT).

  • Fédération sportive de gymnastique du travail (FSGT).
  • Présentation du contenu

    Le fonds rassemble essentiellement des documents relatifs à la création et au fonctionnement de la FSGT : réunions du bureau, congrès de la FSGT, organisation des activités sportives, comptabilité, gestion du réseau international et organisation de stages. Certains documents sont rédigés en anglais, espagnol, italien, allemand, hongrois, russe et arabe.

  • Historique de la conservation

    Les archives ont été conservées au siège fédéral. Celui-ci a été situé rue Yves Toudic (Paris 10e), puis 31, rue Claude Vellefaux (Paris 10e) de 1980 à 1983, puis 14, rue Scandicci à Pantin (93), où il est encore aujourd'hui.

    Les fréquents changements institutionnels et organisationnels de la FSGT ont occasionné un mélange important des documents.

    Une partie des archives historiques a été détruite dans un incendie en 1949, et quelques archives du secteur des activités ont été endommagées, plus récemment, par une inondation.

  • Modalités d'entrées

    Dans le cadre du programme MéMoS (mémoire du sport), les archives de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) ont fait l'objet d'un dépôt en 2009 aux Archives nationales du monde du travail (ANMT) à Roubaix (Nord), au sein du "pôle" dédié aux archives du monde sportif.

  • Statut juridique
    Archives privées
  • Présentation du producteur

    Historique rédigé par les historiens de la FSGT, cet historique est tiré du site Internet de la fédération (voir « Sources complémentaires ») :

    Créée en 1934, de la fusion des organisations sportives du monde du travail, pour faire face à la montée du fascisme en France et préparer ses adhérents à un rôle de « citoyen au service d'une République laïque et démocratique », la FSGT plonge ses racines dans le sport ouvrier fondé en 1908.

    1. La naissance du sport ouvrier

    La première fédération sportive ouvrière, la Fédération sportive athlétique socialiste [FSAS], est entrée légalement en activité le 1er janvier 1909 (elle deviendra en 1913 la Fédération socialiste des sports et gymnastique, la FSSG, pour entériner l’absorption de groupements de gymnastes ouvriers). Elle résultait de l’activité déployée depuis novembre 1907 [naissance de l’Union sportive du parti socialiste] par un certain nombre de militants de la SFIO (Section française de l’Internationale socialiste), refusant d’abandonner le sport aux fédérations “bourgeoises” [U.S.F.S.A., U.S.G.F., U.V.F.,…] et surtout aux catholiques de la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France (FSGPF, aujourd’hui FSCF).

    À cette époque, le sport dit socialiste possède une raison d’être sans équivoque : « créer à la portée de la classe ouvrière des centres de distraction qui se développeront à côté du parti et qui seront cependant pour le parti des centres de propagande et de recrutement». Cette déclaration ne doit pas cacher les nombreuses réticences qui s’expriment au sein de la SFIO, principalement chez les guesdistes et dont durent triompher les sportifs ouvriers pour imposer la légitimité de leur démarche.

    2. Le temps des divisions

    La division du congrès de Tours, en 1920, affecta avec retard le sport travailliste. Deux organisations apparaissent à la suite du vote « rupture » du congrès de Montreuil en juillet 1923, provoqué par le choix de l’affiliation internationale :

    • la Fédération sportive du travail (FST), qui avait succédé en 1919 à la FSSG, et dont les communistes conservent le contrôle, rejoint les rangs de l’Internationale rouge des sports (IRS), basée à Moscou et dépendant du Komintern.
    • l’Union des sociétés sportives et gymniques du travail (USSGT), fondée par les scissionnistes socialistes, et dépend de l’ISOS dite Internationale de Lucerne.

    Le sport ouvrier entame alors une décennie difficile. Son essor numérique est durablement stoppé (au maximum 12 000 membres pour la FST, 6 000 pour l’USSGT). La FST subit de plein fouet l’ostracisme aussi bien des autorités gouvernementales que des autres composantes du sport français. Son orientation politique, dans la droite ligne de la tactique “classe contre classe” du P.C.F., l’exposait, il est vrai, à toutes les vexations de l’anticommunisme d’État. Les organisations sportives ouvrières se révélaient en outre infréquentables pour des fédérations dites “officielles” qui considéraient “l’apolitisme” comme une des vertus cardinales du sportif. En retour, le « sport rouge » menait un combat féroce contre le « sport bourgeois », le sport patronal et la préparation militaire. Il initiait également les premières excursions d’athlètes soviétiques en France, ainsi que de fréquents déplacements de délégations françaises en URSS. Enfin, l’USSGT et la FST se livraient une guerre sportive qui rognait encore un peu plus leur faible marge de manœuvre.

    3. La naissance de la FSGT et le Front populaire

    L’été 1936 marque la fin de cet isolement. La Fédération sportive et gymnique du travail, au sein de laquelle fusionnèrent les anciens “frères ennemis” lors du congrès constitutif du 24 décembre 1934, peut désormais discuter avec un gouvernement de Front Populaire dont elle se sent naturellement proche (elle appartient au rassemblement populaire), et surtout avec son « ministre des sports », le socialiste Léo Lagrange, à l’écoute de ses revendications exprimées principalement dans son programme électoral « Pour une jeunesse saine, forte et joyeuse ».

    Cette période est fondamentale pour l’histoire de la FSGT, qui trouve son origine et sa véritable identité dans cette “révolution culturelle” qui métamorphose la défense d’un “sport prolétarien” en la promotion d’un sport populaire. Elle cesse de penser le sport travailliste comme une préfiguration de ce qu’il adviendra dans la société socialiste, comme un sport d’opposition, pour se définir comme une fédération revendicative au service de l’ensemble des sportifs et efficace pour ses adhérents. La F.S.G.T. désire dorénavant encourager le sport pour tous, au nom de l’intérêt général. Il s’agit d’obtenir pour les travailleurs un accès accru aux loisirs. Dans la charte d’unité, on peut lire les lignes suivantes : « La fédération Unique se fixe la tâche de gagner à sa cause tous les travailleurs qui pratiquent le sport. Elle déclare être ouverte à tous les travailleurs sans distinction de tendance politique, économique ou philosophique.[…] elle prend la défense des intérêts sportifs de tous les travailleurs ».

    Dans cette logique, la FSGT va désormais chercher à renforcer son intégration dans le sport français, notamment en demandant son entrée dans le CNS, en participant activement au Conseil supérieur du sport, créé par le Front populaire, et en concluant des ententes avec d’autres organisations sportives au cours de l’année 1937 : l’UFOLEP en mai et la Fédération française de basket-ball en octobre.

    Au niveau international, si les liens avec l’URSS restent très forts et acritiques, l’engagement en faveur des anti-jeux de Berlin, les Olympiada popular de Barcelone, avortées par le coup d’état de Franco, signent une volonté d’élargir la solidarité sportive au-delà du seul internationalisme sportif.

    La FSGT connaît ainsi durant ces années un développement impressionnant, qui contraste avec le marasme précédent, pour atteindre les 120 000 membres en 1938.

    4. La Résistance sportive

    Cette période d’euphorie se termine le 15 octobre 1939. Les communistes de la Commission exécutive sont exclus pour avoir refusé de dénoncer le pacte germano-soviétique. La nouvelle direction issue de ce règlement de compte s’accommode de la défaite de juin 1940. Elle tente même d’embrigader la FSGT, devenue l’Union sportive et gymnique du travail en 1942 pour se conformer à la Charte du sport, au service de la politique sportive de Vichy. Certains sombrent corps et âme dans la collaboration. En face les exclus, tel Auguste Delaune, assassiné en 1943 par une police française, ou Robert Mansion, dirigeant des JC clandestines à partir de 1943, ou bien encore Raoul Gattegno, engagés dans la résistance et en particulier le réseau Sport-libre, organise le seul exemple d’une résistance strictement sportive. À l’instar de l’ensemble du mouvement ouvrier, les militants de la FSGT vont payer un lourd tribut à la lutte contre l’occupant nazi et pour la libération de la France. Sans compter les nombreux licenciés juifs (on songe évidemment au YASC, le Yiddisher arbeiter sporting club) qui disparaissent victimes de la Shoah.
     
    5. De la guerre froide à aujourd’hui

    Dès 1944, la FSGT redémarre, dans un contexte exceptionnellement peu propice à l’activité sportive, ou s’impose d’abord l’effort de guerre puis après mai 1945, la reconstruction du pays. Les nouveaux statuts adoptés en 1945, toujours en vigueur actuellement, rendent compte du climat de l’époque. Ils proclament dorénavant dans le premier article l’ambition de former des citoyens responsables, « de les préparer à leur rôle de citoyens au service d’une République laïque et démocratique » (article 1). La FSGT propose même, mais sans succès,  la création d’une grande fédération unique multisports. La progression des effectifs reprend de plus belle : la FSGT revendique 51 946 licenciés en août 1945 et 253 843 un an après.

    Malheureusement la Guerre froide entrave l’envolée de la FSGT et l’enferme de nouveau dans son statut de fédération sportive politique, demeurant proche du Parti communiste, de la CGT, ainsi que du « camp socialiste ». En 1950, une nouvelle scission socialiste (création de l’Union sportive travailliste, l’UST), déclenchée par l’envoi d’un cadeau à Staline pour son soixante-dixième anniversaire, l’affaiblit, autant par la perte d’effectif que par le coup porté à son image. Les pouvoirs publics lui suppriment sa subvention, qui n’est rétablie que progressivement durant les années soixante et soixante-dix. Des figures telles que Jean Guimier, à la fois cadre communiste, militant FSGT engagé et dirigeant de la FNOMS, ou Maurice Baquet, penseur novateur en éducation physique et promoteur d’échanges sportifs avec la Pologne "populaire", sont révélateurs de l’enchevêtrement des engagements et des préoccupations qui donnaient sa spécificité au militantisme FSGT de l’époque.

    Enfin, elle continue à s’investir dans le champ international, comme à la plus belle époque des Olympiades populaires de Barcelone en 1936, notamment pour manifester sa solidarité envers « les peuples opprimés », que ce soit les sportifs non-raciaux d’Afrique du sud au temps de l’apartheid ou aujourd’hui la Palestine par l’intermédiaire d’échanges réguliers avec les clubs d’Hébron.

    Conclusion

    La FSGT s’émancipe toutefois progressivement à partir des années 1980 de ses dépendances idéologiques, privilégiant désormais une approche socioculturelle de son rôle dans la société française (d’où par exemple son action dans le collège des affinitaires et avec les Assises nationales du sport). Elle se concentre de plus en plus sur la reconnaissance de sa démarche d’éducation populaire dans le sport, sans naturellement oublier les valeurs (antifascisme, solidarité, …) qui justifièrent sa naissance en 1934.

    La FSGT se retrouve également à la pointe de l’innovation pédagogique en EPS, grâce au travail au sein des stages Maurice Baquet de militants compétents et estimés, entre 1965 et 1980. Elle gardera également une sensibilité singulière envers le droit au loisir et les effets désastreux des inégalités sociales, comme le manifeste son action parmi les couches défavorisées et les nouveaux exclus, créées par la crise économique, principalement chez les jeunes.

  • Tris et éliminations

    Après tri et classement, il ne reste plus que 24 mètres linéaires, sur les 120 mètres linéaires au départ.

  • Sources complémentaires
    • Site Internet de la FSGT : http://www.fsgt.org/
    • Archives nationales (Pierrefitte-sur-Seine), fonds de la FST en cote F7 13 137
    • Archives nationales du monde du travail, fonds de la Fédération française du sport travailliste (FFST) en cote 2009 4.
    • Archives départementales de Seine-Saint-Denis (93).
    • Musée national du sport : affiches de la FSGT en cote 1998.40
  • Bibliographie

    Cette bibliographie n'est pas exhaustive. De nombreuses références pourront être retrouvées en consultant les thèses citées, notamment celle de Marianne Borrel. Toutes les thèses citées sont consultables au centre de documentation de la FSGT.

    ADAM (Yvon), Sport et développement humain , Editions sociales : Paris, 1975.

    BAQUET(Maurice) Education sportive : initiation et entrainement , L'Harmattan : Paris, 1998 [1ère édition, Paris, Godin, 1942].

    BARATHIEU (Guy), L'encadrement administratif des activités physiques et sportives de plein air , Université de Toulouse, 1981 [thèse].

    BOCIANOWSKI (Pascal), Grimpe on the roque, escalade en Normandie , Red star club Montreuillois et FSGT : Paris, 1992.

    BORREL (Marianne), Sociologie d'une métamorphose : la Fédération sportive et gymnique du travail entre société communiste et mouvement sportif (1964-1992) , Paris, 1999 [thèse].

    DELAUNE (Auguste), Les sports en URSS , Editions A.U.S : Paris, 1938.

    DELETANG (Bernard), Sport, histoire, idéologie : l'exemple français du sport travailliste , [1981][thèse]

    FIDANI (Roger), POINTU (Raymond), Cuba, sport en révolution , Les Editeurs français réunis : Paris, 1975.

    FSGT, Le programme social de la FSGT. Pour une jeunesse saine, forte et joyeuse , FSGT : Paris, 1936.

    FSGT, Olympisme et sport des travailleurs, progressons ensemble , Editions Sport et plein air, 1981.

    FSGT, Pour un sport ouvert sur la vie, IVe colloque international , Editions Sport et plein air, 1984.

    FSGT, Sport et développement social au XXème siècle , Paris, Editions universitaires, 1969.

    GOIRAND (Paul), JOURNET (Jacques), MARSENACH (Jacqueline) et al., Les stages Maurice Baquet 1965-1975, Genèse du sport de l'enfant , L'Harmattan : Paris, 2005.

    HUBSCHER (Ronald) (dir.), L'histoire en mouvements, le sport dans la société française (XIX-XXème siècle) , Armand Colin : Paris, 1992.

    LEZIART (Yvon), Création et diffusion du modèle sportif dans les différentes classes sociales en France (1887-1914) , Université René Descartes : Paris, 1984.

    MOUSTARD (René), Le sport populaire, Editions sociales : Paris, 1983 .

    SABATIER (Fabien), La FSGT, ses militantismes, son intégration et son autonomie dans le réseau associatif communiste entre 1944 et 1970 , Université de Versailles Saint Quentin en Yvelines, 1999 [mémoire de DEA].

    SABATIER (Fabien), Une histoire socio-culturelle de la FSGT (1945-1972). La diffusion sociale de son projet "sportif " à l'épreuve de ses réseaux et de ses militants , Université de Versailles Saint Quentin en Yvelines, 2003 [thèse].

  • Mots matières
    sport, éducation et sciences
  • Lieux
    Pantin (Seine-Saint-Denis, France), Paris (Paris, France)

Pour aller plus loin

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