Claude-Gaspard Dailly, fils de Gaspard Dailly, propriétaire cultivateur à Trappes (Yvelines) épouse en 1814 Anne-Louise-Sophie Lanchère, fille aînée de J.B. Lanchère de Laglandière, maître de la Poste aux chevaux de Paris [Pour tout ce qui va suivre, voir Madelaine FOUCHE, La Poste aux chevaux de Paris et ses maîtres de Poste à travers les siècles, Paris, Nouvelles Éditions Latines, 1975, in-8°, 126 p.]. Il est prévu dans le contrat de mariage que J.B. Lanchère sollicite auprès du Conseiller d'État directeur des Postes, son remplacement à la tête de la Poste aux chevaux de Paris par Dailly...
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Claude-Gaspard Dailly, fils de Gaspard Dailly, propriétaire cultivateur à Trappes (Yvelines) épouse en 1814 Anne-Louise-Sophie Lanchère, fille aînée de J.B. Lanchère de Laglandière, maître de la Poste aux chevaux de Paris [Pour tout ce qui va suivre, voir Madelaine FOUCHE, La Poste aux chevaux de Paris et ses maîtres de Poste à travers les siècles, Paris, Nouvelles Éditions Latines, 1975, in-8°, 126 p.]. Il est prévu dans le contrat de mariage que J.B. Lanchère sollicite auprès du Conseiller d'État directeur des Postes, son remplacement à la tête de la Poste aux chevaux de Paris par Dailly fils. Né à Trappes le 1er octobre 1787, Claude-Gaspard Dailly a 26 ans, lorsqu'il prend en mains les destinés de la Poste aux chevaux.
En 1829, il achète au banquier J.G. Schickler un hôtel avec cour, jardins et dépendances situé 2 rue Pigalle. Il confie les travaux de construction de la nouvelle poste au jeune architecte Hector-Horeau et le transfert du 10 de la rue Saint-Germain-des-Prés (actuellement rue Bonaparte) s'opère le 14 août 1830. La poste est alors installée dans ses locaux définitifs jusqu'à leur destruction en 1968 [19 AQ 67-68, dossier 10.]. Les Dailly, père et Fils savent élargir le cercle étroit de l'activité postale en diversifiant leurs affaires.
Le service des postes se faisant de plus en plus vite, il est nécessaire de trouver un moyen pour reposer les chevaux. Les fermes étant insuffisantes pour employer tous les chevaux fatigués, Dailly comprend vite que le service des omnibus lui permettrait de les utiliser. En 1831, il devient ainsi propriétaire des "Diligentes" [19 AQ 39, dossier 1]. Il multiplie aussi les services [19 AQ 33, 34, 35.] : transport du mobilier de la Couronne, déménagements, etc. Puis, à partir de 1840, l'administration des postes préfèrent confier ses sacs postaux aux Compagnies ferroviaires. Il assure le transport de l'Hôtel des postes aux gares et vice-versa. Il y ajoute en 1850, le service du factage. De même les lignes d'omnibus prolongent les lignes de chemin de fer [Ainsi les "diligentes" sont prolongées aux environs de Paris.].
Mais Claude-Gaspard Dailly ne se limite pas à ces activités. Passionné par les questions agricoles [Ses travaux sur ce sujet lui valent la légion d'honneur en 1838.], il développe le domaine de la ferme de Trappes [19 AQ 42 à 46.] (300 ha) et adopte la monoculture de betteraves puis de pommes de terre. Cette orientation des cultures le fait entrer dans le domaine industriel par la création d'une féculerie qui prend de vastes dimensions [19 AQ 46, dossier 12 et 19 AQ 52, dossier 12.]. Il s'intéresse aussi aux assurances agricoles, et notamment à "La Versaillaise", société d'assurances mutuelles contre la grêle fondée en 1834 par M. Tissier [19 AQ 53 à 59.]. Les ressources de ce dernier étant trop faibles, il est contraint d'emprunter de l'argent à C.G Dailly, alors président du Conseil d'administration ; en 1841, la situation continuant à se dégrader, M. Tissier démissionne de son poste de directeur et l'affaire passe alors sous le contrôle de C.G. Dailly. Il assure ces fonctions jusqu'à sa mort et ses fils Adolphe puis Alfred Dailly lui succédent. Après plusieurs années de difficultés qui commencent en 1875 et en raison d'une multiplication de sinistres que la société ne peut couvrir, faute d'avoir constitué une réserve suffisante, "la Versaillaise" est dissoute en 1887.
C.G. Dailly se fait aussi, tout au long de sa carrière, l'ardent défenseur de la Poste aux chevaux. Il est tenté aussi par la gestion des affaires publiques et est maire de Trappes puis adjoint au maire du IIe arrondissement de Paris. Enfin ses idées libérales l'amènent à inventer un véritable système de "participation" aux bénéfices pour ses postillons. Après une vie bien remplie, il s'éteint en 1849 à l'âge de 62 ans.
Son fils aîné Adoplhe, né en 1816 et marié en 1843 à Adélaïde Frochot [Voir la correspondance d'Adélaïde à Adolphe Louis 19 AQ 51, dossier 4.], petite-fille du 1er préfet de la Seine sous l'Empire, lui succéde. Il continue l'oeuvre de son père, étoffant la poste de nouveaux services, manutention pour l'armée, transports ne fonds, locations de voitures avec cocher etc. [19 AQ 33 et 34.] Devenu gros propriétaire terrien, il apporte un soin particulier à la gestion de ses domaines [19 AQ 40 à 47 : archives des fermes de Bois d'Arcy, Trappes et Etuf] et garde le titre de maître de la Poste aux chevaux jusqu'en 1873.
Son fils Louis Dailly maintient la tradition de "maître de poste" bien qu'il ne soit titulaire d'aucun brevet. Amoureux du cheval, il ne se résout jamais à abandonner la traction hippomobile pour les chevaux-vapeur. Les derniers services sont ceux des lourds camions et des laiteries Gervais. Lorsqu'il disparaît, l'hôtel de la Poste aux chevaux est abandonné et ses écuries transformées en garage.