Notice descriptive

Compagnie des produits chimiques d'Alais et de la Camargue puis Compagnie des produits chimiques d'Alès, Froges et Camargue puis... ...Ouvrir le détail

  • Compagnie des produits chimiques d'Alais et de la Camargue puis Compagnie des produits chimiques d'Alès, Froges et Camargue puis Pechiney (et filiales ou anciennes sociétés absorbées) : entrée 2017 21.
  • Présentation du contenu

    Ce fonds se compose de 420 registres provenant des sociétés constitutives et filiales de l'entreprise, relatifs à leurs instances administratives (assemblées générales, conseil d'administration, conseil de direction, conseil de surveillance), leurs finances (créances, obligations, situations financières) et à leur comptabilité (journaux, grands livres, bilans, inventaires).

  • Historique de la conservation

    Ce fonds est parvenu aux ANMT en 2017 par l'intermédiaire de l'Institut d'histoire de l'aluminium, association à but non lucratif régie par la loi de 1901 ayant pour mission de préserver le patrimoine de l'aluminium, à qui Rio Tinto a confié en 2012 la gestion centrale de ses archives en France.

  • Modalités d'entrées

    Ce fonds a été déposé en 2017 par Rio TinTo France selon le contrat de dépôt du 23 mai 2017. Rio Tinto France a fait don de ce fonds par lettre du 27 mars 2023.

  • Statut juridique
    Archives privées
  • Présentation du producteur

    1855-1921 De la Société Henry Merle à la Compagnie des produits chimiques d'Alais et de la Camargue (PCAC)

    La Compagnie des produits chimiques d'Alais et de la Camargue est initialement créée sous le nom de société Henry Merle et Compagnie en 1855. Dès 1859, elle met en route à Salindres (Gard) la première « usine d’aluminium » utilisant à l’échelle industrielle le procédé chimique de Sainte-Claire Deville. Cette fabrication dura jusqu’à 1889, avant d’être supplantée par le procédé électrolytique breveté en 1886 par Paul Héroult en France et Charles Martin Hall aux Etats-Unis.

    L'entreprise change plusieurs fois de noms :

    • 1855-1877 : Henry Merle et compagnie (HM et Cie)
    • 1877-1896 : AR Pechiney et compagnie (ARP et Cie)
    • 1896-1921 : Compagnie des produits chimiques d'Alais et de la Camargue (PCAC)

    Entre 1914 et 1921, la Compagnie des produits chimiques d'Alais et de la Camargue absorbe trois autres sociétés concurrentes créées dans le domaine de l’électrolyse en France :

    • 1914. Société des produits électrochimiques et métallurgiques des Pyrénées (PYR) : en 1906, la Société des forces motrices et usines de l’Arve crée une filiale pyrénéenne – la Société de produits électrochimiques et métallurgiques des Pyrénées – pour construire et exploiter une usine à Auzat (Ariège). La production d’aluminium y démarre en 1908 (en pleine crise de l’aluminium). Sur le plan économique, les débuts de la société sont très difficiles et, en 1914, après un premier projet de fusion en 1909, PYR est absorbée par PCAC.
    • 1916. Société des forces motrices et usines de l’Arve (SARV) : en 1895, la société Corbin et Compagnie, fondée par Paul Corbin et Georges Henri Bergès, construit une usine à Chedde, sur la commune de Passy. En 1902, les deux hommes, appuyés par des industriels grenoblois créent une nouvelle entreprise – la Société des forces motrices et usines de l’Arve – qui se substitue à Corbin et compagnie. L’usine de Chedde, bâtie pour fabriquer du chlorate de soude et des perchlorates (de soude, de potasse et d’ammoniaque), produit de l’aluminium de 1905 à 1973. Dans le mouvement de concentration industrielle du secteur de l’aluminium durant les années 1910-1920 (qui fait suite à la crise de 1908), la SARV est absorbée par PCAC en 1916. Parmi les autres productions de l’usine de Chedde, figurent des ferro-alliages, du graphite ou encore de la magnésie.
    • 1921. Société électrométallurgique française (SEMF) : en 1886, Paul Héroult met au point un procédé de production de l’aluminium par électrolyse. Éconduit par Pechiney, Héroult vend son brevet en Suisse, puis à la Société électrométallurgique française (SEMF). Cette dernière construit une usine à Froges (Isère) en 1888 qui démarre en 1889. Cette première usine française de production d’aluminium par électrolyse cesse son activité en 1895. Après des débuts difficiles, la SEMF démarrage d’autres usines, La Praz en 1893 (arrêt en 1982) et La Saussaz en 1905 (arrêt en 1984) dans la vallée de la Maurienne (Savoie), L’Argentière (Hautes-Alpes) en 1910 (arrêt en 1985). Dans l’objectif de s’assurer un approvisionnement en matière première, la SEMF lance, en 1893, la construction d’une usine de production d’alumine à Gardanne (Bouches-du-Rhône), mettant en œuvre le procédé Bayer. En 1921, la SEMF et PCAC fusionnent.

    Cette dernière fusion de 1921 aboutit à la transformation de la Compagnie des produits chimiques d'Alais et de la Camargue (PCAC) en Compagnie des produits chimiques d'Alès, Froges et Camargue (AFC).

    1921-1971 De la Compagnie des produits chimiques et électro-métallurgiques Alais, Froges et Camargues (AFC) à Pechiney.

    La Compagnie des produits chimiques et électro-métallurgiques Alais, Froges et Camargues (AFC) est rebaptisée en 1950 Pechiney, Compagnie de produits chimiques et électro-métallurgiques. L'appelation sociale est enfin raccourcie à Groupe Pechiney en 1967.

    1971-1982. Pechiney-Ugine-Kuhlmann (PUK)

    Pechiney fusionne en 1971 avec Ugine Kullmann, donnant naissance au groupe Pechiney Ugine Kuhlmann (PUK), premier groupe industriel privé français.

    Le Groupe Ugine-Kuhlmann était lui-même le résultat de la fusion opérée en 1966 entre la Société d’électrochimie, d’électrométallurgie et des aciéries électriques d’Ugine (SECEMAEU), les Etablissements Kuhlmann et la Société des produits azotés (SPA). La SECEMAEU était sans doute parmi elles la société la plus ancienne, fondée en 1889 sous la dénomination Société d'électro-chimie avant de changer de nom suite à sa fusion avec la Compagnie des forges et aciéries électriques de Paul Girod en 1922.

    1982-2003 Restructuration et fin de Pechiney.

    Pechiney-Ugine-Kuhlmann est nationalisé en 1982. Il reprend alors son nom de Pechiney avant d'être re-privatisé en 1985. Outre la production d’aluminium et d’alumine qui reste au cœur de ses activités, la société Pechiney déploie ses activités dans les domaines suivants : exploitations minières (bauxite, spath fluor, quartz, pyrite de cuivre, etc.), métallurgie, nucléaire, et toutes activités liées à la transformation de l’aluminium (laminage, emballage, etc.).

    La société Pechiney en tant que telle disparaît en 2003 lorsqu’elle est absorbée par le canadien Alcan, lui-même absorbé par le groupe anglo-australien Rio Tinto en 2007.

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    L'Aluminium Français

    En 1911, les cinq producteurs français d’aluminium (PCAC, SEMF, PYR, SARV, Société d’électrochimie) créent un comptoir de vente commune, L’Aluminium français (AF). La création de cette structure, fer de lance du développement des applications et de la conquête des marchés du nouveau métal, marque la première étape d’un mouvement de concentration dont la guerre de 1914-1918 renforce la nécessité. Durant plus de 70 ans, ce cartel promeut le métal léger – recherche, industrie et propagande – et en 1983, la profonde restructuration de l’industrie de l’aluminium ayant remis en cause son existence même, l’AF disparaît.

  • Mode de classement

    Le plan de classement a respecté les différentes sociétés constitutives, filiales et sites.

  • Sources complémentaires

    Voir aux Archives nationales du monde du travail (Roubaix) l'entrée 201 AQ : Péchiney Ugine Kuhlmann, branche uranium.

  • Bibliographie
    • BEAUD Michel, DANJOU Pierre, DAVID Jean, Une multinationale française Pechiney Ugine Kuhlmann, Paris, Seuil, 1975.
    • DASSE Pauline, LAMBERT Olivier, PIQUET Jenny, « Les archives de l'Aluminium Pechiney et leurs dépôts publics. Cartographie par site industriels », Cahiers d'histoire de l'aluminium, n°58-59, décembre 2017, p. 90-147.
    • GIGNOUX Claude-Joseph, Histoire d'une entreprise française, Paris, Hachette, 1955. [H 2562]
    • GOLL Frédéric, L'évolution d'un service d'archives : le cas Pechiney, Mulhouse, Université de Haute-Alsace, 1991. [H 2731]
    • GRINBERG Ivan, GRISET Pascal, LE ROUX Muriel (dir.), Cent ans d'innovation dans l'industrie de l'aluminium, Paris, L'Harmattan, 1997.
    • HACHEZ-LEROY Florence, L'aluminium français, instrument d'une stratégie de groupe 1911-1960 (vol. 1 et 2), Paris, thèse de l'Université de Paris IV-Sorbonne, 1995. [1998 7 977 et 1998 7 978]
    • LESCLOUS René, Histoire des sites producteurs d'aluminium. Les choix stratégiques de Pechiney, 1892-1992. Institut pour l'histoire de l'aluminium, Paris, Presses de l'école des mines, 1999. [H 3341]
    • MOREL Paul (dir.), Histoire technique de la production d'aluminium. Les apports français au développement international d'une industrie, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 1991.
    • NEUMANN Cédric, PELISSIER TANON Jérôme, « La belle époque de l'industrie française : témoignages d'ingénieurs de l'aluminium de Pechiney et Ugine (années 1950-1980) », Paroles & Histoire, n°6, 2018.
    • VINDT Gérard, Les hommes de l'aluminium : histoire sociale de Pechiney (1921-1973), Paris, Editions de l'Atelier, 2006. [H 5483]
    • Cahiers d'histoire de l'aluminium, Institut pour l'histoire de l'aluminium (https://www.cairn.info/revue-cahiers-d-histoire-de-l-aluminium.htm)

Sous-Notice(s)

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